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Actualités - CHRONOLOGIES

Exil - Hariri ne peut arrêter les poursuites engagées, selon Harb - Aoun se déclare prêt à comparaître devant la justice

L’ancien Premier ministre Michel Aoun, en exil en France depuis 1991, s’est déclaré prêt à comparaître devant la justice libanaise dans un entretien publié mardi par l’hebdomadaire jordanien indépendant al-Hilal. Excluant son retour «avant le printemps», le général Aoun s’est dit «prêt à comparaître devant la justice (libanaise), à remettre à l’État tous les documents requis» et à «faire face à toutes les accusations» dont il fait l’objet, y compris des détournements de fonds de l’État. Selon lui, «une enquête équitable menée par l’État» sur base de ces documents et de ces accusations «conclura que l’État me doit de l’argent et ne me réclamera pas un sou». Commentant des informations qui ont fait état de l’opposition du président Émile Lahoud à son retour, le général Aoun a répondu : «C’est son problème et pas le mien. La Constitution libanaise me garantit le droit de retourner dans mon pays». Il a par ailleurs estimé que la proposition qui lui a été faite de regagner Beyrouth était le résultat de «consultations» entre le Premier ministre Rafic Hariri et le président syrien Bachar el-Assad, tout en notant «une ouverture politique» certaine en Syrie depuis l’arrivée au pouvoir de M. Assad. L’ancien chef du gouvernement de militaires a en outre critiqué le fait que l’armée libanaise n’ait pas encore été déployée au sud du pays, en dépit du retrait israélien en mai dernier, considérant cette situation comme un «outrage au concept militaire» et une preuve que «le Liban est toujours pris en location par la Syrie». Rappelons que M. Hariri avait invité le 2 janvier le général Aoun, qui vit toujours à Paris en dépit de la fin de la période de son exil politique, à revenir au Liban et s’était porté garant de sa non-arrestation. Les réactions Dans une déclaration faite hier à la radio Voix du Liban, le député Boutros Harb juge que ce que l’on peut désormais appeler l’«affaire Aoun» ne peut être réglée que d’une des deux manières suivantes : la comparution du principal intéressé devant la justice, ou alors une nouvelle amnistie générale. Dans une allusion à peine cachée aux récentes déclarations du ministre des Finances Fouad Siniora, M. Harb s’est déclaré opposé à «la simplification du problème au point d’essayer de déterminer si l’argent a été perçu sous forme de donations ou bien de recettes destinées à l’État et détournées à des fins personnelles». D’autre part, M. Harb dénie au Premier ministre Rafic Hariri le droit de se substituer à la justice, surtout à cause des poursuites engagées par le parquet contre l’ancien chef du gouvernement. «Cette affaire ne saurait être résolue tant que le général Aoun ne se décide pas à retourner au pays et à comparaître devant la justice. C’est à ce moment que le juge décidera si l’affaire est de nature pénale ou civile», a ajouté M. Harb, qui a également mis en évidence une seconde possibilité : celle d’une nouvelle amnistie générale. Toujours dans le cadre des réactions, le Bureau central de coordination nationale (BCCN) a publié hier un communiqué dans lequel il relève que «chaque fois que le général Aoun accepte de retourner rapidement au pays (...), certains services s’empressent de répartir les rôles et de publier des communiqués pour empêcher ce retour». Le Mouvement pour le changement considère, de son côté, que «ceux qui se sentent menacés par le retour du général Michel Aoun sont ceux-là mêmes pour qui le retour de la patrie constitue une menace» et affirme que l’«État se trouve dans une impasse dangereuse dont il ne peut sortir avant d’avoir récupéré sa libre décision». Enfin, dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion présidée par M. Harès Chéhab, l’Union des ligues chrétiennes insiste sur «le droit sacré du général Michel Aoun au retour et celui de jouir de l’entière citoyenneté que la Constitution lui garantit».
L’ancien Premier ministre Michel Aoun, en exil en France depuis 1991, s’est déclaré prêt à comparaître devant la justice libanaise dans un entretien publié mardi par l’hebdomadaire jordanien indépendant al-Hilal. Excluant son retour «avant le printemps», le général Aoun s’est dit «prêt à comparaître devant la justice (libanaise), à remettre à l’État tous les...