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Actualités - OPINIONS

Disparus - Solide et les parents rejettent - la composition de la commission officielle

L’Association de défense des droits de l’homme Solide (Soutien aux Libanais détenus et exilés) et le comité des parents des détenus dans les prisons syriennes ont catégoriquement rejeté hier la composition de la commission officielle créée le 4 janvier suite à une décision du Conseil des ministres et chargée de recueillir les plaintes des parents de personnes disparues. C’est à l’issue d’une réunion dans le salon d’accueil de l’église St-Joseph à Dora, que Solide et le Comité des parents ont dit «non» à la commission, présidée, rappelons-le par le ministre d’État à la Réforme administrative Fouad el-Saad et formé du procureur général près la Cour de cassation Adnane Addoum, le directeur général de la Sûreté de l’État, le général Édouard Mansour, le directeur général de la Sûreté générale, le général Jamil el-Sayyed, le directeur général des Forces de sécurité intérieure, le général Marwan Zein, le directeur des services de renseignements de l’armée, le général Raymond Azar, et deux avocats qui seront désignés l’un par l’Ordre des avocats de Beyrouth, l’autre par l’Ordre des avocats du Nord. «Cette commission ne répond pas aux critères réclamés par le comité des parents et les différentes ONG locales et internationales. Elle constitue une photocopie de la commission formée sous le mandat Hoss», a estimé Solide dans un communiqué publié hier. Une délégation du comité des parents et de Solide, présidée par Mme Sonia Eid, a par ailleurs été reçue hier par le bâtonnier de l’Ordre des avocats Michel Liyan à Beyrouth, à qui elle a remis un communiqué détaillant point par point les raisons de son refus de cette commission. Les parents ont mis l’accent sur le fait que le problème des parents concernait principalement «les forces armées syriennes au Liban, qui ont eu recours aux arrestations arbitraires et aux enlèvements, et l’État libanais qui refuse de manière catégorique toute enquête à ce sujet». Solide et le comité des parents ont estimé que la présence au sein de la commission «de fonctionnaires, éléments sécuritaires et autres, qui sont soumis aux ordres du pouvoir exécutif, lui ôte toute son impartialité et toute sa liberté d’action». «Or cette impartialité constitue l’un des critères fondamentaux sur le plan international pour crédibiliser les travaux de ce genre de commission», a poursuivi le communiqué. «Le procureur général et les directeurs des services de sécurité ont déjà exprimé leur opinion concernant le dossier des disparus avant la création de la commission, considérant à diverses occasions que le dossier des détenus libanais en Syrie était clos. Comment peuvent-ils par conséquent examiner les plaintes des parents qui ont des informations relatives à l’arrestation ou la disparition de leurs enfants par le biais des forces syriennes présentes au Liban ?», ont demandé le comité des parents et Solide. Le communiqué a par ailleurs remarqué que la mission confiée à la commission concernait uniquement la réception de plaintes déposées par les parents de disparus. «Ceci est un aveu sincère démontrant que cette commission ne dispose pas des prérogatives judiciaires lui permettant d’interroger des civils et des militaires libanais et non libanais ou d’enquêter dans les centres de détention ou de torture relevant de la Syrie et du Liban», a-t-il indiqué. Le communiqué a en outre estimé que «le laps de temps de six mois octroyé à la commission pour achever ses travaux est insuffisant vu la quantité de cas, et contredit la “convention sur la protection des individus de l’enlèvement” qui stipule que l’enlèvement est un crime permanent nécessitant la poursuite d’une enquête jusqu’à ce que la vérité se fasse sur le sort des victimes». Elle a enfin appelé à la création d’une commission internationale formée de juristes impartiaux, de représentants du comité des parents, du CICR et de représentants d’Amnesty International. De son côté, le bâtonnier de l’Ordre des avocats s’est engagé «à œuvrer pour que tous les parents sachent la vérité sur le sort de leurs enfants», affirmant que le communiqué des parents serait remis aux deux représentants de l’Ordre, qui «assureront également la représentation des parents» au sein de la commission.
L’Association de défense des droits de l’homme Solide (Soutien aux Libanais détenus et exilés) et le comité des parents des détenus dans les prisons syriennes ont catégoriquement rejeté hier la composition de la commission officielle créée le 4 janvier suite à une décision du Conseil des ministres et chargée de recueillir les plaintes des parents de personnes disparues....