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Actualités - CHRONOLOGIES

« La Finul ne peut pas contraindre le Liban - à déployer son armée jusqu’à la ligne bleue »

Le Centre d’information des Nations unies à Beyrouth a distribué hier à la presse le rapport du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan sur la Finul, pour la période allant du 18 juillet 2000 au 18 janvier 2001. Nos publions ci-dessous de larges extraits. Dans l’ensemble, la situation en matière de sécurité dans la zone d’opérations de la Finul est demeurée satisfaisante et a marqué une nouvelle amélioration depuis octobre. Les autorités libanaises ont continué de contrôler la zone par le biais de l’administration civile, de la police, de la Force de sécurité conjointe. Toutefois, comme par le passé, l’armée libanaise et les forces de sécurité n’ont pas exercé d’activités à proximité de la ligne bleue dont le contrôle a été laissé au Hezbollah. Les patrouilles du Hezbollah n’ont guère été visibles pendant le ramadan, mais se sont multipliées à la fin du mois de décembre. Il est arrivé que des membres du Hezbollah entravent les déplacements de la Finul. La Finul a maintenu des contacts étroits avec les autorités libanaises et israéliennes. Elle s’est efforcée de réduire au minimum les frictions entre les parties et, en s’appuyant sur son réseau de postes d’observation et ses patrouilles terrestres et aériennes périodiques, elle a surveillé la situation le long de la ligne bleue, observant et faisant rapport. La Finul a continué d’apporter une assistance à la population civile. Le nombre élevé de mines et de munitions non explosées demeure préoccupant. Les données recueillies par la Finul jusqu’à présent donnent à penser que la totalité de la zone auparavant contrôlée par Israël est fortement saturée de mines. Leur élimination nécessitera un effort concerté, dont une assistance étrangère. Depuis 1978, 235 Casques bleus sont morts Au cours des six derniers mois, les effectifs de la Finul ont été augmentés et la Force a procédé à un redéploiement de grande envergure. Un bataillon du génie originaire d’Ukraine comprenant 646 hommes est arrivé le 20 juillet 2000. La petite unité suédoise de déminage a temporairement renforcé la capacité de déminage pendant le redéploiement. La Finlande a fourni l’ensemble du complément de 64 véhicules blindés de transport de troupes et l’Italie 2 hélicoptères supplémentaires. Au 30 décembre 2000, la Finul comptait 5 800 hommes des pays suivants : Fidji (594), Finlande (645), France (254), Ghana (787), Inde (791), Irlande (609), Italie (68), Népal (723), Pologne (633) et Ukraine (65). La composante suédoise (45) est partie le 27 décembre, comme prévu. Dans l’accomplissement de ses tâches, la Finul a bénéficié du concours de 51 observateurs de l’Onust. Au cours de cette période, un membre népalais de la Force a été tué dans un accident. Depuis que la Finul a été créée, 235 de ses membres sont morts : 78 par balle ou explosion de bombe, 99 à la suite d’accidents de la circulation et 58 d’autres causes. Au total, 344 ont été blessés par balle ou par suite de l’explosion d’une mine ou d’une bombe. M. Rolf Knutsson a achevé sa mission en tant que représentant personnel du secrétaire général à la mi-décembre. M. Staffan de Mistura lui a succédé le 15 janvier 2001. Questions financières En 19 décembre 2000, l’Assemblée générale a ouvert un crédit d’un montant brut de 86,8 millions de dollars aux fins de l’expansion de la Force pour la période du 1er juillet 2000 au 30 juin 2001, en sus du crédit d’un montant brut de 146,8 millions de dollars que l’Assemblée générale avait ouvert le 15 juin 2000. Si le Conseil décide de proroger le mandat de la Force à son niveau d’effectifs actuel, le coût du maintien de la Force se limitera au montant brut mensuel total de 19,5 millions de dollars. Toutefois, si le Conseil décide de proroger le mandat de la Force à un niveau d’effectifs réduit, le coût du maintien de la Force sera ajusté à la baisse en conséquence. Au 31 décembre 2000, l’arriéré de contributions au compte spécial de la Finul accumulé depuis la création de la Force se montait à 126,1 millions de dollars. Le montant total des contributions mises en recouvrement et non acquittées pour l’ensemble des opérations de maintien de la paix se montait à 1 989 400 000 dollars. La situation générale dans le Liban-Sud est demeurée calme et stable. La plupart des violations de la ligue bleue ont été sans gravité et il y a été rapidement mis fin lorsque la Finul en a avisé la partie concernée. Néanmoins, les manifestants libanais sur la ligue bleue ont continué à faire preuve d’inconscience, ce qui a parfois provoqué