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Actualités - REPORTAGES

CORRESPONDANCE - La femme sait murmurer aux chevaux -

Il est tout autant la plus noble conquête de la femme que de l’homme. Entre la belle et la bête, il existe une communication unique. C’est ce que dit très joliment Melissa Holbrook Pierson dans un ouvrage qu’elle vient de publier sous le titre : Chevaux sombres et beautés noires : les animaux, la femme, une passion. L’auteur aime les chevaux, des animaux qui lui sont devenus familiers lorsqu’elle était enfant. Elle raconte comment elle a appris à les chevaucher et surtout à les écouter. Elle a découvert qu’ils pouvaient être plus intelligents qu’elle et ses semblables et qu’ils pouvaient lire sa pensée. Elle a aimé et aime toujours les chevaux pour leur côté humain, pour leur besoin d’amour qui n’occulte pas pour autant une propension à la cruauté, leur caractère fougueux et leur tendre naturel. Elle n’est pas la seule à avoir saisi leur langage. Les faits le prouvent. «Les 4/5 des membres du Poney Club des États- Unis, écrit-elle, sont des filles. Les 3 /4 des femmes qui possèdent un cheval l’abandonnent lorsqu’elles divorcent. Et 90 % d’elles préfèrent avoir un nouveau cheval qu’un nouveau bébé. Au Canada, les hommes constituent uniquement 22 % des propriétaires de chevaux». Il n’y a pas que les chiffres qui parlent. La littérature abonde en histoires de chevaux, sans parler du débat soulevé au XIXe siècle autour de la manière féminine de monter : en amazone ou à califourchon. Les femmes seraient attirées par le cheval parce qu’il incarne une force et une maîtrise auxquelles elles aspirent, parcequ’il respire la certitude et elles, le doute. De surcroît, l’animal étale au grand jour ces états que l’homme aime dissimuler : l’angoisse, la vulnérabilité, le besoin de faire mieux. Transcender la chose équestre Une enquête menée auprès d’un groupe équestre révèle que les femmes qui affectionnent les chevaux se divisent en trois catégories : celles qui ont des visées sportives (comme hobby ou comme profession), celles intéressées à étudier leur comportement et celles désireuses de mieux connaître les relations qu’ils peuvent établir avec les humains. Melissa Holbrook Pierson fait partie de cette dernière catégorie. Pour elle, le monde ne saurait pas ce qu’il est sans les chevaux. Ils nous ont rendus mobiles, fermiers, bâtisseurs de villes et ont fait nos guerres. Et de préciser : «52 000 sont morts durant la bataille de Stalingrad et autant dans les rues de New York en 1916». Bien sûr, elle n’est pas tendre avec ceux qui consomment du beefsteak de cheval et ceux et celles qui pratiquent la discipline équestre pour la galerie. Et de citer l’exemple de cette New-Yorkaise qui faisait venir quotidiennement de la Californie de l’herbe fraîche pour son étalon. Elle a puisé à diverses sources (son expérience personnelle, des données historiques, sociologiques, littéraires et anecdotiques) pour transcender les approches équestres et zoologiques. Elle a galopé avec aisance dans cette contrée, mystérieuse pour beaucoup, où les hommes frayent avec les animaux et savent murmurer une multitude de choses à l’oreille de leur monture. Suivant ainsi le sillage de Jean Giraudoux qui écrivait : «Le cheval, comme chacun le sait, est la part la plus importante du chevalier.»
Il est tout autant la plus noble conquête de la femme que de l’homme. Entre la belle et la bête, il existe une communication unique. C’est ce que dit très joliment Melissa Holbrook Pierson dans un ouvrage qu’elle vient de publier sous le titre : Chevaux sombres et beautés noires : les animaux, la femme, une passion. L’auteur aime les chevaux, des animaux qui lui sont...