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Actualités - CHRONOLOGIES

Vie politique - Défection de Karamé et Moawad au déjeuner de Haoui - La rencontre de Bteghrine destinée à « entamer - le dialogue » avec le pouvoir

L’ancien secrétaire général du Parti communiste libanais Georges Haoui accueille ce samedi chez lui à Bteghrine un certain nombre d’hommes politiques venant d’horizons très divers, mais unis par leur désir de sortir la vie politique libanaise de sa torpeur et de paver la voie à un dialogue autour des principaux dossiers intéressant le pays. D’ores et déjà, deux des invités de M. Haoui, l’ancien chef du gouvernement Omar Karamé et la députée de Zghorta Nayla Moawad, ont annoncé qu’ils ne se rendraient pas à Bteghrine. Leur défection ôte à la rencontre-déjeuner la présence de représentants du Liban-Nord. Sauf nouveau contre-temps, les autres personnalités conviées devront en principe y participer. Il s’agit de l’ancien président de la République Amine Gemayel, du chef du PSP Walid Joumblatt, du vice-président de la Chambre Élie Ferzli, des députés Nassib Lahoud, Pierre Amine Gemayel et Farid el-Khazen, de l’ancien ministre Michel Samaha et de l’ex-candidat au siège arménien au Metn Rafi Madayan. M. Karamé a réaffirmé hier qu’il n’entendait pas se laisser prendre à «des jeux politiciens étroits» et qu’il rejetait toute rencontre ou regroupement qui serait placé sous les labels d’«opposant» ou de «partisan». La veille, on indiquait dans son entourage que la rencontre de Bteghrine s’apparentait à du «folklore», et on s’interrogeait sur «le rapport entre toutes ces personnes conviées». Le refus de l’ancien Premier ministre, dont l’absence va priver la rencontre d’une représentation sunnite, est en harmonie avec ses dernières prises de position. Depuis qu’il a appelé à la tenue d’un congrès national, en novembre, M. Karamé a tenté, sans se rétracter, de prendre du recul, se refusant à adopter une attitude de franche opposition au pouvoir. Lundi, lors de la visite que lui avait rendue M. Joumblatt à Tripoli, il avait à plusieurs reprises insisté devant la presse sur le fait qu’il n’était pas question pour lui d’entrer dans un front d’opposition. Quant à Mme Moawad, qui avait dans un premier temps décidé, en dépit de certaines réserves, de prendre part au déjeuner de Bteghrine, elle a finalement décliné hier l’invitation, principalement par solidarité avec son allié tripolitain. Interrogé hier par la Voix du peuple, organe du PCL, M. Haoui a réaffirmé que la rencontre n’était «dirigée contre personne» et qu’elle était destinée à «engager des concertations» et à «demander l’ouverture d’un dialogue positif avec le régime en sa qualité de symbole de la légalité». En dépit des apparences, concrétisées par la présence de plusieurs hommes politiques notoirement hostiles au chef de l’État Émile Lahoud, l’ancien chef communiste a catégoriquement nié les affirmations selon lesquelles cette réunion aurait un caractère antiprésidentiel. «C’est faux. Affirmer cela équivaut à réduire l’importance de cet événement», a lancé M. Haoui. «Cette rencontre n’est pas destinée à contrer quelqu’un, elle vise au contraire à prendre la défense de l’État de droit, des libertés, de la démocratie et cherche à créer un climat propice au règlement de la crise politique, économique et sociale qui a atteint un niveau insupportable», a-t-il dit. Il ne s’est pas pour autant privé de critiquer la politique du pouvoir, lui reprochant d’avoir «provoqué un déséquilibre en entravant le dialogue et en refusant d’écouter les différents points de vue». «Nous nous étions adressés à lui dans le passé, nous le faisons aujourd’hui et nous le ferons encore demain (aujourd’hui) à partir de Bteghrine», a-t-il ajouté. M. Haoui a exprimé le souhait que la rencontre puisse marquer «le début d’un dialogue», soulignant qu’en tout état de cause les concertations de ce type «se poursuivront au niveau populaire, non officiel, parlementaire et autre afin de créer un climat susceptible de pousser les autorités à ressentir le besoin de couronner ce dialogue par un congrès national élargi qui devrait être tenu au palais présidentiel, sous l’égide du chef de l’État». Pour lui, ce congrès devrait permettre de dégager des dénominateurs communs autour des questions fondamentales. Jeudi, M. Haoui avait précisé à L’Orient-Le Jour les sept points qui doivent faire l’objet des discussions au déjeuner de Bteghrine. Il s’agit de la situation au Liban-Sud sous tous ses aspects, des relations libano-syriennes, de l’entente, de la démocratie, de la loi électorale, de la réforme administrative et de la crise économique et sociale. Pour sa part, M. Ferzli a tenté hier de dédramatiser la rencontre en soulignant qu’il s’agissait d’«un déjeuner regroupant des parlementaires et des hommes politiques». «Il n’est pas interdit que des conversations politiques s’y déroulent», a-t-il dit, en écartant toute possibilité de formation d’un quelconque front politique.
L’ancien secrétaire général du Parti communiste libanais Georges Haoui accueille ce samedi chez lui à Bteghrine un certain nombre d’hommes politiques venant d’horizons très divers, mais unis par leur désir de sortir la vie politique libanaise de sa torpeur et de paver la voie à un dialogue autour des principaux dossiers intéressant le pays. D’ores et déjà, deux des...