des réactions excessives de la part des soldats israéliens de l’autre côté de la ligne et a fait des victimes qui auraient pu être évitées. Mais le plus grave sujet de préoccupation ont été les attaques au-delà de la Ligne bleue dans le secteur des fermes de Chebaa, qui ont constitué des actes contrevenant délibérément aux décisions du Conseil de sécurité. La façon la plus simple et la plus directe de ramener le calme dans le secteur consiste pour les parties à se conformer aux décisions du Conseil de sécurité, à respecter la ligne bleue dans toutes ses parties, et à coopérer efficacement avec la Finul. En d’autres termes, le gouvernement libanais doit affirmer son autorité effective et maintenir l’ordre public sur l’ensemble de son territoire jusqu’à la ligne identifiée par l’Organisation des Nations unies. C’est son droit et son devoir, que le Conseil de sécurité s’est toujours employé à faire prévaloir et pour lequel les soldats de l’Onu ont versé leur sang. Dernière partie du mandat Vu l’extrême tension qui caractérise les relations israélo-arabes, je n’ai pas jugé bon, en octobre dernier, de présenter des propositions de reconfiguration de la présence des Nations unies dans le Liban-Sud, comme j’en avais eu l’intention et comme le Conseil de sécurité l’avait demandé. Bien que la situation dans la région soit demeurée tendue, je pense que je devrais à présent faire part de mes vues sur cette question au Conseil de sécurité, pour qu’il en débatte. La Finul a pour l’essentiel mené à bien deux des trois parties de son mandat. Elle a confirmé le retrait des forces israéliennes et aidé, dans la mesure de ses moyens, les autorités libanaises à mesure qu’elles revenaient dans le secteur qu’Israël avait évacué. La Finul opère, en étroite coopération avec ces autorités et n’exerce plus aucun contrôle sur la zone d’opération. La Finul ne peut naturellement pas contraindre le gouvernement libanais à prendre la dernière mesure et à déployer son personnel jusqu’à la ligne bleue. La Finul s’attache à présent à exécuter la dernière partie de son mandat, à savoir le rétablissement de la paix et de la sécurité internationales. En attendant une paix globale, la Finul cherche au moins à maintenir le cessez-le-feu le long de la ligne bleue en effectuant des patrouilles et en procédant à des observations depuis des positions fixes et en maintenant des relations étroites avec les parties, en vue de mettre fin aux violations et de prévenir l’escalade des incidents. Il semble que l’Onu continuera de devoir jouer ce rôle pendant encore un certain temps. Les fonctions décrites ci-dessus sont celles d’une mission d’observation, le Conseil de sécurité fait référence à l’Onust. Toutefois, étant donné la situation dans la région, j’hésiterais à confier cette tâche uniquement à des observateurs non armés et je recommanderais plutôt de mettre en œuvre à la fois des fantassins armés et des observateurs non armés. Je proposerais deux bataillons d’infanterie, un groupe d’observateurs de l’Onust, comme c’est le cas actuellement, et un soutien logistique. Étant donné la situation dans la région, il convient de faire preuve de prudence. Si le Conseil de sécurité devait retenir la configuration proposée, il pourrait toutefois envisager de procéder par étapes. On pourrait, dans un premier temps, redonner à la Finul les effectifs dont elle disposait avant leur augmentation intervenue l’an passé, c’est-à-dire environ 4 500 personnes. Dans une lettre qu’il m’a adressée le 5 janvier 2001, le représentant permanent du Liban auprès de l’Organisation des Nations unies me transmettait la demande de son gouvernement tendant à ce que le Conseil de sécurité proroge le mandat de la Finul pour une nouvelle période de six mois. Au vu de la situation dans la région, je suis favorable à cette prorogation et je recommande au Conseil de sécurité de proroger le mandat de la Finul jusqu’au 31 juillet 2001. En faisant cette recommandation, je me vois une nouvelle fois contraint d’appeler l’attention sur la grave insuffisance des ressources financières mises à la disposition de la Force. Les contributions non acquittées s’élèvent à ce jour à 126,1 millions de dollars. Cette somme est l’équivalent de ce qui est dû aux États membres qui fournissent les contingents dont la Force est constituée.
Le Centre d’information des Nations unies à Beyrouth a distribué hier à la presse le rapport du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan sur la Finul, pour la période allant du 18 juillet 2000 au 18 janvier 2001. Nos publions ci-dessous de larges extraits. Dans l’ensemble, la situation en matière de sécurité dans la zone d’opérations de la Finul est demeurée...