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Actualités - ANALYSES

VIE POLITIQUE - La priorité est donnée, dans les propos de tous, au dialogue - Vers un climat de détente

La scène politique locale va vers la détente. C’est du moins l’impression que laissent les démarches, les visites et les déclarations enregistrées ces derniers jours. La priorité est donnée, dans les propos de tous, au dialogue, sinon à l’entente. Les divisions s’estompent un peu et les différentes parties prenantes semblent convenir tacitement de la nécessité de colmater les brèches à un moment où la situation régionale se fait préoccupante, pour ne pas dire inquiétante. Sans compter que les querelles intestines rendent bien plus difficiles les efforts de redressement économique. Les initiatives prises dernièrement par les présidents Nabih Berry et Rafic Hariri, ainsi que par MM. Walid Joumblatt ou Fouad Boutros, en ce qui concerne des dossiers comme la présence militaire syrienne, les relations chrétiennes avec Damas, le retour du général Michel Aoun ou la libération de M. Samir Geagea, paraissent désormais comme étant bien plus des sujets de dialogue que de dispute. De ce fait même, les tentatives de torpillage par une controverse de provocation ou par des sources occultes semblent neutralisées. Il convient de souligner à ce propos l’effet moteur des prises de position assouplies adoptées par M. Walid Joumblatt. Dans la mesure même où le leader de la montagne avait embrasé la scène locale par ses attaques contre le régime, ses récents propos conciliateurs contribuent à dépassionner le débat et à calmer le jeu. Que Damas y soit ou non pour quelque chose, on ne le sait pas encore à coup sûr. Mais on apprend de source fiable qu’avant de renoncer à l’escalade dans sa campagne contre Baabda, M. Joumblatt a fait savoir qu’il souhaitait se rendre sur les bords du Barada. Et rencontrer auparavant le général Ghazi Kanaan. Cependant, de même source bien informée, on indique qu’il n’a pas été répondu de suite au vœu de M. Joumblatt. «Ce qui était, ajoute cette source, une façon de faire comprendre au seigneur de Moukhtara qu’avant tout entretien avec la direction syrienne, il devrait mettre de l’eau dans son vin. Car le recevoir, surtout au palais des Mouhajirine, à un moment où il s’attaque aussi violemment à la présidence de la République libanaise, pourrait faire croire qu’il bénéficie pour sa campagne d’un soutien syrien. Ce qui est loin d’être le cas». «M. Joumblatt, conclut sur ce point la personnalité citée, semble avoir bien compris le message implicite des décideurs, si l’on se réfère à ses déclarations apaisantes du Nord». L’un des pôles de cette région, M. Sleiman Frangié, opère également une marche vers la détente. Il s’est rendu en effet à Bkerké, ce qui paraissait hors de question il y a quelque temps, ses réactions au manifeste des évêques maronites ayant été des plus fermes. En renouant directement le contact avec le siège patriarcal, le jeune leader, qui reste comme on sait proche des décideurs comme de Baabda, confirme la tendance générale à l’apaisement et au dialogue. M. Frangié, qui se plaignait naguère d’une sorte de partialité du siège patriarcal au sein de la collectivité chrétienne, y a donc fait entendre sa voix. Dès lors, une nouvelle page d’échange de vues, peut-être même de coopération, s’ouvre. D’autant que le ministre n’a pas manqué, au sortir de Bkerké, de souligner la nécessité d’unifier les rangs et de clore les dossiers de la guerre. Ce qui dans sa bouche veut dire beaucoup. À partir de cette nouvelle donne, certains observateurs estiment que M. Frangié pourrait à son tour, aux côtés de M. Fouad Boutros, jouer les traits d’union entre Bkerké et Damas. Mais l’on pense que, tout comme l’ancien ministre, le leader nordiste ne voudra pas brûler les étapes. Et attendre en pratique que la situation régionale se décante, à la lumière notamment des élections israéliennes du 6 février. Entre-temps, M. Frangié pourrait de nouveau visiter Bkerké. En tout cas à Beyrouth, on s’accorde à penser, en se basant sur les ouvertures du président Bachar el-Assad, que Damas accueillerait favorablement les propositions que M. Frangié ou M. Boutros pourraient lui faire au sujet de l’amélioration de ses relations avec Bkerké ou avec l’Est politique.
La scène politique locale va vers la détente. C’est du moins l’impression que laissent les démarches, les visites et les déclarations enregistrées ces derniers jours. La priorité est donnée, dans les propos de tous, au dialogue, sinon à l’entente. Les divisions s’estompent un peu et les différentes parties prenantes semblent convenir tacitement de la nécessité de...