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Actualités - BIOGRAPHIES

Ses derniers mots : « Laissez-moi mourir ! »

Le Liban a perdu hier un ancien président de la République et un humaniste de grande culture. Charles Hélou s’est éteint à l’âge de 87 ans, après une brève hospitalisation d’urgence à l’hôpital al-Arz. Souffrant d’un anévrisme depuis quelques temps, le président a succombé à un arrêt cardiaque vers 10 heures, après s’être réveillé le matin en proie à une grande douleur. Et pourtant, la veille, Charles Hélou paraissait en bonne santé, selon ses proches. Il avait cependant prié un prêtre de venir lui chanter un cantique qu’il aimait. Quand ce dernier a achevé le chant, le président lui a simplement dit : «C’est la dernière fois». Le prêtre était étonné, mais les proches de Charles Hélou s’étaient accoutumés à sa manière d’annoncer sa mort imminente. Son infirmière, Hoda, raconte, les larmes aux yeux, ses dernières paroles, le matin de son décès : «Laissez-moi mourir». Elle est persuadée qu’il sentait déjà sa fin proche. Hier, dans la demeure de Charles Hélou à Kaslik, c’est dans une atmosphère de recueillement qu’un grand nombre de personnalités sont venues faire leurs adieux à l’ancien président. Parmi eux, citons les ministres Pierre Hélou (cousin du défunt) et Georges Frem, l’ancien ministre Michel Eddé, les députés Nabil Boustany, Mikhaël Daher, Mansour el-Bone, Neematallah Abi Nasr, ainsi que Harès Chehab, président de la Ligue maronite, Nohad Naufal, président de l’Union des municipalités du Kesrouan, Adel Bou Karam, président du conseil municipal de Jounieh, Michel Lyan, bâtonnier de l’Ordre des avocats, Mgr Boulos Matar, évêque de Beyrouth pour les maronites, Mgr Bécharra Rahi, évêque de Jbeil pour les maronites, RP Youssef Mouannès, recteur de l’Université Saint-Esprit de Kaslik, Mgr Guy Njeim et Mgr Khalil Abinader. Des membres de la famille du défunt recevaient les condoléances, notamment sa sœur, Mme Eva Serhal, et les enfants de ses sœurs défuntes, Isabelle et Laure. Rappelons que Charles Hélou avait également un frère, Antoine, décédé depuis plusieurs années. Le député du Akkar, M. Mikhaël Daher, a bien résumé le sentiment des personnes venues rendre hommage au grand disparu : «Le Liban a perdu l’un de ses grands hommes. Charles Hélou avait des principes, de l’humanité, de la culture, de la sagesse et de la modération». Mais qui mieux que l’homme de compagnie du président durant trente-six ans peut le décrire ? «Il était comme un père pour moi, très croyant, très attaché à son cher pays», raconte-t-il, visiblement très ému. «Il avait un grand cœur. Il n’y avait pas d’homme plus respectueux des autres. Toute sa vie se passait en prières, en hommages, en assistance aux plus démunis et aux associations caritatives qui le connaissaient bien. Un grand bienfaiteur et un grand homme, que dire de plus ?». Le 22 décembre 2000, le président Hélou écrivait son dernier mot adressé au public, à l’occasion des fêtes de Noël et du Fitr. Ces mots sonnent aujourd’hui comme un testament, une dernière recommandation aux Libanais. Il avait vu dans la proximité des dates des fêtes chrétiennes et musulmanes un message d’unité nationale envoyé par Dieu aux Libanais. Le président Hélou avait également déploré la transformation des fêtes en folklore, alors
Le Liban a perdu hier un ancien président de la République et un humaniste de grande culture. Charles Hélou s’est éteint à l’âge de 87 ans, après une brève hospitalisation d’urgence à l’hôpital al-Arz. Souffrant d’un anévrisme depuis quelques temps, le président a succombé à un arrêt cardiaque vers 10 heures, après s’être réveillé le matin en proie à une...