Représentation arménienne : mobilisation générale à Bourj-Hammoud

Plusieurs milliers d’arméniens ont participé hier à un sit-in sur la place centrale de Bourj-Hammoud pour protester contre leur «sous-représentation» au sein du gouvernement actuel de trente. La communauté arménienne conteste la présence d’un seul ministre arménien alors que, selon l’accord de Taëf, ils auraient droit à deux représentants dans tout gouvernement de plus de 24 ministres. Les représentants de la communauté arménienne demandent, depuis la formation du gouvernement de M. Hariri, la nomination d’un second ministre. Aujourd’hui, de nombreuses instances et personnalités libanaises se sont solidarisées avec les arméniens. Tous considèrent que l’enjeu est grave dans la mesure où une faille dans l’équilibre traditionnel de la représentation confessionnelle au sein des institutions est en cause. Le sit-in a été accompagné par une fermeture totale de tous les magasins dans la région de Bourj-Hammoud. Tous les partis arméniens avaient appelé à la mobilisation. L’appui national dont ont joui les demandes arméniennes au cours des derniers jours s’est traduit par la présence hier, à Bourj-Hammoud, de nombreuses personnalités politiques, religieuses et sociales de toutes les tendances politiques. Les ministres Jean-Louis Cardahi, Georges Frem, Sebouh Hovnanian, les députés Émile Lahoud, Nehmetallah Abi Nasr, Georges Kassarji, Nazem Khoury, Farès Souaid, Mansour el-Bone, Antoine Haddad, Abbas Hachem, Abdel Latif Zein, les anciens ministres et députés Arthur Nazarian, Ibrahim Dédéyan, Jacques Jokhadarian et Hussein Yatim ont notamment participé au sit-in. Des délégations du Parti syrien national social, des Kataëb, des Forces libanaises dissoutes et du mouvement Amal étaient également venues apporter leur soutien aux demandes arméniennes. Des délégations religieuses (de toutes les confessions), syndicales et sociales étaient également présentes. Toutes les personnalités présentes ont signé une pétition appelant à «la rectification du déséquilibre au sein du gouvernement actuel». Plusieurs allocutions ont été prononcées à cette occasion. M. Hovnanian, ministre de la Jeunesse et des Sports, a indiqué que «le sit-in a été organisé parce que les promesses (des autorités) de remédier à la sous-représentation arménienne n’ont pas été tenues». «Nous sommes là pour leur rappeler nos exigences. Notre action n’est pas menée contre le gouvernement, elle sert à réaffirmer notre droit consacré par la Constitution de Taëf», a-t-il ajouté. Il a appelé le président de la République, le général Émile Lahoud, et le président du Conseil, Rafic Hariri, à «exécuter leur promesse et à accorder aux arméniens leurs droits». De son côté, M. Hagop Pakradouni, membre du bureau politique du Tachnag, a affirmé que «la sous-représentation arménienne dans le gouvernement actuel était un dangereux précédent». D’autre part, une grève a été observée à Zahlé et à Anjar en signe de solidarité avec les demandes de la communauté arménienne. Un sit-in de trois heures a été organisé par les arméniens de ces deux localités.