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Actualités - REPORTAGES

Histoire - Des récits inscrits dans les strates des cités antiques du Liban - Heurs et malheurs de Sidon, Tyr et Ugarit - -

Au XVe siècle, sous Thoutmès III, les Égyptiens reprennent le chemin des conquêtes et arrivent, en 1483, à Mégiddo, près de Haïfa, pour combattre les Amoréens et les Cananéens. Les Égyptiens ont décrit les chars des rois orientaux. Ces chars étaient couverts d’or ou d’électrum, alliage d’or et d’argent. La campagne égyptienne se poursuit dans les pays de l’Orient. L’intérieur est alors appelé pays de Kharou, probablement à cause de la domination des Hurrites au temps des Hyksos. Les Hurrites vont être dominés par les Aryens et prendront le nom de Mitanniens. Les royaumes de la région côtière prennent les noms des villes. Les Égyptiens s’établissent en Orient et élèvent un centre militaire à Simirra près de l’embouchure du Nahr el-Kébir. Les Mitanniens deviennent leurs alliés. Le pharaon Amenhotep III (Aménophis) épouse la princesse Tii, fille d’un prince du Zahi, région située près du Nahr el-Kébir. Les nouveaux occupants organisent le pays tout en laissant les rois gouverner au nom du pharaon, mais selon les coutumes et les protocoles régionaux. Ces rois, dont les fils sont gardés comme otages en Égypte où ils apprennent la civilisation égyptienne, s’appellent Khazanou et doivent assurer la sécurité du pays, donner des munitions à l’armée égyptienne et payer les impôts (métaux, pierres précieuses, huiles, animaux...). En retour, le pharaon leur assure la protection et les secours quand c’est nécessaire. Cet état de chose va durer jusqu’au milieu du XIVe siècle, lorsque l’empire égyptien commence à s’affaiblir sous le règne de Akhenaton (Aménophis IV). Ce pharaon impose une révolution religieuse en unifiant le panthéon égyptien et lutte avec sa femme contre les prêtres du dieu Amon. Les Hittites et les Amoréens profitent de cette lutte du pharaon contre le clergé d’Amon pour imposer leur pouvoir dans les pays alliés à l’Égypte. Correspondances diplomatiques Nous avons de cette époque de nombreux documents à Ras-Shamra-Ugarit qui expliquent la politique du roi hittite avec cette ville du nord de la Phénicie. Les documents de Tel el-Amarna relatent aussi certains détails des événements qui ont eu lieu dans cette région. Le roi hittite Shoubilouliouma se rapproche du roi d’Ugarit et lui propose son aide contre ses ennemis. Après un certain temps, le roi d’Ugarit n’est plus l’allié du roi hittite mais plutôt soumis à lui, sans toutefois rompre ses relations avec le pharaon égyptien. Ugarit se situe au bord de la mer, en face de l’île de Chypre, et tout près de l’une des voies importantes qui vont de la côte vers la vallée de l’Oronte puis vers la Syrie du Nord et la Mésopotamie. Des monuments divers et de nombreux documents ont été retrouvés à Ugarit. Ils reviennent en garde majorité au XVe et XIVe siècles avant Jésus-Christ. Dans un château royal (1500 avant Jésus-Christ), on a retrouvé un grand nombre de tablettes à sujets divers : statistiques, impôts, distributions d’habits ou d’armes à ceux qui le méritent ou à ceux que le roi veut honorer... Les plus importantes de ces tablettes sont les correspondances diplomatiques entretenues entre les rois d’Ugarit et les autres rois voisins surtout le roi hittite et le pharaon d’Égypte. Trois langues sont en usage à Ugarit : – La langue sumérienne : langue surtout religieuse (vieilles relations avec la Mésopotamie). – La langue acadienne : pour la correspondance diplomatique. – La langue phénicienne : légendes, affaires intérieures... Pour cette dernière langue, on emploie à Ugarit l’alphabet cunéiforme. Les habitants d’Ugarit, en considérant les noms propres comme moyen de statistique, sont en majorité sémites. Avec