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Actualités - ANALYSES

Une nécessité : la bonne entente des dirigeants

Les présidents Émile Lahoud et Rafic Hariri prennent soin, chacun de son côté, de mettre régulièrement l’accent sur leur volonté mutuelle de coopération, pour le plus grand bien du pays. Leurs proches répètent que cette harmonie des pouvoirs, bénie par la Syrie, est nécessaire pour assurer une stabilité elle-même indispensable à la bonne marche du char de l’État et, partant, au redressement économique. Mais les assurances des loyalistes n’empêchent pas certaines bonnes âmes de procéder à un véritable matraquage médiatique sur le thème des fractures dont le pouvoir souffrirait. En substance, selon ces contempteurs du tandem en place, «le mariage de raison auquel les deux présidents ont été forcés de souscrire n’est pas viable à terme. Les propos lénifiants, les bons sentiments dont ils font étalage sont d’ailleurs, par eux-mêmes, un indice révélateur de dissensions profondes. En effet, si l’harmonie était effective, elle irait sans dire. Tôt ou tard, le divorce va intervenir. Et il se serait peut-être déjà produit, par exemple à l’occasion de l’affaire des disparus, si les parties intéressées ne craignaient pas de se voir imputer la responsabilité d’une crise que le pays ne peut pas supporter». À en croire ces langues agiles sinon charitables, «s’il n’avait tenu qu’à lui, le régime n’aurait jamais accepté le retour aux affaires de M. Hariri. Mais les résultats des élections et l’intervention des décideurs en ont voulu autrement. Il reste que la séparation peut être rendue inéluctable. D’autant qu’il a déjà de l’eau dans le gaz, sinon dans les rapports directs entre les deux présidents du moins entre leurs partisans, notamment au sein même du gouvernement. Le timing du clash final dépendra en grande partie de l’évolution sur le plan régional. Et il faut donc attendre de voir quelles vont être les retombées des prochaines élections israéliennes. Assez paradoxalement, si les choses vont dans un sens positif sur le plan régional, alors l’unité des rangs au sein du pouvoir local ne serait plus obligatoire et la crise éclaterait. Tandis que le maintien du blocage du processus de paix et, a fortiori, une éventuelle escalade forceraient le pouvoir libanais à garder sa cohésion, ne serait-ce que pour la forme». Bien entendu, de telles assertions indignent les loyalistes bon teint et un ministre réplique que «les deux présidents réalisent, ensemble, la nécessité de s’entendre pour sortir le pays de l’ornière sur le plan socio-économique, qui est tout à fait vital. Ils comprennent que si les ministres et les députés peuvent s’amuser à se disputer pour des vétilles, ils sont eux-mêmes par contre absolument condamnés à coopérer car c’est uniquement d’eux que dépend la cohésion véritable du pouvoir et l’efficacité de l’État. Depuis l’indépendance, toutes les expériences montrent que sans bonne entente entre les deux têtes de l’Éxécutif, il n’y a pas de stabilité politique possible. Or cette stabilité, le Liban en a aujourd’hui un besoin urgent pour se sortir d’affaire sur le plan économique. Les présidents Lahoud et Hariri en sont parfaitement conscients. Tout comme ils savent qu’un pouvoir désuni serait faible pour affronter le dossier du conflit avec Israël. De plus, ils tiennent tous deux, face aux détracteurs de l’accord, à faire respecter l’esprit de Taëf, qui a consacré la participation positive et la coopération des pouvoirs. Certes, il peut y avoir des divergences de vues. Mais dans ce cas, les deux hommes en réfèrent tout simplement à la Constitution pour régler le problème. Dès lors, l’on a tort de parler de simple cohabitation, l’unité des dirigeants étant bien réelle», conclut ce ministre.
Les présidents Émile Lahoud et Rafic Hariri prennent soin, chacun de son côté, de mettre régulièrement l’accent sur leur volonté mutuelle de coopération, pour le plus grand bien du pays. Leurs proches répètent que cette harmonie des pouvoirs, bénie par la Syrie, est nécessaire pour assurer une stabilité elle-même indispensable à la bonne marche du char de l’État et,...