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Actualités - ANALYSES

Un levier de pression occidentale - sur Beyrouth

Un ancien ministre conseille aux autorités locales de bien faire attention «aux contacts diplomatiques précédant à l’Onu la réunion que le Conseil de sécurité devra consacrer au renouvellement du mandat de la Finul. Il ne faut pas croire en effet, indique cet homme d’expérience, que tout est dit avec le rapport préliminaire du secrétaire général, M. Kofi Annan». Rapport que le ministre des Affaires étrangères, contrairement à bien d’autres personnalités locales, juge «raisonnable et équilibré», bien que pour le fond ce qui est proposé c’est la transformation à terme de la Finul en simple unité d’observation. L’ancien responsable relève dans ce cadre qu’il est fort possible que le Conseil de sécurité «réduise les effectifs des Casques bleus, au lieu de les augmenter comme il en avait été question après le retrait israélien. Cet allègement, qui serait demandé par la France, constituerait un moyen de pression sur le Liban, pour l’amener à assumer pleinement ses obligations sécuritaires au Sud. C’est-à-dire, pour qu’il déploie enfin son armée le long de la frontière. Il ne lui serait plus possible en effet de se dérober, du moins sur un plan tout à fait concret, si la Finul devenait trop étriquée pour faire le travail à sa place». Le rapport de M. Annan va évidemment dans le même sens. Ce document souligne en effet en substance que «le meilleur moyen de garantir le calme dans la région reste que les deux parties, le Liban et Israël, agissent en conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité. En coopérant efficacement avec la force intérimaire. Ce qui implique pour le gouvernement libanais l’obligation d’étendre son autorité propre, en veillant au maintien de l’ordre comme de la loi sur son territoire jusqu’à la ligne tracée par les Nations unies». Sur un autre point, l’ancien ministre s’étonne qu’on puisse trouver le rapport de M. Annan «équilibré», du moment que le secrétaire général «détaille les transgressions libanaises le long de la ligne bleue dans leur totalité, et omet de le faire pour ce qui est des infractions israéliennes. Le texte fustige la turbulence des manifestations organisées du côté libanais, en indiquant qu’elles ont provoqué parfois des réactions excessives de la part des soldats israéliens, qui ont fait des blessés. Le rapport met également en cause, indirectement, le Hezbollah, en soulignant que la plus grande source d’inquiétude reste cristallisée dans les actions menées du côté de Chebaa. Opérations effectuées, selon M. Annan, délibérément et qui constituent des violations directes des résolutions du Conseil de sécurité. Le Hezbollah se voit donc accusé d’avoir monté deux attaques à travers la ligne bleue. Alors que le rapport ne mentionne pas les violations israéliennes de ce même tracé sur le terrain ou en mer. Il se contente d’évoquer les violations de notre espace aérien par la chasse israélienne, ainsi que les constructions édifiées à proximité de la ligne bleue, parfois dans le voisinage immédiat des barbelés. Les violations israéliennes flagrantes ont fait l’objet de plus de cent plaintes déposées par le Liban et le rapport de M. Annan n’en garde pas trace». La même personnalité, qui s’étonne de l’indulgence manifestée à l’égard du rapport du secrétaire général, rappelle que ce texte recommande de réduire les effectifs de la Finul à 4 500 hommes. En affirmant que depuis le retrait israélien, cette force a commencé à jouer un rôle d’observation qui requiert moins d’unités. M. Annan précise qu’il suffirait à cette fin d’une équipe d’observateurs qui resteraient toutefois protégés par des soldats, à cause de l’instabilité qui règne toujours à la frontière. «Il faut comprendre, souligne l’ancien ministre, que ce que M. Annan propose en définitive, c’est une modification capitale de la mission de la Finul telle que la 425 l’avait définie. Il ne s’agirait plus en effet d’une force de maintien de la paix, capable d’aider le gouvernement libanais à rétablir son autorité effective sur la région, mais d’un simple corps d’observateurs». Peut-on s’en étonner, et peut-on demander à l’Onu d’être plus royaliste que le roi ? Toujours est-il qu’au cours d’une réunion avec le ministre des Affaires étrangères, le chef de l’État a fait des observations transmises comme directives à la délégation libanaise au Palais de verre, que dirige M. Sélim Tadmouri. Qui tentera d’expliquer encore une fois les raisons pour lesquelles Beyrouth se refuse toujours à déployer son armée le long de la frontière. Et qui se résument, officiellement, dans ce point : la 425 n’est pas encore appliquée totalement et le Liban ne peut toujours pas rétablir son autorité sur l’ensemble de son territoire. Il faut d’ailleurs souligner que M. Annan n’exige pas explicitement, ou directement, le déploiement de l’armée libanaise le long de la ligne bleue ; mais il réclame le maintien de l’ordre, de la loi, de la sécurité et du calme. Ce qui en pratique revient au même.
Un ancien ministre conseille aux autorités locales de bien faire attention «aux contacts diplomatiques précédant à l’Onu la réunion que le Conseil de sécurité devra consacrer au renouvellement du mandat de la Finul. Il ne faut pas croire en effet, indique cet homme d’expérience, que tout est dit avec le rapport préliminaire du secrétaire général, M. Kofi Annan»....