eux, nous trouvons des Hurrites, des Chypriotes et des Égéens qui s’installèrent autour du port. Les découvertes archéologiques montrent qu’Ugarit possède d’importantes ressources financières, malgré les malheurs qu’elle subit. Mais sa prospérité ne va pas durer longtemps. Au XIVe siècle, le roi de Byblos écrit au pharaon qu’il n’arrive pas à lui procurer le bois d’Ukarina qui provient d’Ugarit à cause des troubles qui ravagent la ville. Il lui dit aussi que la ville est à moitié brûlée mais que les Hittites ne s’y trouvent plus, et dans les textes de Tell el-Amarna, il est dit que le roi de Byblos, Rib Adi, et le roi de Tyr, Baal, sont des vassaux du pharaon d’Égypte et ils se plaignent dans leurs lettres du comportement hostile à leur égard du roi amoréen Abd Ashirta, dont la capitale était Damas et de son fils Azirou qui, malgré leur soi-disant bonne volonté, traitaient secrètement avec Shoubiloulioma roi des Hittites. Celui-ci avait déjà commencé ses conquêtes en occupant Alep et le nord de la Syrie. Les pharaons de la XVIIIe dynastie ne répondirent pas à la demande d’aide formulée par les rois phéniciens, ne s’étant pas rendu compte du danger de la coalition des Hittites avec les Amoréens qui, en plus de leurs armées, avaient enrôlé des mercenaires. Ceux-ci étaient formés surtout par les tribus nomades qui s’appelaient Khabirou ou Hébreux. Temple à Byblos La XIXe dynastie ayant pris le pouvoir en Égypte, Seti I (1318 – 1298) leva une forte armée et se dirigea vers l’Orient en passant par la côte. Il traversa Tyr en y laissant une stèle et continua sa marche vers le Nord pour arriver jusqu’à Qadesh, dans laquelle il laissa aussi une stèle le représentant devant la déesse Qadesh. Cette campagne calma les éléments turbulents du Nord, mais pas pour longtemps, puisque les troubles reprirent après la mort de Seti. Ceci nécessita une nouvelle campagne égyptienne commandée cette fois par Ramsès II (1298 – 1232) qui refit le même chemin que Seti en laissant derrière lui des stèles à Adloun et à Nahr el-Kalb et en construisant un temple à Byblos. Il livra bataille aux armées hittites à Qadesh. Cette bataille fut un succès pour lui dans la mesure où il arrêta l’avance des Hittites pour toujours. Le roi de Byblos contemporain de Ramsès II était Ahiram dont le sarcophage actuellement exposé au musée de Beyrouth comporte la première inscription importante en caractère alphabétique jebeïlite. Cet alphabet a été à l’origine des alphabets du monde entier à l’exception des alphabets de l’Inde, de la Chine et du Japon. En effet, ce sont les Phéniciens qui l’enseignèrent aux Grecs, lesquels le passèrent à leur tour aux Romains et à toute l’Europe. Au XIIe siècle, l’Égypte et l’empire hittite entrèrent en période de décadence : l’Égypte à cause des attaques répétées des peuples de la mer et l’empire hittite du fait du démembrement de l’unité intérieure aggravée par les attaques répétées des tribus barbares parmi lesquelles certaines tribus assyriennes. La décadence de ces deux empires et le fait que l’empire assyrien ne s’était pas encore formé a permis aux cités phéniciennes qui n’étaient pas éprouvées par les peuples de la mer (Ugarit fut complètement détruite) d’inaugurer une ère de prospérité sans pareille qui allait durer jusqu’au VIIe siècle. Les Phéniciens mirent à profit cette indépendance relative en intensifiant leur commerce intérieur et en fondant des colonies sur tout le pourtour de la Méditerranée et même sur les côtes de l’Atlantique en Espagne, en Bretagne et en Grande-Bretagne (îles Cassétérides). Les colonies les plus importantes étaient : Tarshish (XIIe siècle) Qadesh, Melko (Monaco), Massilia (Marseille), Utiqa et Carthage. Leur essor commercial couvrait les îles grecques (mer Égée, l’archipel, l’Adriatique, la Sicile, la Sardaigne, la