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Actualités - REPORTAGES

CORRESPONDANCE - Comme ses prédécesseurs, Bill Clinton - monte sa librairie présidentielle - Un mariage de culture et d’écosystème

WASHINGTON- Irène MOSALLI Que fait et que devient un chef d’État américain une fois son mandat achevé ? Généralement, il écrit ses mémoires, donne des conférences chez lui et partout dans le monde (apparitions grassement payées, de 60 000 à 80 000 dollars chacune), ou se voit chargé, tel Carter, de missions hautement diplomatiques. Mais dans tous les cas de figure, il établit, comme le veut la tradition, sa propre librairie présidentielle dans l’État dont il est originaire. Et Bill Clinton ne faillit pas à cette règle. Dès l’an dernier déjà, il cogitait cette réalisation et en avait supervisé les plans avec l’architecte en charge de sa conception et de son exécution, James Polshek. À noter que ces librairies présidentielles, qui sont bien entendu ouvertes au public, sont de véritables centres de documentation et d’activités culturelles, renseignant en particulier sur l’époque vécue par leur fondateur. Le William Jefferson Clinton Presidential Center sera situé dans le cœur même de Little Rock où est né le 42e président des États-Unis. Le souhait de celui-ci : «Je voudrais que ce lieu soit fidèle à une tranche de l’histoire et que, dans cent ans, les gens aient vraiment envie de s’y rendre». Pour commencer, l’emplacement a été choisi pour répondre aux critères suivants : revaloriser un site naturel, prévoir une accessibilité au plus grand nombre, répondre à des besoins éducationnels, intellectuels et environnementaux. Dans ce contexte et en tenant compte du désir de Bill Clinton de voir ce centre devenir «un temple de la transparence», il a été décidé de le bâtir sur un terrain longeant le fleuve de l’Arkansas. De plus, il s’agit là d’un ensemble qui va s’élever à partir de sites désaffectés. Un parc pour rétablir l’écosystème Élément essentiel que cet immense parc où seront aménagés des espaces pouvant accueillir des festivals, des pièces de théâtre, autres spectacles et d’autres pour pique-niqueurs ou simples promeneurs. Ce parc vise également à restaurer l’équilibre écologique des bords du fleuve. Le bâtiment central Il hébergera une grande salle d’exposition (avec une collection permanente et d’autres ponctuelles), un auditorium-théâtre, un hall à divers usages (forum, salle de banquets pour 400 personnes), un café, un magasin d’articles-cadeaux, des salles de travail. Le roof sera occupé par le vaste appartement des Clinton. Les archives Là seront regroupés tous les documents ayant trait au mandat du président Clinton. Au total, plus de 80 000 pièces archivées. Une ancienne gare pour cours universitaires La gare historique baptisée Choctaw deviendra l’École de service public relevant de l’Université de l’Arkansas. Zone piétonne sur un pont désaffecté Un vieux pont avec passage ferré, laissé à l’abandon, sera transformé en zone piétonne. De plus, il reliera le centre à la partie nord de la ville de Little Rock Comme on le voit, le président Clinton a voulu sortir des sentiers battus des librairies-monuments et autres constructions anonymes destinées à recevoir de la documentation. Il a voulu que la sienne redonne vie au centre de la ville de Little Rock qui a perdu son animation d’antan. Il a également voulu qu’elle soit lumineuse. Il y aura plus de verre que de béton. L’architecte a pris soin de placer les archives dans un sous-sol pour les préserver d’un éclairage trop fort. Coût total de l’opération : 100 millions de dollars rassemblés à coup de collectes de fond. À noter que la tradition des bibliothèques présidentielles remonte à 1940, lorsque Franklin Roosevelt avait établi la sienne. Aujourd’hui, on peut visiter celles de John Fitzgerald Kennedy (Boston), Lyndon Johnson (Austin), Jimmy Carter (Atlanta), Richard Nixon (Yorba Linda, Californie), Ronald Reagan (Simi Valley où ont été tournés la plupart de ses films de western). Si «affaires» et autres «scandales» il y a eu durant ces divers mandats, on ne peut les occulter mais on ne les exhibe pas non plus comme de hauts faits. Le film sur l’assassinat du président Kennedy n’a pas de suite figuré dans les archives de sa librairie. Par contre, l’affaire Watergate était là dès le départ. L’Iran-Contra scandale est résumé par une photo légendée (200 mots). Et la photo de Jane Wyman, la première épouse de Reagan, est de très petite dimension. Par contre, il existe partout une réminiscence très claire et très bien mise en évidence : la reproduction intégrale du bureau Ovale, celui du président des États-Unis, à la Maison-Blanche
WASHINGTON- Irène MOSALLI Que fait et que devient un chef d’État américain une fois son mandat achevé ? Généralement, il écrit ses mémoires, donne des conférences chez lui et partout dans le monde (apparitions grassement payées, de 60 000 à 80 000 dollars chacune), ou se voit chargé, tel Carter, de missions hautement diplomatiques. Mais dans tous les cas de figure, il...