correspondance - Mona Ayoub, mécène de la Cinéfondation - PARIS -De Mirèse AKAR

La presse magazine croit avoir toutes les raisons du monde de ranger Mona Ayoub parmi les membres d’une jet-set par définition extravertie et tapageuse, de la regarder comme une fashion victim et sans doute aussi comme une weight watcher, les deux allant généralement ensemble. Qu’elle soit devenue propriétaire du Phocéa, un yacht ô combien médiatisé, qui garde dans son sillage le passé tumultueux de Bernard Tapie, ne pouvait, en outre, que contribuer à aggraver son cas! Mais Mona ayoub semble avoir, depuis quelque temps, le souci de corriger son image de milliardaire passablement narcissique. Ainsi a-t-elle vendu, l’an dernier, une partie de sa fabuleuse garde-robe de haute couture pour aider à la mise en place des ateliers d’art pour enfants du Centre Pompidou. Un rôle inédit de mécène qui fut apparemment de son goût. La voilà qui l’endosse à nouveau et fait preuve de prodigalité en finançant en partie les bourses offertes aux six jeunes réalisateurs sélectionnés par la Cinéfondation du Festival de Cannes. C’est Gilles Jacob, longtemps délégué général de la manifestation qui, toujours préoccupé de débusquer de nouveaux talents – et la création, à son initiative, de la Caméra d’Or en témoigne – a imaginé cet équivalent à Paris, cité Malesherbes, de la villa Médicis à Rome : une résidence pour jeunes metteurs en scène diplômés et auteurs d’un court métrage, que les bourses en question déchargent de tous les problèmes matériels jusqu’au premier tour de manivelle de leur premier long métrage. Les lauréats chanceux qui inaugurent la formule sont deux Américains, deux Britanniques, une Finlandaise et un Hongrois. Ils disposeront de quelques mois pour donner une forme définitive, sur le papier, à des projets dont Gilles Jacob ne cache pas qu’il attend ce qu’on appelle dans le milieu des affaires un «retour sur investissement».