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Actualités - CHRONOLOGIES

ÉLECTRICITÉ - Deux propositions parlementaires pour une meilleure perception - Beyrouth et le Mont-Liban paient 97 % des factures

Si quelques doutes subsistent encore sur le caractère déséquilibré et incohérent de la collecte des factures d’électricité à l’échelle nationale, les chiffres annoncés hier en commission parlementaire sont de nature à les dissiper. Et quand on sait que la perception des factures est de 97 % à Beyrouth et au Mont-Liban réunis et de 3 % seulement dans les autres mohafazats, on comprend facilement pourquoi l’EDL souffre d’un déficit chronique. La commission parlementaire des Travaux, des Transports, de l’Énergie et de l’Eau s’est attaquée hier à ce dossier à la faveur de l’examen d’un projet de loi, élaboré par l’ancien gouvernement et préconisant notamment la privatisation de la production et de la distribution de l’énergie. Le débat était principalement centré sur la perception des factures qui peut être nettement améliorée, de l’avis des parlementaires qui ont préconisé deux solutions pour cela : instituer un système de compteurs fonctionnant grâce aux cartes prépayées, à la manière des téléphones cellulaires (il semble que le ministère de l’Énergie étudie sérieusement cette option, selon le président de la commission, Mohamed Kabbani) ou confier la collecte des redevances aux municipalités surtout qu’elles perçoivent une taxe de 10 % sur chaque facture. Au moins, de la sorte, ce sera tout le Liban qui payera sa facture d’électricité, car des précisions fournies par le PDG et le directeur de l’EDL Fouad Hamdane et Georges Moawad et communiquées plus tard par M. Kabbani à la presse, il ressort que ce sont Beyrouth et le Mont-Liban qui paient seulement. Ses explications sont les suivantes : «L’EDL perçoit 50 ou 52 milliards de livres par mois, soit 600 milliards par an, alors que la facture du fuel-oil acheté par cet office varie entre 750 et 800 milliards de livres par an. La collecte ne permet donc même pas de couvrir la facture du fuel». Le Liban est divisé, selon le député, en deux parties, Beyrouth et le Mont-Liban d’un côté, le reste des mohafazats de l’autre. C’est la première partie qui paie. «Des 52 milliards perçus par mois, 44 milliards sont collectés à Beyrouth et au Mont-Liban (97 %) et 8 milliards dans le reste du pays (3 %), sachant que la moyenne de factures payées varie d’une région à l’autre» en dehors de Beyrouth et du Mont-Liban. Même dans ces deux régions, l’EDL ne perçoit que 80 % des redevances parce qu’il faut tenir compte du vol du courant estimé à 20 %, a poursuivi M. Kabbani, ajoutant que même l’État, qui veut privatiser cet office, ne paie pas ses factures à l’EDL. Les différentes administrations doivent aujourd’hui 180 milliards de livres à cet office. À tout cela, il faut ajouter la proposition du ministre de l’Énergie et de l’Eau qui a proposé une suppression des factures antérieures à 1996, ce qui va creuser davantage le déficit de l’EDL. La proposition de M. Mohamed Abdel Hamid Beydoun doit être ultérieurement examinée, a précisé M. Kabbani. Il semble toutefois que la commission la désapprouve : les parlementaires se sont dits favorables à un échelonnement du paiement des factures impayées lorsqu’ils ont proposé que la collecte soit confiée aux municipalités.
Si quelques doutes subsistent encore sur le caractère déséquilibré et incohérent de la collecte des factures d’électricité à l’échelle nationale, les chiffres annoncés hier en commission parlementaire sont de nature à les dissiper. Et quand on sait que la perception des factures est de 97 % à Beyrouth et au Mont-Liban réunis et de 3 % seulement dans les autres...