Bkerké - Sfeir confère avec un émissaire du ministre de la Santé - Frangié favorable à une amnistie - dans le cadre de l’entente chrétienne

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a conféré hier à Bkerké avec Me Joseph Arayji, émissaire du ministre de la Santé, Sleiman Frangié. La rencontre a eu lieu en présence du vicaire patriarcal, Mgr Roland Aboujaoudé. À l’issue de l’entrevue, Mgr Aboujaoudé a souligné que le patriarcat maronite aborde le problème de l’amnistie (en faveur du leader des Forces libanaises, Samir Geagea) «dans le cadre de l’entente nationale et chrétienne». Interrogé sur la position de M. Frangié concernant l’amnistie (en faveur de Samir Geagea), Mgr Aboujaoudé a déclaré : «Le ministre Frangié souligne qu’il est favorable à l’amnistie, mais il souhaite que cette amnistie se fasse dans le cadre de l’entente nationale et chrétienne afin qu’elle ne soit pas une cause de conflit. Il estime que si l’amnistie est décidée d’une manière unilatérale, elle pourrait être une cause de conflit. Le ministre Frangié rappelle que son grand-père (feu le président Sleiman Frangié) soulignait qu’il fallait tourner la page du passé». Interrogé sur une éventuelle médiation en vue d’une visite de M. Frangié à Bkerké, Mgr Aboujaoudé a déclaré : «Le ministre Frangié n’a pas besoin de médiation à ce sujet. Il est l’un des fils de Bkerké, de la communauté (maronite) et de l’Église. Les portes de Bkerké lui sont toujours ouvertes». En réponse à une question, Mgr Aboujaoudé a souligné qu’il revient à M. Frangié de préciser la date de sa visite à Bkerké. Par ailleurs, le patriarche Sfeir a conféré dans la matinée d’hier avec l’ancien patriarche syrien-catholique, Mgr Antoine II Hayek. Il a également reçu Me Ibrahim Kanaan, secrétaire général du Conseil juridique britannique pour le Moyen-Orient, ainsi que MM. Toufic Hindi, ancien conseiller politique de M. Geagea, et M. Wadih el-Khazen. À sa sortie de Bkerké, Me Kanaan a souligné la nécessité de faire prévaloir «la logique des institutions dans les faits et non seulement en parole». «À cette fin, a-t-il déclaré, il faudrait avoir recours à un seul langage et appliquer une même loi à tous les Libanais, plutôt que de traiter ces derniers sur des bases différentes, suivant le cas. Des dossiers aussi cruciaux que l’entente nationale ne peuvent pas être traités en ayant recours aux sources ou aux communiqués anonymes». Interrogé sur le débat actuel concernant un éventuel retour du général Michel Aoun à Beyrouth, Me Kanaan a déclaré : «Le problème du général Aoun ainsi que l’affaire de M. Samir Geagea sont liés à la question du rétablissement des libertés politiques dans le pays. Il ne s’agit pas d’un problème à caractère personnel. Le retour du général Aoun n’est pas lié, à notre avis, à un contentieux financier. Il s’inscrit dans le cadre de la réconciliation nationale et de la relance d’une véritable entente interne». De son côté, M. Hindi a déclaré, à sa sortie de Bkerké, que les initiatives entreprises récemment en vue d’initier une médiation entre Damas et Bkerké «avancent trop lentement, en dépit du fait qu’elles remontent à plus de deux mois». «Si ce rythme lent se poursuit encore, a souligné M. Hindi, les développements négatifs qui se produisent sur le terrain risqueraient de créer un climat peu favorable au processus d’entente nationale. Il est donc nécessaire de relancer et de donner une nouvelle dynamique à ces initiatives de manière à aboutir à une solution globale et à programmer la mise en application du document d’entente nationale». Signalons, enfin, que le patriarche Sfeir a conféré dans la journée d’hier avec l’ancien ministre et député Issam Naaman.