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Actualités - CHRONOLOGIES

Gouvernement - La représentation arménienne pose encore des problèmes - Sebouh Hovnanian : « Je ne songe pas à démissionner »

«Je n’ai pas l’intention de quitter le gouvernement», affirme le ministre de la Jeunesse et des Sports, convaincu pourtant que sa communauté a été lésée dans la distribution des quotas. Sebouh Hovnanian est depuis trois mois le seul représentant des Arméniens dans le gouvernement Hariri et s’il continue de revendiquer les droits de sa communauté, il n’envisage pas la possibilité de démissionner «même si c’est ce que souhaitent de nombreuses parties», déclare-t-il. Il prend d’ailleurs très au sérieux ses fonctions et s’apprête à se rendre en Égypte pour la rencontre des ministres francophones de la Jeunesse et des Sports, tout en précisant qu’à son avis, le «nœud arménien sera réglé sous peu». Dans son immense bureau du tout nouveau ministère de la Jeunesse et des Sports, Sebouh Hovnanian travaille d’arrache-pied et multiplie les projets. Il prépare par exemple des projets de lois pour les fédérations sportives afin de mettre un terme à la pratique des clubs fantômes, enregistrés au moment des élections, mais n’ayant aucune existence réelle. Il planifie aussi de réorganiser les mouvements scouts et surtout de doter son ministère d’une structure complète, tout en préparant le dossier de la candidature du Liban pour accueillir la prochaine rencontre des ministres francophones de la Jeunesse et des Sports qui sera présenté au Caire le 16 février. C’est dire que Sebouh Hovnanian n’a pas l’intention d’abandonner ses fonctions, bien que sa communauté se considère sous-représentée au sein du gouvernement. Une manifestation et un sit-in ont d’ailleurs eu lieu jeudi dernier à Bourj-Hammoud pour exprimer le mécontentement des Arméniens et rappeler au gouvernement ses promesses. Hovnanian était à la tête des manifestants, accompagné de plusieurs confrères ministres. «Tous se sont déclarés solidaires avec nos revendications, les considérant totalement justifiées et voulant éviter un précédent qui pourrait à l’avenir toucher d’autres communautés». Tout a commencé en fait avec la formation du gouvernement Hariri. Dans la formule d’un Cabinet de 24 membres qui semblait d’abord retenue, selon le partage communautaire traditionnel, les Arméniens auraient un portefeuille et les minorités un autre. Mais avec la formule des trente, les Arméniens devaient avoir deux ministres. Cet équilibre avait par ailleurs été consacré dans les deux derniers gouvernements de 30 membres, conformément aux règles établies par l’accord de Taëf. Toutefois, le président du Conseil Rafic Hariri tenait absolument à donner un portefeuille à Bassel Fleyhane (protestant et donc faisant partie des minorités) en raison de ses grandes compétences. Il a donc pris la place du second Arménien, provoquant le mécontentement de cette communauté, mécontentement qui n’est d’ailleurs nullement dirigé contre la personne de M. Fleyhane, dont tout le monde loue les qualités, mais pour les Arméniens, c’est une question de principe. Sebouh Hovnanian a commencé par refuser d’assumer ses nouvelles fonctions. Il est ensuite revenu sur sa décision lorsque les responsables ont promis de régler le problème, en nommant deux nouveaux ministres d’État, un Arménien et un autre alaouite, pour respecter les équilibres confessionnels. Hovnanian est d’ailleurs conscient que 32 ministres, c’est beaucoup trop, d’autant que les ministres d’État n’ont aucune fonction réelle, sauf lorsqu’on leur confie une mission précise. «Mais il faut respecter les accords de Taëf et la nouvelle Constitution. Aucune communauté ne doit se sentir lésée». Le chef de l’État et le président du Conseil ont donc promis à la communauté arménienne de régler le problème de sa représentativité au sein du gouvernement, mais en trois mois, rien n’a été fait. C’est pourquoi le sit-in de jeudi a été organisé. Selon M. Hovnanian, l’affaire sera conclue rapidement, le seul problème étant que MM. Lahoud et Hariri ne parviennent pas à s’entendre sur un nom. «Je suis sûr que cela ne saurait plus tarder, car tous deux se sont formellement engagés à régler le problème». Le ministre de la Jeunesse et des Sports ajoute que son parti, le Tachnag, a tenté d’abord d’avancer des noms, mais en voyant que cela risquait de se retourner contre lui, il a préféré laisser carte blanche aux responsables. «Peu nous importe qui sera choisi, ce qui compte c’est qu’il soit Arménien et représentatif de sa communauté». Pour M. Hovnanian, la position du parti Tachnag n’est nullement destinée à renforcer sa popularité au sein de la communauté après le choc des élections législatives où pour la première fois, les candidats du parti n’ont pas été élus. «Si nos candidats n’ont pas été élus, ce n’est pas à cause des Arméniens. Nos électeurs ont voté pour eux, comme à l’accoutumée. Et élections ou pas, il est confirmé que le Tachnag et le Henchag représentent 85 % de la communauté. Par conséquent, nous n’avons aucun problème au sein de la communauté». Pourquoi, selon lui, M. Hariri a-t-il brisé l’équilibre traditionnel et sa décision serait-elle liée aux élections législatives ? «Pourquoi, je ne le sais pas, répond le ministre Hovnanian. Mais à mon avis, cela n’a rien à voir avec les élections. Ce qui se passe pendant les campagnes électorales se termine avec la fermeture des urnes». Que fera-t-il si le problème n’est pas réglé ? «Je ne songe pas à quitter le gouvernement, sauf si je sens que je ne peux pas travailler comme je le souhaite. Déjà, j’ai protesté contre le budget qui a été alloué à mon ministère et il a été finalement augmenté. Je suis convaincu que la question de la représentation arménienne sera réglée rapidement. C’est pourquoi nous n’avons pas donné un délai aux responsables, ni prévu de nouvelles mesures de protestation».
«Je n’ai pas l’intention de quitter le gouvernement», affirme le ministre de la Jeunesse et des Sports, convaincu pourtant que sa communauté a été lésée dans la distribution des quotas. Sebouh Hovnanian est depuis trois mois le seul représentant des Arméniens dans le gouvernement Hariri et s’il continue de revendiquer les droits de sa communauté, il n’envisage pas la...