SOCIAL - Angela Earth : « Rendez-moi ma fille »

«Aidez-moi à retrouver ma fille». Ce cri désespéré, Angela Earth, une Australienne de 41 ans, l’a lancé hier au cours d’une conférence de presse qu’elle a tenue au siège du Conseil libanais pour la protection de la femme contre la violence, à Sodeco. Séparée de sa fille Nabella, 4 ans, qui a été enlevée par son père, Angela n’a aucune nouvelle d’elle depuis un an et deux mois déjà. L’histoire commence en Australie, le 5 avril 1999, quand le père de l’enfant, Saïd Hamed Reda, annonce à Angela son souhait de se rendre au Liban avec leur fille pour rendre visite à sa mère malade. Saïd était supposé passer deux semaines dans son village de Babilieh, au Liban-Sud. Mais en fait, il ne retournera plus jamais. «J’ai pensé qu’il serait bien que Nabella vienne au Liban et qu’elle rencontre la mère de Saïd et ses parents, raconte Angela. Mais je ne réalisais pas le danger auquel je m’exposais, ainsi que ma fille». Le séjour de Saïd ayant tardé, Angela commence à paniquer et décide de venir à Beyrouth. À sa grande surprise, elle découvre que Saïd n’a pas l’intention de retourner en Australie et ne veut pas que Nabella ait affaire à sa mère. Cette situation engendre un conflit qu’Angela et Rida conviennent de soumettre à l’examen du tribunal religieux jaafari compétent. Les avocats responsables de l’affaire Earth expliquent que «sous la supervision dudit tribunal, un accord global est convenu entre les deux parties suivant lequel Rida envisage qu’Angela ait la tutelle de sa fille jusqu’à ce que cette dernière atteigne l’âge de onze ans». Entre-temps, le père passera toutes les vacances avec sa fille, que ce soit au Liban ou en Australie. «Cet accord a été confirmé par une décision judiciaire rendue par le tribunal jaafari, indiquent les avocats. Avant que nous n’obtenions une copie exécutoire, le tribunal a requis que cet accord soit enregistré auprès du tribunal de famille à Sydney. Il deviendra ainsi exécutoire en Australie». De ce fait, le jugement obtiendra force exécutoire au Liban et sera confirmé par la Haute Cour jaafari de Beyrouth. Hélas, l’exécution du jugement a été impossible car Saïd a disparu emmenant avec lui sa fille. «Je ne veux pas priver ma fille de son père», affirme Angela. Au contraire, je veux qu’elle grandisse entre deux parents aimants». Et d’implorer : «Je m’adresse à toutes le mères du Liban, et à tous ceux qui sauraient où se trouve Nabella d’appeler au 03-863851. Si les informations se révèlent justes, la personne sera récompensée».