Décès - Vibrant hommage de Kabalan au grand disparu - Marée humaine aux obsèques de Chamseddine

C’est une véritable marée humaine, des dizaines de milliers de personnes, qui a afflué hier au rond-point Chatila pour accompagner jusqu’à sa dernière demeure le président du Conseil supérieur chiite (CSC), cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine, décédé mercredi des suites d’un cancer du poumon à l’hôpital Saint-Georges à l’âge de 66 ans. Le président de la Chambre Nabih Berry, représentant le président de la République Émile Lahoud à la cérémonie, a déposé sur le cercueil du grand disparu le grand cordon de l’Ordre national du Cèdre au nom du chef de l’État, en présence notamment du Premier ministre Rafic Hariri, du secrétaire général du Hezbollah cheikh Hassan Nasrallah, et de délégations officielles iranienne, syrienne et jordanienne. Le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a rendu un vibrant hommage au disparu, avant de réciter une prière à sa mémoire. Cheikh Chamseddine a été inhumé dans la cour de la mosquée de l’imam Sadek, au rond-point Chatila, à proximité de son domicile, conformément à ses dernières volontés. Le cortège avait entamé son parcours à 13 heures du siège du CSC, sur la route de l’Aéroport international de Beyrouth, en direction du rond-point Chatila. Le cercueil était porté sur les épaules et drapé du drapeau libanais et de la bannière verte du Conseil supérieur chiite. En tête, les motards des Forces de sécurité intérieure (FSI), suivis des camions de la Défense civile du mouvement Amal et du Hezbollah, d’un grand portrait du défunt, de la fanfare des FSI, des groupes de scouts musulmans de l’imam Mehdi. De nombreuses personnalités religieuses, toutes confessions confondues, et politiques ont suivi le cortège funèbre, parmi lesquelles le président de la Chambre Nabih Berry, le Premier ministre Rafic Hariri, le mufti de la République cheikh Mohammed Rachid Kabbani, le vice-président du CSC cheikh Abdel Amir Kabalan, le cheikh Akl druze Bahjat Ghaïth, le secrétaire général du Hezbollah cheikh Hassan Nasrallah, le vice-président du Hezbollah Naïm Kassem, et plusieurs ministres, députés et personnalités diplomatiques libanaises et étrangères, les trois enfants de cheikh Chamseddine, Ibrahim, Ismaïl et Ali, et le président du syndicat des journalistes Melhem Karam. Une délégation de responsables syriens présidée par le ministre des Cultes Mohammed Ziadé et représentant le chef de l’État Bachar el-Assad, une délégation de religieux présidée par le mufti de Syrie Ahmed Kaftaro, le chef des services de renseignements syriens au Liban le général Ghazi Kanaan et à Beyrouth le colonel Rustom Ghazalé, étaient présents. L’Iran a également envoyé deux délégations, l’une représentant le président Mohammad Khatami et dirigée par le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Sadr, et l’autre le guide de la République l’ayatollah Ali Khamenei, dirigée par l’ayatollah Mehdi Kani. La Jordanie était représentée par son ambassadeur au Liban Inmar Hammoud. Il a fallu une heure et demie à la foule pour parcourir le kilomètre et demi séparant le siège du CSC de la mosquée de l’imam Sadek. L’émotion de Kabalan Peu après l’arrivée du cercueil à la mosquée, cheikh Kabalan s’est levé pour réciter la prière. La voix chargée d’émotion et entrecoupée par des sanglots, le vice-président du CSC a rendu un vibrant hommage «au chef, au penseur, au chercheur, au savant et à l’artisan de l’unité nationale», qualifiant son décès de «perte énorme pour le Liban, la nation arabe et l’islam». Cheikh Kabalan a encore évoqué le «chantre de la résistance» qu’était cheikh Chamseddine, un homme qui «a œuvré avec acharnement pour la construction d’une société qui refuse que ses droits et sa dignité soient spoliés». «Que la paix soit avec toi, mon frère, mon compagnon et mon ami», a-t-il conclu. Cheikh Zakaria Zamam, directeur du bureau du mouvement syrien al-Mourtada, a ensuite lu le message de condoléances de M. Jamil el-Assad. Après une dernière prière, le cercueil a été porté en terre. Condoléances et réactions Le président Berry, cheikh Kabbani, le mufti Kabalan, cheikh Hassan Nasrallah, cheikh Bahjat Ghaïth, le fils du défunt M. Ibrahim Chamseddine, ainsi que plusieurs personnalités religieuses et politiques ont ensuite reçu les condoléances dans la cour de la mosquée. Parmi ceux qui ont présenté leurs condoléances figuraient le ministre de l’Intérieur Élias Murr, le patriarche maronite Nasrallah Sfeir, les députés Émile Émile Lahoud, Mohammed Kabbarah, Mohammed Safadi, Nabil Boustany, Nicolas Fattouche, Mohammmed Ali Meiss, l’ancien ministre Michel Éddé, le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt accompagné de plusieurs députés de son bloc parlementaire, le procureur général Adnane Addoum et le directeur général de la Sécurité de l’État, le général Édouard Mansour, à la tête d’une délégation, ainsi que le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam. Les messages de condoléances ont par ailleurs continué à affluer hier en provenance de personnalités politiques et de partis. Le Parti national libéral a salué celui qui fut un symbole «de la coexistence, de la modération et de la loyauté au Liban». «Il s’en est allé au moment où le pays est dans le plus grand besoin de figures comme la sienne», a poursuivi le PNL. Le ministre de la Jeunesse et des Sports Sébouh Hovnanian, et les députés Boutros Harb, Robert Ghanem, Ahmad Fatfat, Georges Najm et Farid Mékary ont également adressé des messages de condoléances à la famille du disparu. Signalons enfin qu’un deuil général a été observé hier dans plusieurs régions, notamment à Tyr, où les écoles ont fermé leurs portes et où des portraits de l’imam ont été accrochés dans toute la ville.