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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Conférence - Ghassan Tuéni à l’AUB - L’histoire de la place des Canons -

Hier soir, au cours d’une conférence au Issam Farès Hall à l’AUB, M. Ghassan Tuéni a présenté l’histoire de la place des Canons qui a toujours répondu au nom de Sahet el-Bourj pour les Libanais. La conférence, parrainée par les «Amis du musée de l’AUB», a attiré des centaines de personnes. En effet, l’assistance a suivi avec beaucoup d’attention l’évolution historique de l’unique place publique de Beyrouth. Diapositives à l’appui, M. Tuéni a relaté, avec beaucoup d’humour, les multiples changements qui ont eu lieu sur cette place. Tout en commentant les évènements historiques et en communiquant ses propres souvenirs d’enfance dans ses lieux, M. Tuéni a fait revivre un espace public oublié et vidé de toute activité depuis quelques années déjà. Au XIXe siècle, la place des Canons répondait au nom de la place du Bourj car elle était dominée par les ruines d’une tour portant le nom de Bourj el-Kachaf. Lieu de promenade et de détente qui va subir en 1850 les grandes «métamorphoses» lui donnant son aspect longtemps rectangulaire. Et les changements vont se poursuivre jusqu’à toucher le nom même de la place. Les pendaisons du mois d’août 1915 et celles de mai 1916 seront la cause de son nouveau nom : place des Martyrs. Mais pour les habitants de la capitale, le nom ne change pas, il demeure Sahet el-Bourj, même quand les Français la surnomment place Pasteur. Toutefois, c’est au cours du mandat français que les grands changements architecturaux et sociaux vont avoir lieu, dont les travaux des quartiers neufs du port et l’installation de grands établissements bancaires. C’est avec beaucoup d’humour que M. Tuéni a raconté ses propres souvenirs d’enfance sur cette place lors des manifestations pour l’indépendance du Liban et la libération des leaders libanais emprisonnés à Rachaya. Il parle même de cette «manifestation de femmes musulmanes qui, venant de Basta, le visage caché sous un voile, ont retrouvé le convoi de femmes chrétiennes. Et au moment même du rendez-vous historique à la place des Canons, elles ont enlevé le voile et poursuivi la manifestation ensemble». La statue qui ornait la place des Canons a elle-même une histoire. La dernière en date, la statue des martyrs, œuvre d’un artiste italien réalisée en bronze, remonte aux années 60. Mais elle avait en fait remplacé une autre en pierre représentant deux femmes pleurant les Martyrs de 1916. «Mais les jeunes Libanais avaient manifesté contre cette statue, refusant que l’on se réfère à eux comme peuple pleurant. Ils avaient alors démonté cette première statue, exposée actuellement au jardin du musée de Sursock. Mais même la statue en bronze en cours de restauration ne leur avait pas plu, et ils avaient manifesté publiquement leur mécontentement», note M. Tuéni faisant éclater de rire une assemblée qui avait réuni des personnalités du pays telles que l’épouse de l’ancien président de la République, Mme Mouna el-Hrawi, le ministre d’État Bahij Tabarrah, le vice-président de l’Assemblée nationale Élie Ferzli, Walter Barry, directeur de l’AUB, le père Boulos Wehbé représentant du métropolite Audeh ainsi qu’un grand nombre de professeurs d’universités, d’étudiants et de passionnés par l’histoire du Liban. L’histoire de la place des Canons est retracée en détail par M. Tuéni dans un ouvrage intitulé el-Bourj et édité à Beyrouth aux éditions al-Nahar.
Hier soir, au cours d’une conférence au Issam Farès Hall à l’AUB, M. Ghassan Tuéni a présenté l’histoire de la place des Canons qui a toujours répondu au nom de Sahet el-Bourj pour les Libanais. La conférence, parrainée par les «Amis du musée de l’AUB», a attiré des centaines de personnes. En effet, l’assistance a suivi avec beaucoup d’attention l’évolution...