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Actualités - CHRONOLOGIES

Agriculture - Le mouvement de protestation s’étend - Agrumes et légumes à la rue

La grogne des agriculteurs s’amplifie, et les mouvements de protestation, devenus presque quotidiens, se poursuivent à la chaîne. De région en région, les manifestants se mobilisent pour dénoncer l’indifférence de l’État à l’égard du secteur agricole de plus en plus atteint par la crise économique et par la concurrence étrangère. Indignés, les agriculteurs jettent à terre leur production, ou se mettent à la distribuer gratuitement aux automobilistes. La fronde paysanne mobilise les agriculteurs libanais qui protestent contre a contrebande des produits en provenance de Syrie et les accords d’importation conclus avec la Jordanie et l’Égypte. Ils réclament des compensations ainsi que la révision de ces accords. À Saïda, les agriculteurs ont vidé hier leurs caisses de légumes et d’agrumes sur les voies publiques en signe de protestation contre la contrebande en provenance de Syrie. Ils ont en outre réclamé la révision des accords conclus avec l’Égypte et la Jordanie. Samedi, les viticulteurs de la Békaa ont organisé une manifestation à l’entrée de Qsarnaba pour protester contre le refus de l’État de leur payer des compensations à la suite de la détérioration de leur récolte l’automne dernier. Les manifestants, parmi lesquels se trouvaient les députés Hussein Hajj Hassan et Marwan Farès, ont jeté à terre une partie de leur production en réclamant que justice leur soit rendue. Prenant la parole devant les frondeurs, le député de Baalbeck Hussein Hajj Hassan a appelé le gouvernement et le ministère de l’Agriculture à dédommager les viticulteurs de la même manière que les producteurs de pommes et d’olives. Le gouvernement doit remédier à ce problème avant que «les agriculteurs ne prennent des mesures en vue d’une escalade», a affirmé le député. «Nous soutiendrons le mouvement des agriculteurs jusqu’à ce qu’ils obtiennent leurs droits», a-t-il ajouté. Le député Marwan Farès a pour sa part sommé l’État de prendre des mesures urgentes car, a-t-il dit, «la misère dans cette région est devenue intolérable et pourrait conduire à une situation catastrophique». Depuis la mi-janvier, les agriculteurs réclament le contrôle de la frontière libano-syrienne, livrée aux contrebandiers de tout acabit, et une révision des accords d’importation qui n’imposent pas de droit de douane sur les produits jordaniens et égyptiens durant les six premiers mois de l’année. Le mouvement de protestation, qui avait démarré dans la plaine du Akkar, s’est ensuite déplacé dans la Békaa, pour s’étendre au Mont-Liban et au Liban-Sud où les paysans ont manifesté leur colère toujours selon le même scénario, en jetant à terre légumes, agrumes et bananes. Pour étouffer la crise, le gouvernement libanais a plus que quadruplé, jeudi dernier, la somme allouée à l’Agriculture, portée à 40 millions de dollars dans le projet de budget de 2001. Tout en promettant une aide à l’exportation et un soutien technique, le ministre de l’Agriculture Ali Abdallah avait mis en garde contre une «politisation de la fronde» et affirmé que «les douanes libanaises sont seules responsables de la lutte contre la contrebande». Élias Atallah, membre du syndicat des agriculteurs sous serre, n’est pas de cet avis et accuse «les mafias syro-libanaises qui gèrent la contrebande de produits syriens , mais aussi jordaniens, voire turcs». «Nos récoltes sont invendues parce qu’elles sont plus chères que les produits syriens subventionnés tant à l’exportation qu’à la production», dit-il, avant de donner un exemple : «Le Liban produit le double de sa consommation en bananes. Or la Syrie n’en achète pas une. Pire, elle en importe du Guatemala ou de Somalie et en inonde le marché libanais». Selon Waddah Fakhri, le chef du Rassemblement des agriculteurs du Liban-Sud, la mainmise de la Syrie accélère la ruine des paysans.
La grogne des agriculteurs s’amplifie, et les mouvements de protestation, devenus presque quotidiens, se poursuivent à la chaîne. De région en région, les manifestants se mobilisent pour dénoncer l’indifférence de l’État à l’égard du secteur agricole de plus en plus atteint par la crise économique et par la concurrence étrangère. Indignés, les agriculteurs jettent...