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Actualités - CHRONOLOGIES

FAITS DIVERS - Un manifestant esseulé devant l’ambassade d’Italie - Alawiyé se transforme en homme-sandwich pour se faire entendre

«Ils interdisent à un citoyen italien d’entrer dans sa propre ambassade». C’est ainsi que s’exprime, en langue arabe, Riad Alawiyé, naturalisé italien en 1980. L’homme, qui est recherché par la police italienne, avait déjà observé un sit-in jeudi dernier devant l’ambassade d’Italie, au centre-ville. Ce jour-là, il avait tenté de se jeter du quatrième étage du bâtiment abritant la chancellerie. Quelques instants plus tard, il était expulsé de l’immeuble. C’est que Riad est accusé «de viols répétés, de violence domestique et de séquestration», en Italie. La personne qui a porté plainte fait partie de la famille proche : sa fille Sara, âgée de 21 ans, née de mère italienne. L’émigré libanais, qui rejette toutes les accusations, est parti pour l’Italie en 1974. Il a séjourné dans la région du lac de Côme, où il s’est marié à une Italienne en 1978. En 1994, il quittait l’Italie avec sa famille pour Dubaï avant de regagner le Liban en 1999. Sa femme a réussi à repartir avec ses enfants définitivement vers son pays d’origine, en octobre dernier. Riad n’avait et n’a toujours qu’un seul rêve : «Élever ma famille selon la religion musulmane et les coutumes arabes». Mais sa fille aînée Sarah, accuse-t-il, n’a pas préservé l’honneur de la famille : «Elle mettait des vêtements étroits et transparents, et, comble de la honte, elle fréquentait des hommes», indique-t-il. Interdiction de manifester Hier, Riad a encore une fois décidé d’observer un sit-in devant l’ambassade d’Italie. Il a tenu même à entamer une grève de la faim. Tôt le matin donc, le corps bardé d’écriteaux et de pancartes, il s’est transformé en homme-sandwich. L’un des slogans qu’il brandissait appelait au respect de l’article 3 de la Constitution italienne sur l’égalité entre les hommes de «toutes les races et les religions». Riad a été arrêté vers 15 heures hier. Il a été transféré à la gendarmerie du centre-ville. Il a été relâché après avoir signé un document lui interdisant «de manifester». «On m’a informé que je trouble l’ordre public», se plaint-il. Et cet homme, qui ignore qu’un tel document n’a aucune valeur juridique car il va à l’encontre de la Constitution libanaise et de la Déclaration universelle des droits de l’homme, d’ajouter : «Je ne pourrais plus manifester sauf en vertu d’une autorisation du chef du Parlement Nabih Berry». Rappelons-le, l’ambassade d’Italie est située place de l’Étoile. Jeudi dernier, Riad s’était entretenu avec l’ambassadeur d’Italie Guiseppe Cassini. On lui avait fait savoir que «s’il tient à rentrer en Italie, il lui faudra présenter une lettre et un dossier au juge avant de quitter le territoire libanais, pour pouvoir bénéficier de circonstances atténuantes, ou même de l’acquittement au moment du jugement», avait déclaré la semaine dernière à L’Orient-Le Jour une source autorisée de l’ambassade. Il semble que Riad ne veuille rien entendre. Il tient à rentrer en Italie où il a vécu plus de vingt ans. Riad est-il coupable des crimes dont on l’accuse ? Il nie les viols répétés, la violence domestique et la séquestration. Mais il a reconnu déjà qu’il a frappé sa fille Sarah, sa femme Silvana, et ses belles-sœurs italiennes. «Elles m’ont insulté à plusieurs reprises», explique-t-il. C’était quand sa fille Sarah a refusé de rentrer avec lui au Liban, en 1999. La raison, un crime monstrueux : «Elle voulait vivre sa vie»...
«Ils interdisent à un citoyen italien d’entrer dans sa propre ambassade». C’est ainsi que s’exprime, en langue arabe, Riad Alawiyé, naturalisé italien en 1980. L’homme, qui est recherché par la police italienne, avait déjà observé un sit-in jeudi dernier devant l’ambassade d’Italie, au centre-ville. Ce jour-là, il avait tenté de se jeter du quatrième étage du...