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Actualités - ANALYSES

Les attaques du chef du PSP ont retardé sa visite à Damas

En raison, probablement, des récentes attaques menées par le chef du PSP contre le président de la République, la date de l’audience que le président syrien Bachar el-Assad devait accorder à M. Walid Joumblatt n’a pas encore été fixée. Cette rencontre, qui aurait été l’aboutissement logique de l’entretien téléphonique entre à M. Joumblatt et le chef des services syriens de renseignement au Liban, le général Ghazi Kanaan, devait permettre de régler la crise entre Moukhtara et Damas à la suite de la prise de position de M. Joumblatt concernant la nécessité d’un redéploiement syrien au Liban. Pour que personne ne fasse la relation entre cause et effet, il était donc nécessaire de retarder la date de cette entrevue en attendant que l’écho des attaques de M. Joumblatt contre le président Lahoud se soit dissipé. De sources généralement bien informées, on affirme que le président Assad, aussitôt informé de ces attaques, s’était mis en contact avec son homologue libanais pour lui confirmer qu’il n’était nullement disposé à recevoir M. Joumblatt tant que cette question n’aurait pas été réglée par le président Lahoud lui-même. Ce dernier lui aurait assuré pour sa part qu’il ne désirait pas créer d’obstacles à la politique d’ouverture adoptée par Damas. Les critiques de M. Joumblatt et la position de la Syrie, laquelle estime qu’elles n’étaient pas uniquement adressées au président Lahoud, mais également à la Syrie et à tout responsable libanais qui cherche à instaurer l’État des institutions et réaliser l’unité intérieure, ont été longuement débattues par les cercles politiques et parlementaires proches de Damas. Ces cercles se demandent s’il est interdit de critiquer un allié de la Syrie. Auquel cas, il s’agirait d’un coup fatal porté à la démocratie au Liban, surtout si cette interdiction s’étend aux critiques adressées non seulement au chef de l’État, mais également au Premier ministre et au président de la Chambre, partant du principe que seuls les alliés de Damas jouissent du droit de critique. En contrepartie, certains assurent que les critiques à l’égard du président de la République ne sont permises qu’en cas d’atteinte portée à la Constitution et de haute trahison, surtout qu’en sa qualité de chef de l’État, il constitue le symbole de la nation et que seul le Conseil des ministres assume la responsabilité politique vis-à-vis du Parlement. D’autre part, et selon les mêmes cercles, si le cas des trois ministres du bloc Joumblatt semble résolu au nom de la solidarité gouvernementale, il reste à M. Joumblatt de trouver la solution susceptible de dissiper les séquelles créées par ses propos. Par ailleurs, des milieux politiques et parlementaires tentent de minimiser l’impact des critiques formulées par M. Joumblatt à l’encontre du président Lahoud en affirmant que celui-ci n’est pas le seul chef d’État à les avoir subies. Avant lui, assurent-ils, le président Élias Hraoui avait été la cible de M. Joumblatt dont le père, feu Kamal Joumblatt, n’avait épargné aucun président, à commencer par feu le président Fouad Chehab avec qui il entretenait pourtant une solide relation. Il faut donc, poursuivent les mêmes milieux, accepter M. Joumblatt tel qu’il est, surtout que l’on connaît l’honorabilité des motifs qui l’incitent à réagir de la sorte. Les mêmes milieux se demandent pourquoi la campagne de M. Joumblatt est jugée inacceptable alors que les critiques formulées par d’autres leaders, et même parfois par des ministres, sont tolérées. L’autre question débattue par les milieux concernés porte sur le projet de savoir s’il est permis à un parti ou à un bloc parlementaire d’adresser des critiques à un gouvernement au sein duquel ils sont représentés. L’ancien Premier ministre Sélim Hoss a clairement répondu à cette question en affirmant que la participation au gouvernement n’interdit pas les critiques et les prises de position, assurant que l’expression de la libre opinion demeure à la base des libertés et du régime démocratique. De son côté, le vice-président de la Chambre Élie Ferzli a estimé qu’il est du droit de M. Joumblatt d’exprimer son opinion à tous les niveaux sans que cette opinion aboutisse à une détérioration des relations sur le plan personnel. Le pays est régi par un système parlementaire démocratique, a poursuivi M. Ferzli, et les libertés, surtout la liberté d’expression, doivent y être préservées. Plusieurs autres leaders politiques ont également défendu le droit de M. Joumblatt à la critique, laquelle, selon eux, ne devrait toutefois pas porter atteinte aux instances supérieures. Ces mêmes leaders assurent aussi le droit des partis et blocs d’adopter des positions contraires à celles du gouvernement au sein duquel ils sont représentés, à l’instar de ce qui se passe dans des pays connus pour leur démocratie. Le président Lahoud, à travers ses propos sur «le principe de la solidarité ministérielle et le comportement responsable, dans le cadre de la démocratie et de la Constitution», a fait du Conseil des ministres un lieu de dialogue et de discussion où chaque ministre possède le droit de donner son opinion et où la minorité se doit de se plier aux décisions de la majorité ministérielle. Tout ministre qui refuserait de se plier à ces décisions devrait démissionner du gouvernement, sinon le Conseil des ministres serait en droit de le révoquer après approbation des deux tiers de ses membres. Cette révocation se ferait, le cas échéant, par décret contresigné par le président de la République et le chef du gouvernement. Enfin, la question à laquelle il convient de trouver une réponse demeure celle de savoir s’il serait possible de mettre un terme à l’animosité entre le président Lahoud et M. Joumblatt pour que ce dernier puisse redevenir persona grata à Damas. Certains confirment l’existence d’une initiative syrienne visant à convaincre M. Joumblatt de se rendre à Baabda pour que soit définitivement tournée la page du passé et que la porte du dialogue soit rouverte.
En raison, probablement, des récentes attaques menées par le chef du PSP contre le président de la République, la date de l’audience que le président syrien Bachar el-Assad devait accorder à M. Walid Joumblatt n’a pas encore été fixée. Cette rencontre, qui aurait été l’aboutissement logique de l’entretien téléphonique entre à M. Joumblatt et le chef des services...