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Actualités - CHRONOLOGIES

Vie politique - Le chef de l’État répond implicitement à Joumblatt - Lahoud : L’État ne permettra plus à quiconque de « nuire à son rôle »

Le chef de l’État Émile Lahoud a saisi hier l’occasion d’une audience accordée à Baabda au nouveau président du Conseil national de l’audiovisuel (CNA), Abdel Hadi Mahfouz, pour répondre aux attaques verbales du chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt. M. Lahoud, qui s’exprimait devant M. Mahfouz et des membres du CNA, a mis en garde ceux qui «interprètent mal» son engagement à ne pas réprimer la liberté de presse, proclamant que l’État ne permettra plus à quiconque de «nuire à son rôle» et s’en prenant aux hommes politiques qui «exploitent l’immunité des médias pour lancer des accusations diffamatrices». «L’action d’un journaliste va au-delà du cadre d’un métier et relève du message, qui impose avant tout de se parer d’objectivité, de sens du recul et de neutralité», a commencé M. Lahoud. «C’est dans la mesure où le journaliste se montre capable de témoigner de la vérité et de la défendre qu’il devient digne de la liberté que lui assure l’État et qui est protégée par les lois et règlements en vigueur», a-t-il dit. Pour le chef de l’État, cette protection «n’est pas destinée à limiter la portée» de la liberté accordée aux journalistes, mais vise au contraire «à la valoriser et à empêcher son exploitation par certains pour nuire à la patrie, au peuple et à la dignité, surtout dans ces circonstances sensibles qui exigent de nous une attitude patriotique dans l’unité, et que nous soyons capables de dépasser les calculs étroits et les considérations égoïstes pour ne voir que l’intérêt du Liban, qui doit demeurer au-dessus de tous les intérêts particuliers». «La liberté de presse consacrée par la Constitution est un droit sacré donné à tous, sans exception, qu’ils soient dans l’opposition ou proches du pouvoir. En aucun cas, l’une des deux parties ne saurait accaparer à son bénéfice l’aire de liberté octroyée pour imposer son point de vue et empêcher l’autre de s’exprimer, surtout lorsque ce point de vue comporte de la diffamation», a-t-il noté. «Les membres de la majorité, tout autant que les opposants, doivent toujours se rappeler qu’ils font partie de la même patrie, que leur avenir et leur destin est un et qu’un même toit les abrite. Si ce toit venait à s’effondrer, c’est tout le monde qui en pâtirait, sans distinction entre partisans et opposants», a-t-il déclaré. Le président de la République a poursuivi en invitant le président et les membres du CNA à «assumer leurs responsabilités», en soulignant que «l’exercice de la liberté ne saurait permettre d’inciter à la haine confessionnelle et aux troubles, de porter atteinte aux institutions nationales, de soulever des questions chargées d’arrière-pensées non nationales, et de se livrer à des accusations diffamatrices sans présenter de preuves tangibles de ce que l’on avance». «Ces pratiques ne sont pas seulement sanctionnées par la loi. La sanction la plus sévère est celle qui leur est réservée de la part de l’opinion publique, qui n’est plus dupe des agissements de certains et de leurs propos qui viennent contredire leurs actions», a-t-il ajouté. Pour le chef de l’État, «il est nécessaire de distinguer entre, d’une part, les différences de points de vue, et de l’autre la dénaturation des faits, surtout lorsque la cible est l’État et ses institutions». «Désormais, l’État ne se montrera plus indulgent à cet égard et ne permettra plus à quiconque de nuire à son rôle», a-t-il lancé. «Je m’étais engagé à défendre la liberté de presse et les journalistes, et j’avais affirmé que pas un seul ne serait emprisonné sous mon mandat s’il venait à me critiquer personnellement. Mais cela ne signifie pas qu’il soit permis à certains de mal interpréter cette position de principe, ou que tel ou tel homme politique puisse exploiter l’immunité dont bénéficie les médias pour lancer dans tous les sens des accusations diffamatrices. Car, dès lors que la diffamation dépasse le cadre de la personne visée pour atteindre la position qu’elle occupe et la responsabilité qu’elle assume, l’affaire prend une toute autre dimension. Elle nécessite alors une action en retour afin de rétablir la vérité, montrer que l’on respecte l’intelligence des gens et consolider la dignité de la patrie», a-t-il estimé. Enfin, le président Lahoud a appelé les journalistes à «veiller à préserver l’intérêt tout autant des responsables que des citoyens, de sorte qu’ils ne permettent pas aux dirigeants d’ignorer la vérité et qu’ils ne laissent pas les citoyens dans l’incapacité d’obtenir ce qui est de leur droit». «Que dans toutes les prises de position, la justice et l’égalité soient les soucis essentiels, que l’objectivité soit le fondement, et que la liberté et la démocratie soient le visage éclairé du Liban. Quiconque qui nuit à l’une affaiblit l’autre et quiconque s’oppose à la démocratie défigure l’image du Liban», a-t-il conclu.
Le chef de l’État Émile Lahoud a saisi hier l’occasion d’une audience accordée à Baabda au nouveau président du Conseil national de l’audiovisuel (CNA), Abdel Hadi Mahfouz, pour répondre aux attaques verbales du chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt. M. Lahoud, qui s’exprimait devant M. Mahfouz et des membres du CNA, a mis en garde ceux qui...