Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Uranium appauvri - De Mistura met en garde contre des conclusions hâtives - Le Liban forme une commission d’enquête

Sans minimiser l’importance de l’affaire des obus à l’uranium appauvri qu’Israël pourrait avoir utilisé au Liban, le représentant personnel du secrétaire général de l’Onu au Liban, M. Staffan De Mistura, s’est employé hier à calmer les craintes formulées au sujet de la présence de cette matière au Liban-Sud, mettant en garde contre les «conclusions hâtives». Selon lui, il est impératif de procéder à une enquête et d’effectuer des «analyses scientifiques» sur le terrain avant de se prononcer sur la question. Son appel a trouvé écho auprès de gouvernement, qui s’est empressé hier soir de former une commission d’enquête pendant qu’au Liban-Sud la Finul entreprenait de vérifier, avec les moyens dont elle dispose, si Israël a effectivement eu recours à des obus à l’uranium, comme l’avait affirmé mercredi le chef du Parlement, M. Nabih Berry. L’affaire de l’uranium appauvri a été au centre des entretiens de M. Berry, place de l’Étoile, avec M. De Mistura, ainsi qu’avec l’ambassadeur de Grande-Bretagne, M. Richard Kinchen, dont le gouvernement, a-t-il dit plus tard, est «disposé à fournir au président Berry ainsi qu’au peuple libanais toutes les informations ou les aides dont ils ont besoin» pour détecter la présence d’uranium appauvri au Liban-Sud. Il a toutefois précisé que «le même genre d’enquête est mené en Europe». Le représentant de M. Kofi Annan a pour sa part particulièrement insisté sur la nécessité de procéder à une enquête scientifique et de comparer ses résultats à ceux des travaux effectués en Europe dans le même domaine avant de se prononcer sur la présence d’uranium appauvri dans la partie méridionale du pays. Après avoir qualifié de légitimes les craintes du chef du Parlement, M. De Mistura a fait remarquer que l’utilisation et les séquelles de l’uranium concernent non seulement le Liban, mais le monde entier. «J’ai été moi-même au Kosovo, en Bosnie et en Irak après la guerre qui a ravagé chacun de ces États. Nous nous sommes rendus compte de symptômes étranges, dus à ce nouveau genre d’armes, auprès de la population civile et militaire. Aujourd’hui, l’Italie, la France et la Belgique sont inquiètes pour les militaires et les civils», a-t-il déclaré. Berry-Hariri «Mais en dépit de ce que je viens de dire, il ne faut pas effrayer la population. Nous devons être rationnels et nous abstenir de formuler des conclusions hâtives. Il faut s’assurer scientifiquement et médicalement de cette affaire, ici comme dans d’autres pays (qui ont connu la guerre). Nous pouvons procéder à un échange d’informations entre nous et les experts qui font des études au Kosovo à la demande de l’Union européenne et d’autres membres de l’Otan», a déclaré M. De Mistura, avant d’insister de nouveau sur la nécessité d’entreprendre des analyses sur le terrain. «Si l’on découvre qu’il y a de l’uranium appauvri au Liban, il faudra le révéler car il s’agit là de quelque chose qui concerne tous les autres pays», a-t-il affirmé. Le chef du Parlement a répercuté les propositions de M. De Mistura au chef du gouvernement, qu’il a reçu à Aïn el-Tiné, suggérant la formation d’une commission d’enquête. Celle-ci sera constituée, par décision du Conseil des ministres, des ministères de la Santé, de l’Environnement, du Conseil national de la recherche scientifique (CNRS). Elle devra collaborer avec l’armée et établir un rapport sur une éventuelle utilisation par Israël d’obus à l’uranium. Entre-temps, la Finul a commencé à vérifier sur le terrain si Israël a effectivement utilisé des obus à l’uranium appauvri au sud du pays. C’est ce que le porte-parole de la force internationale, M. Timor Goksel, a indiqué hier à l’Agence nationale d’information (Ani, officielle), précisant en réponse à une question que l’Onu n’a pas jusqu’à présent demandé aux Casques bleus de prendre des précautions pour ne pas s’exposer aux radiations d’uranium. «Nous suivons de près cette affaire et avec beaucoup d’attention», a-t-il déclaré.
Sans minimiser l’importance de l’affaire des obus à l’uranium appauvri qu’Israël pourrait avoir utilisé au Liban, le représentant personnel du secrétaire général de l’Onu au Liban, M. Staffan De Mistura, s’est employé hier à calmer les craintes formulées au sujet de la présence de cette matière au Liban-Sud, mettant en garde contre les «conclusions hâtives»....