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Actualités - ANALYSES

Redressement économique - Profiter du potentiel considérable des émigrés - Une nécessité primordiale : le rétablissement de la confiance

Le chef de l’État et le gouvernement se soucient beaucoup de faire profiter le pays du considérable potentiel de ses émigrés. Et d’encourager ces derniers à investir massivement dans la mère-patrie, aussi bien dans de grands projets publics que dans le secteur privé. Le président Lahoud réalise que l’effort de propagande en direction des Libanais du dehors ne peut se limiter à l’action menée par nos ambassadeurs. D’autant que, dans de nombreuses contrées, le Liban n’a pas de chancellerie, ou se trouve sous-représenté faute de délégué résident. Il faut donc solliciter dans ces pays le concours des consuls honoraires. Qui, du reste, bénéficient souvent d’un entregent supérieur à celui des diplomates agréés, du moment qu’ils font généralement partie de l’establishment local. Dès lors, en marge des communications destinées à nos ambassades, la présidence de la République se préoccupe de faire parvenir aux consuls honoraires une documentation fournie, portant aussi bien sur les législations qui facilitent l’investissement au Liban que sur la situation, rassurante aux yeux du pouvoir, qui règne dans ce pays. Cela non seulement pour disposer d’un argumentaire convaincant auprès des entreprises ou des hommes d’affaires, mais aussi pour porter les gouvernements étrangers à ne pas hésiter à prodiguer toutes sortes d’aides au Liban. Toujours à propos de l’efficacité que l’on attribue aux consuls honoraires, on fait valoir dans les cercles loyalistes qu’ils ont plus d’impact car ils sont bien plus libres de leurs mouvements que des fonctionnaires appointés, et peuvent prendre de louables initiatives sans en référer obligatoirement à une quelconque autorité de tutelle. Et sans se trouver freinés par des considérations d’ordre politique, intérieure ou étrangère. Ce volet a été mis en relief récemment lors de l’audience du Nouvel an accordée par le chef de l’État à une délégation du corps des consuls honoraires, dirigée par M. Joseph Habis. Ce dernier a réitéré à cette occasion une offre ferme de services des consuls auprès des gouvernements qui les accréditent au Liban. Il a rappelé du reste le concours apporté par ces traits d’union officieux que sont les consuls honoraires en diverses circonstances difficiles ou délicates, pour aider le Liban ou les Libanais de l’étranger. Le président Lahoud a répondu en rendant hommage à ce rôle de soutien, en soulignant que les consuls honoraires ne manquent jamais de donner du Liban la meilleure image qui soit, tant en ce qui concerne la stabilité sécuritaire dont il jouit désormais qu’en ce qui se rapporte aux avantages de son économie en termes d’investissement. Un domaine capital, c’est le mot, pour le redressement économique car la productivité ne peut être améliorée sans afflux de capitaux et d’aides provenant de l’extérieur, des émigrés comme des gouvernements étrangers. Il convient ici de résumer les importantes résolutions prises en mai 1999 lors du congrès général des émigrés libanais : créer à Beyrouth un bureau pour aider les investisseurs émigrés ; lancer une banque de données accessible à tous les intéressés et leur distribuer des prospectus ; organiser des colloques spécialisés et des foires commerciales partout dans le monde ; demander au gouvernement libanais de prendre l’avis des émigrés en ce qui concerne les accords commerciaux ou économiques qu’il signe avec des pays étrangers, etc. Au cours d’un congrès ultérieur d’hommes d’affaires d’origine libanaise, il a été préconisé que les émigrés souscrivent aux bons du Trésor à hauteur de 100 000 $ per capita, sans intérêt, sur trois ans. Mais, à dire vrai, cette recommandation a été très peu suivie. Cela pour la bonne raison que la confiance ne règne pas encore vraiment. Une réalité objective qui s’explique par une palette variée d’éléments. Tout d’abord, sur le plan purement technique, les facilités, fiscales ou autres, consenties aux investisseurs sont largement contrebalancées par les lourdeurs d’une bureaucratie qu’aggrave l’opacité fréquente des réglementations. Ensuite, toujours sur le plan technique, les projets manquent souvent de rentabilité et de multiples hommes d’affaires émigrés se sont plaints des pertes enregistrées à la suite des essais effectués sur place. Il y a enfin, et peut-être surtout, la situation régionale qui reste indécise, voire dangereuse. Et l’expérience du Liban-Sud, où l’État ne fait toujours pas acte de présence frontalière, n’est pas particulièrement faite pour encourager les investisseurs, émigrés ou autres. Pour tout dire, la confiance reste limitée. Le président du Conseil, M. Rafic Hariri, grand spécialiste du dossier, le sait mieux que personne et il tente d’y remédier par ses démarches comme par ses mesures de défiscalisation. Mais il est peu probable qu’en l’absence de progrès sur la voie de la paix, cet effort local suffise.
Le chef de l’État et le gouvernement se soucient beaucoup de faire profiter le pays du considérable potentiel de ses émigrés. Et d’encourager ces derniers à investir massivement dans la mère-patrie, aussi bien dans de grands projets publics que dans le secteur privé. Le président Lahoud réalise que l’effort de propagande en direction des Libanais du dehors ne peut se...