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Actualités - CHRONOLOGIES

Conseil des ministres - Approbation du projet de budget remanié - Organisme commun Télé-Liban-ANI-Radio

La séance marathon de sept heures que le Conseil des ministres a tenue hier sous la présidence du président Émile Lahoud a permis au gouvernement d’approuver, avec quelques amendements mineurs, le projet de budget de l’an 2001 tel qu’il avait été publié par la presse au début de la semaine dernière. Qualifié de «réaliste» par le Premier ministre Rafic Hariri, ce projet de budget prévoit un déficit de 51 % (9 975 milliards de LL de dépenses) alors que la loi de Finance pour l’exercice 2001 élaborée par le précédent gouvernement de M. Sélim Hoss avait fixé le déficit à 38,15 pour cent. Le projet Hoss avait été retiré du Parlement par le nouveau gouvernement dont l’une des premières mesures en vue de relancer l’activité économique avait été une forte diminution, en décembre dernier, des tarifs douaniers, ce qui explique l’accroissement du déficit. Cette approbation «de routine» et sans surprise de la loi de Finance s’est accompagnée d’une réaffirmation de l’engagement explicite à mettre en chantier le processus de privatisation et à adopter une série de mesures visant à stimuler les investissements, à relancer la croissance et à assainir sans délais la situation dans certaines administrations publiques, à commencer par le secteur de l’Information. Sur ce plan, décision a été prise d’abolir la convention collective de Télé-Liban (de manière à réduire de façon drastique les effectifs des employés non productifs). Parallèlement, Radio-Liban et l’Agence nationale d’information ont été rattachés à Télé-Liban qui se chargera d’exploiter sur le plan commercial ces deux médias officiels, dans le cadre d’un nouvel organisme commun qui regroupera et chapeautera la télévision, la radio et l’ANI. Notons à ce propos que le Conseil des ministres n’a pas retenu la proposition du ministre des Finances Fouad Siniora d’imposer une taxe forfaitaire de 5 000 LL sur chaque ligne téléphonique pour renflouer les médias officiels. En ce qui concerne les chiffres du budget, les amendements apportés hier par le Conseil des ministres portent sur un montant de 150 milliards de LL, sans que le total des dépenses soit modifié. Un montant de 100 milliards de LL a ainsi été retiré à la Caisse des déplacés et une autre somme de 50 milliards de LL à la société Elyssar, cette dernière devant bénéficier prochainement d’un soutien financier koweitien accordé par le Fonds arabe de développement. Les 150 milliards de LL ont été redistribués comme suit : 50 milliards de LL supplémentaires à IDAL (Institut de promotion des investissements) ; 30 milliards de LL à l’Éducation (10 milliards de LL pour l’Université libanaise et 20 milliards de LL pour les écoles publiques) ; 21 milliards de LL pour le secteur agricole (qui traverse une grave crise du fait de la contrebande des produits introduits à travers la frontière syrienne) ; 16 milliards de LL à la Santé ; 8 milliards de LL pour les Travaux publics ; 7 milliards de LL au ministère de l’Intérieur ; 7 milliards de LL pour les allocations des députés ; 3 milliards de LL pour les Affaires étrangères ; 3 milliards de LL pour la Culture ; 1 milliard de LL pour les juges chériés musulmans et 4 milliards de LL supplémentaires accordés par petits «paquets» à divers autres organismes et administrations étatiques. Certains chiffres du budget mettent, en outre, en évidence certaines dépenses non productives qui illustrent l’une des causes de l’important déficit budgétaire dans lequel se débat le pays. Le montant des allocations et des salaires de retraite des fonctionnaires s’élève à 978 milliards de LL, dont 293 milliards de LL seulement aux fonctionnaires civils, le reste (soit près de 70 pour cent du montant global) revenant aux militaires à la retraite. Le montant des allocations et salaires de retraite dont bénéficie l’armée représente à lui seul 40 pour cent du montant global, soit 462 milliards de LL, contre 160 milliards de LL aux Forces de sécurité intérieure (16 %), 52 milliards de LL à la Sûreté générale (5 %), 19 milliards de LL à la Sécurité de l’État (2 %) et 6 milliards de LL à la garde de l’Assemblée nationale. Les informations officielles Les engagements pris par le gouvernement en vue d’accélérer le redressement économique dans le pays ont été évoqués explicitement par le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, à l’issue de la séance marathon du Conseil des ministres, qui a débuté à 10 heures du matin et qui s’est poursuivie jusqu’en début de soirée. M. Aridi a notamment déclaré à ce sujet que «le président de la République et le Premier ministre ont remercié au début de la réunion le ministre des Finances pour les efforts qu’il a déployés en vue d’élaborer le projet de budget». «Le Premier ministre, a souligné M. Aridi, a considéré que ce projet de budget constitue un plan visant à renforcer la confiance dans l’économie libanaise grâce aux mesures suivantes : – L’approbation d’une loi de Finance qui reflète le volume effectif des dépenses et des recettes. Le gouvernement espère réduire progressivement, au cours des prochaines années, le déficit prévu de 51 pour cent. – L’engagement du gouvernement à stimuler la croissance économique en augmentant la capacité concurrentielle du secteur privé et en diminuant le coût de production. À cette fin, il faudra soutenir les taux de crédit et consacrer des fonds importants aux projets d’investissement. – L’octroi de crédits importants pour le développement du secteur agricole en augmentant le budget du ministère de l’Agriculture, en soutenant certaines cultures et en favorisant l’industrialisation et les exportations de ce secteur. – L’octroi de crédits spéciaux aux régions libérées dans le cadre des budgets des ministères des