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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

ENVIRONNEMENT - Moussa a annoncé un accord avec le ministre de la Justice - Bientôt des juges spécialisés dans les affaires écologiques

La défense de l’environnement contre les contrevenants pourrait bientôt connaître un significatif bond en avant. Le ministre de l’Environnement, Michel Moussa, a annoncé hier qu’un accord a été conclu entre son ministère et celui de la Justice en vue de lier plus directement la préservation des sites naturels à l’action de la justice : il a été décidé que, dans chaque caza, un avocat général sera désigné par le ministère de la Justice pour être formé en tant que juge spécialiste des affaires environnementales. Selon M. Moussa, ce nouveau système rendra plus rapides et efficaces les réactions en cas de contravention, ainsi que les pénalisations des coupables. Reste à attendre son application… M. Moussa s’exprimait dans le cadre d’une conférence de presse pour annoncer la parution d’un calendrier réalisé par le Forum libanais de l’environnement (LEF), en présence du directeur général du ministère, M. Berge Hatjian, du directeur des Antiquités, Frédéric Husseini, de représentants du ministère de l’Agriculture, du commandant en chef de l’armée et de la Direction générale de l’urbanisme, ainsi que du président du LEF, Rifaat Saba, et de certains de ses membres. De nombreux représentants d’associations écologiques ont assisté à la conférence de presse, et applaudi à la nouvelle annoncée par le ministre. «L’accord avec le ministère de la Justice devrait se concrétiser dans les jours à venir», a souligné M. Moussa. Interrogé par L’Orient-Le Jour sur la nature de la future relation entre ces juges et le ministère de l’Intérieur, principal outil d’exécution des décisions concernant des contraventions en matière d’environnement, il a précisé : «Les juges coopéreront avec le ministère de l’Intérieur par le biais de la police judiciaire». À la question de savoir si un tel réseau de juges contribuerait à augmenter l’emprise du ministère de l’Environnement sur le terrain, M. Moussa répond par l’affirmative. Il précise que ces mesures pourraient être mises en application même avant l’adoption du code de l’environnement. Le sujet de ce code, qui n’est toujours pas sorti des tiroirs des commissions parlementaires où il se trouve depuis des mois après avoir été adopté en Conseil des ministres, a été abordé par le ministre durant son intervention. «Le code de l’environnement n’a pas encore vu le jour, probablement en raison des changements survenus au Parlement ou aux réserves qu’ont exprimées certaines commissions parlementaires, dit-il. Mais nous devrions coordonner nos efforts pour faire adopter ce texte qui mettra à notre disposition beaucoup de mesures dissuasives». Il ajoute : «Ce ministère est jeune, et pour lui donner sa place dans le panorama politique du pays, il faut le munir de bases solides. Cela implique plus d’effectifs et des législations plus strictes». Un calendrier, message écologique Le calendrier que le LEF présentait hier au public est consacré à des sites naturels d’une grande beauté dans diverses régions du pays. Des photos de forêts à la biodiversité remarquable, de montagnes majestueuses, de côtes encore préservées, d’espèces rares de végétation, de cours d’eau limpide… ponctuent les mois de l’année. Le LEF a souligné l’enthousiasme des amoureux de la nature qui l’a doté de photos et de documents. Le calendrier est vendu aux sièges des différentes associations et constitue une source de revenus pour elles autant qu’un message écologique pour les destinataires. La nécessité d’effectuer un recensement des sites naturels du pays (de grande ou de petite dimension) susceptibles d’être protégés a été soulignée par Rifaat Saba, président du LEF. «Il faut que nous travaillions ensemble à la création d’un comité de suivi auprès des ministères et des organismes civils concernés», précise-t-il. Relatant la naissance et les vicissitudes des législations sur la protection des sites et sur leur classement, ainsi que la signature par le Liban de la Convention pour la protection du patrimoine culturel et naturel du monde, M. Saba insiste sur certaines recommandations : les patrimoines naturel et culturel constituent un tout indivisible, et la protection des sites exige une coopération entre les différents membres de la communauté internationale. Mettant le doigt sur la plaie, M. Saba résume ainsi les problèmes : «Les appellations et les classements des sites naturels se sont multipliés, ainsi que les lois et les décrets sur la protection de la nature, sans pénalisation effective des contrevenants. Une politique d’application des lois et de formation des personnes qui en sont chargées est inexistante. Les dossiers relatifs aux sites à protéger ne bénéficient d’aucun sérieux, ce qui nous empêche de profiter des aides internationales». Et le président du LEF de discourir sur la dégradation de l’environnement dans le pays et de demander au ministère de participer activement à une campagne de recensement qui fournirait la base indispensable d’une politique de protection efficace. Cette dégradation rapide de l’environnement, l’un des écologistes participants l’a bien illustrée : montrant un arbre superbe sur l’une des photos du calendrier, rougissant aux premiers jours de l’automne, il déclare qu’il n’existe désormais que sur cliché, ayant été abattu peu après la prise de la photo…
La défense de l’environnement contre les contrevenants pourrait bientôt connaître un significatif bond en avant. Le ministre de l’Environnement, Michel Moussa, a annoncé hier qu’un accord a été conclu entre son ministère et celui de la Justice en vue de lier plus directement la préservation des sites naturels à l’action de la justice : il a été décidé que, dans...