Corse, l’Afrique du Nord, l’Espagne et l’Europe du Nord. À cette même époque, les Hébreux faisaient leur entrée en Palestine et fondaient le premier royaume d’Israël. Au Xe siècle, le roi David fit un pacte d’alliance avec Hiram, roi de Tyr, et lui demanda de lui construire un temple à Jérusalem, sa capitale, dédiée à Yahvé, pour renforcer l’unité religieuse du pays et pour y conserver les tablettes sur lesquelles étaient inscrits les 10 commandements de Dieu. Mais David mourut avant d’entamer les travaux et c’est Salomon qui reprit le projet à son compte. Hiram lui envoya ses meilleurs artisans et techniciens sous le commandement de son meilleur architecte, Hiram-Abi. La coopération entre les deux pays ne s’arrêta pas là. Les deux rois décidèrent de constituer une flotte commune destinée à explorer les pays de l’Afrique noire et spécialement le pays d’Ophir d’où ils pouvaient rapporter l’or, les singes et les paons. Après la mort de Hiram, le régime changea à Tyr. La royauté absolue disparut pour laisser la place à une sorte de royauté constitutionnelle dans laquelle le roi gouvernait avec l’aide d’une sorte de Parlement ou de Conseil formé de douze membres, qui représentaient les corporations les plus importantes de Tyr. La révolte des tribus d’Israël Le grand prêtre de Tyr qui présidait ce Conseil rétablit la royauté et s’institua roi de Tyr. On assista à des troubles analogues chez les Hébreux après la mort de Salomon et la prise de pouvoir par son fils Roboam. Plusieurs tribus hébraïques de la campagne se révoltèrent sous le commandement de Roboam et demandèrent la suppression d’une partie des impôts. Le roi refusa et on assista à une scission dans les douze tribus. Le roi Roboam n’avait plus sous ses ordres que les deux tribus de Judas et de Benjamin qui vivaient autour de Jérusalem et dans l’Hébron. Ce royaume est connu sous le nom de royaume d’Israël. Ce nouveau royaume prit comme capitale la Samarie et se rapprocha de Tyr. Achab épousa Jezabel, fille de Itobaal, roi de Tyr, et l’influence culturelle et religieuse de la Phénicie devint de plus en plus prépondérante. Après la mort de Itobaal, Pygmalion devint roi de Tyr et persécuta sa sœur Élissa et son beau-frère. Celle-ci quitta la ville et, à la tête d’une flotte assez importante, se dirigea vers Chypre et ensuite vers l’Afrique où elle fonda la ville de Carthage. À la même époque on assiste à une offensive mésopotamienne contre l’Asie occidentale. Assurnazirpal roi des Assyriens, s’avance avec son armée vers la Syrie et bat les alliés (le roi de Damas, le roi de Hama et le roi d’Israël) sur les bords de l’Oronte. Les Phéniciens ne participèrent pas aux combats parce qu’ils avaient déjà payé des tributs. Assurnazirpal fit sculpter une stèle commémorative à Nahr el-Kalb. Les rois d’Assyrie qui se succédèrent sur le trône suivirent la même politique que leur prédécesseur Salmanassar III et Tiglatplalassar III. En 722, Sargon II prit le pouvoir et organisa une campagne contre l’Asie occidentale. Les rois cananéens, les Syriens et les Hébreux coalisés lui livrèrent bataille sur les rives de l’Oronte et furent battus par lui. Il saccagea toute la contrée et isola la ville de Tyr qui dut lui payer des tributs très importants. Les trois rois assyriens les plus importants qui gouvernèrent jusqu’à la chute de Ninive sont : Sennacherib, Assarhaddon et Assurbanipal. Ils menèrent la même politique que leurs prédécesseurs et arrivèrent même jusqu’en Égypte.
Au XVe siècle, sous Thoutmès III, les Égyptiens reprennent le chemin des conquêtes et arrivent, en 1483, à Mégiddo, près de Haïfa, pour combattre les Amoréens et les Cananéens. Les Égyptiens ont décrit les chars des rois orientaux. Ces chars étaient couverts d’or ou d’électrum, alliage d’or et d’argent. La campagne égyptienne se poursuit dans les pays de...