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Actualités - ANALYSES

Dossier régional - Le jumelage mélange les résolutions de l’Onu

Longtemps, le Liban officiel a fondé sa politique sur la nette dissociation entre le cas du Sud, envahi sans aucun justificatif juridique, et celui des autres territoires occupés par Israël en 1967 lors d’une guerre à laquelle ce pays n’avait pas participé. On se rappelle de la sorte que ce souci de distinguo avait poussé tous les pôles sudistes sans exception à s’élever en 1991 contre la participation du Liban à la conférence de Madrid, du moment que le Liban n’avait rien à négocier avec l’ennemi israélien, son droit étant pleinement affirmé dans la résolution numéro 425 du Conseil de sécurité. «Aussi, relève un ancien ministre, les Libanais s’attendaient à ce que le retrait de l’occupant israélien du Sud comme de la Békaa-Ouest vînt consacrer la parfaite séparation entre le volet libanais, soumis à la 425, et les autres volets arabes, régis par les résolutions onusiennes 242 et 338. Le Liban n’est concerné par le dossier régional qu’en ce qui concerne le règlement de la question des réfugiés palestiniens ou les dispositions générales à prendre dans le cadre d’un traité de paix global». «De même, poursuit cette personnalité, les Libanais espéraient voir affluer les aides pour la reconstruction du Sud, ainsi que les investisseurs, après la libération. Mais l’attente d’une évolution de normalisation positive a été démentie dans les faits. À cause des hameaux de Chebaa, l’on a considéré que la 425 n’avait pas été appliquée, le retrait israélien ne s’opérant pas derrière l’ensemble des frontières internationalement reconnues, mais derrière la ligne bleue tracée par l’Onu. Qui soutient que la zone de Chebaa relève de la 242 et non de la 425, car elle a été occupée en 1967. Sans compter que le Liban n’a pas prouvé sa souveraineté sur cette zone par la présentation, conjointe avec la Syrie, de documents comme de cartes géographiques authentifiées. En pratique donc, Chebaa est relié au Golan et doit être négocié en même temps que le plateau syrien. De ce fait, le volet libanais se retrouve associé à l’ensemble du dossier issu des guerres israélo-arabes de 48, de 67 et de 73». «Sur le fond, souligne l’ancien ministre, l’essentiel se résume non pas dans la déviation que Chebaa peut constituer, mais dans l’option cruciale de jumelage avec le volet syrien, au nom de la communauté de destins entre les deux pays frères, comme l’affirment certains. Ce qui signifie que le Liban ne signera la paix qu’en même temps que la Syrie ; et qu’il ne se considérera comme rétabli lui-même dans ses droits qu’une fois que son partenaire aura obtenu satisfaction quant aux siens propres. Les efforts antérieurs de dissociation déployés par la diplomatie libanaise se trouvent donc gommés». Par la volonté même de Beyrouth. «Ce qui oblige le Liban à attendre la réalisation d’une paix globale, au lieu de commencer à reconstruire le Sud, à recevoir des aides, à attirer les capitaux et à entamer son redressement économique», conclut l’ancien ministre.
Longtemps, le Liban officiel a fondé sa politique sur la nette dissociation entre le cas du Sud, envahi sans aucun justificatif juridique, et celui des autres territoires occupés par Israël en 1967 lors d’une guerre à laquelle ce pays n’avait pas participé. On se rappelle de la sorte que ce souci de distinguo avait poussé tous les pôles sudistes sans exception à s’élever...