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Actualités - BIOGRAPHIES

PORTRAIT D’ARTISTE – Souhail-Bernard Salamé : un « Méditerranéen » franco-libanais - La mer, en tableaux visuels et sonores

Souhail-Bernard Salamé est né à Alexandrie, au bord de la mer. Il a grandi à Beyrouth, puis à Gênes, avant de s’installer à Nice, où il réside depuis 1983. C’est dire si la mer a toujours bercé sa vie et son inspiration. Voilà deux ans que cet artiste a décidé de larguer les amarres… dans ses œuvres, jusque-là plus ou moins dans les normes, pour s’investir dans une création différente : figer la «matière et les bruits» de la mer dans des tableaux à la fois visuels et sonores ! Fasciné par la grande bleue, Souhail Salamé l’a longtemps représentée de manière abstraite, «par des reflets, des aplats plutôt monochromes et minimalistes». «Mais ça ne me satisfaisait pas vraiment. Il manquait beaucoup de choses : les sons, les éléments, l’énergie de l’air marin. J’ai donc décidé d’élaborer des tableaux rien qu’en mixant ces éléments en me passant des traditionnels tubes et pinceaux», indique-t-il. Intitulé Rivage, le projet artistique de Souhail Salamé consiste à «enfermer la mer» dans des volumes carrés en acier d’1m x 1m. Il s’agit en fait de cristallisations marines, obtenues par prélèvement de l’eau de mer que l’artiste laisse évaporer pour en insérer les résidus (algues, plancton, sel, sable) sous verre, dans des châssis en acier. Dans les cadres, il a incorporé un système audio reproduisant les bruits des vagues et le souffle de l’air. Sur les parois sont gravés le lieu, les conditions météorologiques et l’heure du prélèvement. C’est que la création de ces œuvres «hypernaturalistes» part d’une démarche originale basée sur un procédé d’une précision scientifique. Il s’agit avant tout de «consigner, à travers ces œuvres, des sensations vécues, en un lieu, à un moment donné», indique l’artiste. Qui explique ainsi sa procédure : «Je puise l’eau de mer à des endroits bien précis de la côte, le plus souvent dans les ports. Je fais ensuite bouillir cette eau jusqu’à évaporation, pour qu’il n’en reste plus que les éléments solides. Grâce à ces dépôts fixés sous verre, j’obtiens ainsi une empreinte de la mer, saisie dans son état, selon les conditions météorologiques de l’instant, en un lieu géographique défini». Une sorte de travail d’archivage artistique que Souhail-Bernard Salamé compte entreprendre sur tout le pourtour méditerranéen. Pour la bande sonore, en plus de l’enregistrement direct des bruits de la mer lors des prélèvements, l’artiste se fait aider d’un groupe de musiciens «qui traduisent en sonorités les signaux lumineux des phares». Cela donne un rythme doux et répétitif qui porte les autres sons : bruits du vent, des cordages des bateaux, des grincements de pontons, des vagues s’écrasant contre le rivage. Un paysage sonore qui berce le spectateur et le plonge dans un état d’apaisement propice à la contemplation intérieure de ces œuvres multidimensionnelles. Souhail Salamé a déjà réalisé à ce jour une trentaine de cristallisations marines prélevées sur la côte française en divers lieux, entre Menton et Marseille, puis de la frontière française jusqu’à Gênes. De passage au Liban, il en a profité pour puiser de l’eau des ports de Byblos, Tripoli, Saïda et Tyr. «Je ferais ensuite les côtes syriennes, d’Afrique du Nord, d’Espagne… ». Pour cette entreprise artistique de longue haleine, l’artiste se donne encore deux ans. Entre-temps, il a déjà exposé ses œuvres dans plusieurs galeries européennes et entreprend des contacts pour en présenter quelques-unes, très bientôt, au Liban. Des pièces intéressantes à plus d’un titre, qu’il faudra alors voir absolument. Carte de visite Titulaire d’un diplôme supérieur d’expression plastique (option communication audiovisuelle), obtenu avec les félicitations du jury, Souhail-Bernard Salamé a commencé par travailler chez Publicis à Paris dans le département de création de bandes sonores pour films publicitaires, puis dans l’illustration, avant de se diriger vers l’art sous toutes ses formes : fresques et peintures murales, dessins et encres de Chine, peintures abstraites, sculptures, installations, vidéos d’art et d’essai….
Souhail-Bernard Salamé est né à Alexandrie, au bord de la mer. Il a grandi à Beyrouth, puis à Gênes, avant de s’installer à Nice, où il réside depuis 1983. C’est dire si la mer a toujours bercé sa vie et son inspiration. Voilà deux ans que cet artiste a décidé de larguer les amarres… dans ses œuvres, jusque-là plus ou moins dans les normes, pour s’investir dans...