Travaux publics, de l’Énergie, de l’Éducation et du Conseil du Sud. – La mise en place de la privatisation à partir de l’année en cours (le projet de privatisation de la MEA serait examiné dès la semaine prochaine, selon des sources d’informations, suivi de la privatisation de l’électricité). – L’octroi des crédits nécessaires pour développer l’enseignement public et l’Université libanaise. – La mise en place sans délais d’un programme pour régler les problèmes endémiques dans certaines institutions publiques en révisant la structure de ces administrations afin qu’elles soient productives et efficaces, à commencer par le secteur de l’Information». M. Aridi a, d’autre part, indiqué que le Conseil des ministres avait pris connaissance des propositions du ministre de l’Information, visant à développer les médias officiels. «Le Conseil des ministres a approuvé les suggestions du ministre de l’Information, notamment pour ce qui a trait à l’abolition de la convention collective à Télé-Liban de manière à se dispenser des services des employés en surplus, tout en préservant leurs droits, a déclaré M. Aridi. Le Conseil des ministres a également donné son aval à la proposition visant à dispenser le ministère de l’Information du surplus de fonctionnaires, ces derniers devant être mis à la disposition du Conseil de la Fonction publique. Le Conseil des ministres a décidé en outre de placer l’Agence nationale d’information et Radio-Liban à la disposition de Télé-Liban (qui exploitera ces deux médias). Un budget de 30 milliards de LL a été consacré à cette fin à Télé-Liban , parallèlement aux crédits de l’ANI et de la radio». L’ordre du jour ordinaire Sur le plan des résolutions de l’ordre du jour ordinaire, le Conseil des ministres a décidé que les examens du brevet et du bac seront organisés pour la dernière fois suivant l’ancien programme, en deux sessions, une ordinaire et une autre extraordinaire. II a accepté la démission du directeur de la Sécurité de l’État, le général Edouard Mansour, qui doit incessamment prendre sa retraite. Mais comme le gouvernement souhaite maintenir le général Mansour à la tête de ce service, il a approuvé un décret stipulant que les postes de directeurs de la Sûreté générale et de la Sécurité de l’État seront confiés à des militaires à la retraite, avant d’annoncer la nomination du «général à la retraite», Edouard Mansour à la direction de la Sécurité de l’État. Le Conseil des ministres a délégué le président du CDR pour signer avec le Fonds séoudien de développement des accords de prêts pour le financement de nombreux projets prévus dans le cadre du protocole conclu par le Liban avec cette institution. Il a également chargé le CDR d’exécuter avec le Conseil exécutif des grands projets (CEGP) le projet d’autoroute arabe, de Mdayrej à Masnaa, et l’a chargé de moderniser au besoin, l’étude du projet. Pour promouvoir le «mois du shopping» qui s’ouvre en février au Liban, le Conseil des ministres a adopté un projet de loi suspendant la taxe de 5 % imposée aux restaurants, aux hôtels et aux boîtes de nuit, ainsi qu’un projet de décret exemptant les visiteurs du paiement de la taxe perçue sur les visas. Il a en outre décidé de ne pas imposer de taxes à l’entrée au Liban de 28 voitures qui figureront parmi les lots prévus par les organisateurs de loteries dans le cadre du mois de shopping. Le Conseil des ministres a par ailleurs autorisé le ministère de l’Intérieur à recruter 2 000 agents de l’ordre et à augmenter le nombre des officiers rattachés au service d’informatique de ce département. Questions/réponses Répondant ensuite aux questions de la presse, M. Aridi a précisé que près de 53 milliards de livres ont été consacrés au secteur de l’information officielle et que la fusion de Télé-Liban, de l’ANI et de Radio-Liban aura lieu dès que le Parlement approuvera le projet. «Il n’en demeure pas moins que le Conseil des ministres a demandé au ministre de l’Information de prendre immédiatement les mesures qui peuvent être appliquées à cette fin avant la promulgation de la loi sur la fusion», a-t-il ajouté. Concernant les fonctionnaires surnuméraires, il a affirmé qu’ils seront déférés devant le Conseil de la fonction publique préalablement à leur répartition sur d’autres départements où des postes sont à pourvoir. «Notre but n’est pas de jeter les gens à la rue mais de résoudre un problème», a-t-il fait remarquer précisant qu’un débat sera ultérieurement engagé autour d’autres départements étatiques qui souffrent de problèmes similaires à ceux de Télé-Liban. Prié ensuite d’expliquer ce qui distingue le projet de budget 2001 des précédents, M. Aridi a déclaré : «C’est un projet réaliste, en ce sens que le déficit a été précisé clairement et que tous les secteurs ont fait l’objet d’une étude minutieuse, en fonction de la situation économique libanaise». Interrogé spécifiquement sur les mesures qui seront prises pour contenir la colère des agriculteurs et protéger leurs récoltes contre la concurrence des produits étrangers, il a répondu en soulignant que cette question a été «longuement examinée» durant la réunion, avant de préciser que le relèvement du budget de nombreux ministères, dont celui de l’Agriculture, «contribuera au règlement de nombreux problèmes». «Avec un seul budget et en une seule année, nous ne pouvons résoudre le problème que graduellement» des agriculteurs, a-t-il renchéri. «L’important est que nous avons établi le mécanisme pour un règlement par étapes. Il faut du temps pour une solution radicale».
La séance marathon de sept heures que le Conseil des ministres a tenue hier sous la présidence du président Émile Lahoud a permis au gouvernement d’approuver, avec quelques amendements mineurs, le projet de budget de l’an 2001 tel qu’il avait été publié par la presse au début de la semaine dernière. Qualifié de «réaliste» par le Premier ministre Rafic Hariri, ce...