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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Conférence - à « l’Université pour tous » de l’USJ - « Notre politique étrangère est désespérée et désespérante », affirme Tuéni

Devant des étudiants avertis, puisqu’il s’agissait de «l’Université pour tous» relevant de l’USJ, Ghassan Tuéni, ancien ministre, ancien ambassadeur et éditeur du quotidien an-Nahar, est intervenu sur la question de la politique étrangère dans le cadre d’un cours académique sur l’actualité politique. Reprenant le mot du pape Jean-Paul II, affirmant que «le Liban est plus qu’un pays, il est un message», Ghassan Tuéni enchaîne en se demandant si «la politique étrangère d’un «message» ou même d’un «pays message» n’est pas une quasi-impossibilité» . «Peut-être est-ce un alibi, dit-t-il, pour ne pas avoir de «politique étrangère» au sens traditionnel du terme». Admettant toutefois le concept du Liban en tant que message universel, l’ancien ministre avance les hypothèses suivantes, à savoir que la politique étrangère de ce pays consisterait d’abord à porter ce message. En second lieu, dit-il, il faut que «cette politique puisse assurer la survie du messager» ; enfin, que les moyens de survie impliquent une politique intérieure (représentée par un gouvernement, une administration, une sécurité, une justice ), une survivance économique, la culture qui implique une définition du contenu du message, une politique d’éducation et enfin une défense, «c’est-à-dire une armée qui puisse empêcher que l’État porteur du message ne s’étouffe». De là, la nécessité de définir les amis, les «simili-amis», les ennemis, les alliés, les adversaires et les neutres à gagner, ajoute M. Tuéni. «Il n’y a pas de politique étrangère qui se définisse dans le vide. Déterminer une politique étrangère suppose un contexte, un environnement : une définition de lieu, d’espace mais surtout de temps», affirme l’ancien ambassadeur. M. Tuéni soulignera qu’il n’est pas aisé de définir la politique étrangère du Liban, sans avoir présents à l’esprit tous les bouleversements qui ont marqué son histoire. «Le Liban a toujours existé comme sur un échiquier de frontières flexibles, mais aussi un échiquier d’arrière-pensées et de mauvaises volontés», dit-il. Quant à la politique étrangère d’aujourd’hui, elle doit se définir par rapport à trois objectifs, avance Ghassan Tuéni : – La préservation de l’entité libanaise. – La normalisation de la relation avec la Syrie et l’hinterland arabe . – Empêcher l’irrédentisme israélien, l’esprit de conquête qui habite l’État hébreu. Ce qui est à retenir, c’est que «notre politique étrangère est désespérée et désespérante. Nous sommes invités à des négociations où, au lieu d’être sur une table, nous nous trouvons sur le menu». Et l’ambassadeur de constater amèrement que si le Liban était en péril, rares seraient les pays qui le défendraient. «Seuls les Français (…) feraient un effort mais à condition que cela ne mette pas en péril la politique arabe de la France».
Devant des étudiants avertis, puisqu’il s’agissait de «l’Université pour tous» relevant de l’USJ, Ghassan Tuéni, ancien ministre, ancien ambassadeur et éditeur du quotidien an-Nahar, est intervenu sur la question de la politique étrangère dans le cadre d’un cours académique sur l’actualité politique. Reprenant le mot du pape Jean-Paul II, affirmant que «le Liban...