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Actualités - CHRONOLOGIES

Écoutes téléphoniques - Le mystère demeure entier - Le gouvernement n’est pas pressé d’en finir

Réunion-éclair hier à la place de l’Étoile. Il a fallu moins de trente minutes aux commissions parlementaires mixtes pour décider d’ajourner au 6 février l’examen des moyens visant à imposer des règles à l’écoute téléphonique. Pourtant l’affaire aurait dû être close, le gouvernement s’étant engagé à se présenter hier devant les députés, muni des décrets d’application adéquats. Or, même le rendez-vous du 6 février prochain pourrait être remis en question du moment que ce jour-là coïncide avec l’élection du Premier ministre israélien. Les sources parlementaires, qui font état de l’éventualité de ce nouveau report, estiment en effet que les responsables libanais seront trop occupés à suivre les résultats de l’échéance israélienne pour être à même de se pencher sur ce problème... Il est tout de même étrange que les deux présidents de l’Assemblée et du Conseil Nabih Berry et Rafic Hariri, présents tous les deux à la réunion de la commission, demeurent dans l’impossibilité de déterminer l’identité du service officiel qui pratique l’écoute de manière toujours aussi arbitraire. C’est à se demander si celui-ci est libanais. En tout état de cause, selon M. Berry, c’est la question la plus importante qui reste à éclaircir. Dans ce cadre, on peut admettre que le chef du gouvernement ait été dans l’ignorance de l’identité de ces services occultes le jour de l’investiture de son gouvernement, en novembre dernier. Mais alors qu’il était le premier à s’offusquer de ces abus à l’époque, est-il concevable que M. Hariri ne sache toujours pas aujourd’hui qui surveille ses conversations téléphoniques avec M. Berry ? Pour justifier le laxisme de son gouvernement à cet égard et le retard mis dans l’élaboration des décrets d’application, le chef du gouvernement a invoqué le prétexte du budget sur lequel il a dû focaliser toute son énergie depuis son accession au pouvoir. Autant dire qu’aucun des trente ministres n’a pu se libérer à cette fin ; pas même le ministre de l’Intérieur ou celui des Télécommunications qui, pourtant, sont directement concernés par ce problème. Qui plus est, MM. Élias Murr et Jean-Louis Kardahi, ainsi que le directeur de la Sûreté générale Jamil Sayyed ont brillé hier par leur absence à la réunion de la commission parlementaire. Aux députés qui s’en indignaient, M. Berry a toutefois répondu que le président du Conseil était tout à fait habilité à représenter l’Exécutif dans cette affaire. Cela ne l’a pas empêché de se montrer intransigeant quant à la nécessité d’en finir au plus vite avec «l’anarchie» qui règne au niveau de l’écoute. Conformément à ses exigences, le gouvernement devra donc se présenter la prochaine fois au Parlement, muni des décrets organisant l’écoute. Mais il lui incombera surtout de répondre à la question qui reste primordiale aux yeux de M. Berry, et qui concerne l’identité du service impliqué dans cette affaire. Le président de la Chambre s’est également montré intraitable concernant le délai imparti au gouvernement pour régler l’affaire. À M. Hariri qui réclamait un mois et demi, M. Berry a donné vingt jours, et c’est ainsi que le rendez-vous a été fixé au 6 février prochain. Reste à savoir enfin si l’élaboration des décrets d’application suffiront à clore le dossier de manière définitive. Rien de moins sûr à en croire un certain nombre de députés qui ont relevé des contradictions flagrantes au niveau de la loi elle-même. De fait, alors que l’un de ses articles stipule que l’écoute relève de la compétence des ministres de la Défense, de l’Intérieur et des Télécommunications, une autre clause de la même législation donne au seul ministre de l’Intérieur un pouvoir en la matière...
Réunion-éclair hier à la place de l’Étoile. Il a fallu moins de trente minutes aux commissions parlementaires mixtes pour décider d’ajourner au 6 février l’examen des moyens visant à imposer des règles à l’écoute téléphonique. Pourtant l’affaire aurait dû être close, le gouvernement s’étant engagé à se présenter hier devant les députés, muni des décrets...