Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSES

Le chef du Législatif reprendrait bientôt le chemin de Bkerké

À son retour du Koweït, le président Nabih Berry doit se concerter avec les dirigeants de l’Exécutif. Pour un plan visant à renforcer le Liban face au danger de l’implantation palestinienne. Programme qui implique un assainissement du climat politique intérieur. Dans ce cadre précis, et selon des sources généralement fiables, M. Berry reprendrait sous peu son initiative de conciliation avec Bkerké. Où il rendrait visite de nouveau au patriarche Sfeir dans les jours qui viennent. M. Berry insisterait alors sur la nécessité d’unifier les rangs derrière la légalité. Si tant est que celle-ci sache plus ou moins où elle va. Car des couacs dans les positions officielles, on n’en compte plus tant il y en a. Ainsi, alors que le président Rafic Hariri assure qu’il n’y a pas de problème en ce qui concerne le cas Aoun, son bras droit financier, M. Fouad Siniora, parle de coffres envolés lors d’un incendie... Sur le fond même, plutôt que sur les fonds, force est de constater que nombre de loyalistes n’hésitent pas à contredire le slogan-clé du pouvoir, à savoir qu’il faut éviter les sujets qui fâchent, ne pas faire de vagues, contourner les polémiques, pour apaiser le climat politique et faciliter la détente, sinon l’entente. En effet, ce sont des loyalistes qui, chaque fois que l’on referme un dossier, se hâtent d’en ouvrir un autre et multiplient les complications de tous genres. Un ministre, assez perspicace à ses heures, se demande «si tout ce remue-ménage artificiel n’a pas pour but de souligner que les Libanais sont décidément incapables de s’unir, donc de se gouverner». Force est en effet de constater que ce que l’on appelle la vie politique donne lieu, depuis les élections, à d’innombrables débats, à travers des talk-shows, des articles de presse ou des concertations en petits comités, qui sont autant de combustibles pour une polémique constamment et savamment entretenue. Il en ressort assez clairement que même entre gens d’un même camp, on est loin de s’entendre, ce qui entraîne du reste de surprenantes alliances, probablement éphémères. La scène locale reste donc ostensiblement instable, et c’est peut-être l’objectif recherché par les partisans de la devise diviser pour régner. Qui eux-mêmes, il convient de le souligner, ne semblent pas bien accorder leurs violons... Pour tout dire, la forte tendance qui s’est ébauchée en faveur d’une rectification des relations libano-syriennes, du repli sur la Békaa et de l’application de Taëf, se trouve toujours en butte à des actions précises de retardement, une sorte de guérilla de harcèlement qui multiplie les fronts de diversion, comme cela semble être le cas pour le cas Aoun. Précédé, faut-il le rappeler, par les cas Joumblatt et Berry ou par la controverse sur les disparus. La cacophonie règne dès lors au sein des instances dirigeantes qui donnent l’impression de prendre systématiquement le contre-pied les unes des autres. Ainsi, lorsque l’un des pôles lâche du lest, un autre durcit le ton et vice-versa. Pour donner un exemple, dans l’affaire Aoun, c’est Koraytem qui se montre coulant, alors que dans celle des disparus, c’était plutôt Baabda. Selon un ministre, «ces discordances, indéniables, sont la séquelle des deux précédentes années. Le régime avait dû alors payer beaucoup de son crédit propre pour défendre le Cabinet Hoss, trop faible politiquement. Partant plutôt handicapé en termes de popularité face à la ruée haririenne, le régime s’efforce d’assurer les équilibres intérieurs par des initiatives mettant en valeur les constantes nationales. Il tente de bien cimenter les liens avec la Syrie, bouclier indispensable pour ce pays. Et il intensifie de la sorte sa campagne contre l’implantation des Palestiniens, danger qui dresse contre lui l’unanimité des Libanais». Un autre ministre, M. Khalil Hraoui (Défense), estime de son côté que «ce péril de l’implantation, qui se précise, est une priorité qui doit nous porter, nous autres Libanais, à serrer les rangs, en mettant de côté pour le moment les sujets litigieux. Pour nous rassembler derrière la légalité, en renforcer les positions, autour de thèmes unificateurs, pour qu’elle puisse faire front aux dangers extérieurs». M. Hraoui met dès lors en garde contre la gravité des divisions intérieures et sur la nécessité de promouvoir les points d’entente intérieure, pour contrer les visées de parties étrangères concernant l’implantation. De son côté, une source diplomatique croit savoir que, devant l’intransigeance des positions libanaises, l’Administration US a fini par fléchir et par accepter de mettre sur l’étagère un projet d’implantation qui pourrait se révéler explosif. Mais cette même personnalité souligne, pour conclure, que si les Libanais continuent à se disputer sur tout et sur rien, il serait alors relativement facile de leur imposer le fait accompli de l’implantation.
À son retour du Koweït, le président Nabih Berry doit se concerter avec les dirigeants de l’Exécutif. Pour un plan visant à renforcer le Liban face au danger de l’implantation palestinienne. Programme qui implique un assainissement du climat politique intérieur. Dans ce cadre précis, et selon des sources généralement fiables, M. Berry reprendrait sous peu son initiative de...