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Actualités - INTERVIEWS

PrÉsidence du conseil - « Voter pour Sharon, ce n’est pas voter pour la paix », réaffirme le Premier ministre - Hariri annonce la signature d’un accord d’association Liban-UE

L’occasion d’interviewer hier en direct de la place de l’Étoile le Premier ministre Rafic Hariri était double. Radio France International l’a prise. Il faut dire que huit heures plus tôt, le ministre de la Culture Ghassan Salamé inaugurait officiellement l’année de la francophonie au Liban. Et le jeudi 1er février était également l’heure du traditionnel bilan : le Conseil des ministres, que le maître de Koraytem préside, a pris ses fonctions il y a exactement 100 jours. De quoi, pour Rafic Hariri, commenter et analyser l’actualité, tant sur la scène locale que régionale. De quoi aussi annoncer la signature d’un accord d’association entre le Liban et l’Union européenne (UE) au cours de l’année. Interrogé en premier lieu sur les moyens qu’il compte mettre en œuvre, tant pour souder à nouveau le Liban et les Libanais que pour faire face à la crise économique ou au phénomène d’émigration, le chef du gouvernement a d’abord rappelé que ce n’était que l’année dernière qu’Israël s’est retiré du territoire libanais. «Notre peuple a beaucoup souffert de cette occupation qui aura duré 22 ans, même si aujourd’hui les fermes de Chebaa n’ont pas encore été libérées. Il n’empêche, la situation cette année est de loin meilleure que celle qui prévalait l’an dernier, nous faisons face à beaucoup de challenges et c’est à nous de voir comment l’on veut y réagir. Le peuple libanais s’est, en principe, uni pour sortir de la crise économique. Notre programme est très clair et nous avons déjà commencé à appliquer certaines de ses étapes. Il faut que le Liban retrouve sa place sur la scène internationale comme sur le plan financier – c’est ce dont nous nous sommes occupés, c’est ce que nous continuons à faire aujourd’hui», a-t-il assuré. Rappelant qu’il se rendra successivement et dans les jours qui viennent à Tokyo et à Paris, que la politique du ciel ouvert est déjà entrée en vigueur et que celle concernant les nouveaux tarifs douaniers l’est également, le président du Conseil a estimé que «le Liban est maintenant très proche des normes européennes». Annonçant une croissance de 3 % pour l’an 2001, «alors que les deux dernières années, il était à 0 ou en dessous», et reconnaissant l’importance de la dette publique, Rafic Hariri a néanmoins soutenu que la crédibilité du Liban à l’étranger restait très grande : «Nous n’avons aucun problème pour financer les dettes ou la construction. Nous allons avancer dans les privatisations – tous les secteurs que nous avons décidé de privatiser le seront d’ici à trois ans – et notre objectif est de diminuer les dépenses de l’État. Il n’y a pas qu’une crise économique. Il y a également une crise sociale. Il faut que les Libanais bénéficient de l’aide sociale nécessaire, c’est un peu difficile, mais pas impossible», a-t-il déclaré. Au sujet du vote à l’unanimité il y a deux jours par le Conseil de sécurité et sur proposition de la France d’une résolution visant à réduire le nombre des hommes de la Finul, le Premier ministre a minimisé l’importance de cette mesure, «4 500 soldats est le nombre initial et, d’autre part, nous estimons que la sécurité et la stabilité ne peuvent pas être assurées par l’armée. Il faut une solution politique. Quel que soit le nombre d’hommes que l’on enverrait à la frontière, la sécurité ne sera pas plus assurée qu’elle ne l’est aujourd’hui», a-t-il affirmé. Interrogé ensuite sur l’échéance électorale israélienne du 6 février prochain, le président du Conseil a déclaré : «Nous, les Libanais, les Syriens, les Arabes, avons fait le choix stratégique de la paix, mais la société israélienne n’a pas pris la décision de résoudre les problèmes qu’elle a avec les Arabes», a-t-il indiqué dans une allusion aux sondages plaçant le chef de la droite en Israël, Ariel Sharon, devant le Premier ministre sortant. «Voter pour Sharon, ce n’est pas voter pour la paix. La paix est impossible avec lui. Il veut garder Jérusalem unie, et les colonies aussi, il ne veut ni respecter la loi internationale ni appliquer les résolutions onusiennes. On ne peut pas arriver à un consensus sur de telles bases», a ajouté Rafic Hariri. Réaffirmant enfin que le Liban est en train de modifier ses lois, «pour qu’elles soient conformes aux normes européennes», le Premier ministre a indiqué qu’un accord d’association entre le Liban et l’UE serait signé au cours de l’année. Il en discutera d’ailleurs, dans une dizaine de jours à Beyrouth, avec le président de la Commission européenne, l’Italien Romano Prodi. «Cet accord permettra d’accroître les investissements européens – et notamment français – au Liban, comme de créer de nombreuses entreprises mixtes libano-françaises, en particulier dans le domaine de l’informatique», a-t-il précisé.
L’occasion d’interviewer hier en direct de la place de l’Étoile le Premier ministre Rafic Hariri était double. Radio France International l’a prise. Il faut dire que huit heures plus tôt, le ministre de la Culture Ghassan Salamé inaugurait officiellement l’année de la francophonie au Liban. Et le jeudi 1er février était également l’heure du traditionnel bilan : le...