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Actualités - CHRONOLOGIES

Bkerké - Le patriarche maronite exhorte l’État à se pencher sur le cas des familles du Sud - Sfeir : Quelle est la faute des mères et des enfants de la bande frontalière ?

Tout au long du week-end écoulé, le patriarche maronite Nasrallah Sfeir n’a cessé de plaider la cause des habitants de l’ancienne zone occupée dont le drame s’amplifie chaque jour. En effet, nombre d’hommes, qui ont été mêlés de près ou de loin à la collaboration avec Israël, sont toujours en prison, et leurs familles sombrent avec le temps dans la dèche totale. Privés de toutes ressources depuis mai 2000, date du retrait de l’armée israélienne du Liban-Sud, femmes et enfants de toutes les localités de la bande frontalière sont allés samedi à Bkerké pour étaler toute leur détresse devant le patriarche maronite Nasrallah Sfeir qui a eu du mal à cacher son émotion. Il l’a d’ailleurs manifestée ce jour-là, mais aussi le lendemain dimanche, dans son homélie. «Des mères et des enfants mineurs de toutes les confessions, qui n’ont plus les moyens de vivre, nous ont rendu visite hier (samedi) pour se plaindre de leur situation tragique», a-t-il déclaré après la lecture de l’Évangile, avant d’ajouter : «Elles nous ont dit : “Nos hommes sont en prison ou en fuite, et nul ne nous vient en aide”. C’est, de toute évidence, une situation qui nécessite un traitement exceptionnel», a affirmé le cardinal Sfeir. «Quelle est en effet la faute de ces mères et de ces enfants ? Pourquoi doivent-ils être privés des ressources les plus élémentaires ? Ces enfants n’ont-ils donc pas le droit à une éducation saine susceptible de leur épargner l’épreuve d’un avenir obscur ?». Et de conclure en ces termes : «Une fois de plus, nous exhortons l’État à traiter le problème de ses fils éprouvés comme un père aimant, pour les sauver de la détresse et de la douleur dans laquelle ils se démènent». La veille, samedi, le patriarche maronite avait su trouver les mots réconfortants et susceptibles de redonner un peu d’espoir à ces familles : «Certains d’entres vous ont fondu en larmes en arrivant ici, mais nous ne voulons pas pleurer car Dieu n’abandonne personne. Il est de votre droit d’exiger la protection de l’État (...). Nous avons d’ailleurs évoqué plus d’une fois la situation honteuse qui prévaut au Sud. On nous a promis une amélioration qui, malheureusement, ne s’est pas encore concrétisée. Mais nous n’aurons cesse de réclamer que soit levée l’injustice dont vous êtes victimes», a déclaré le cardinal Sfeir qui a notamment imputé à l’État la responsabilité de ce drame humain. «Aujourd’hui comme hier, l’État vous a abandonnés. Mais vous êtes retournés dans son giron et il lui incombe à présent de vous prendre sous sa protection», a-t-il dit avant de poursuivre : «Nous avons affirmé aussi que tous les habitants du Sud n’étaient pas des collaborateurs. Ils sont Libanais et le resteront. Ils ont hissé le drapeau libanais pendant toutes les années de la guerre et ne l’ont jamais baissé. C’est pour cela que l’État a des devoirs envers eux», a ajouté Mgr Sfeir avant de conclure : «Nous continuerons, avec vous, à réclamer des responsables le droit d’obtenir une solution équitable à votre problème. Nous ne pouvons vous promettre plus que cela, mais nous ne cesserons de partager vos sentiments et vos épreuves». Appel à la libération de Geagea Pour en revenir à la journée d’hier, le patriarche maronite a souligné la nécessité de libérer l’ancien chef des Forces libanaises Samir Geagea. Devant une délégation du parti dissous présidée par Alfred Madi, il a notamment déclaré : «Nous avons plus d’une fois réclamé la libération de Samir Geagea, et nous avons même affirmé que la justice ne pouvait être discriminatoire. De fait, on ne peut accepter que des gens soient en prison alors que d’autres sont au pouvoir», a-t-il ajouté avant de souhaiter que l’État fasse preuve d’équité dans l’intérêt de l’entente nationale. Par ailleurs, le cardinal Sfeir a longuement développé dans son homélie le thème de l’enfance. Il a d’abord constaté l’évolution des familles qui, autrefois, considéraient le grand nombre d’enfants comme une grâce alors qu’aujourd’hui, on se limite à deux, ou quatre enfants au maximum. Il a néanmoins manifesté son inquiétude à l’égard de l’avortement, estimant que celles qui le pratiquent sont coupables «d’homicide volontaire».
Tout au long du week-end écoulé, le patriarche maronite Nasrallah Sfeir n’a cessé de plaider la cause des habitants de l’ancienne zone occupée dont le drame s’amplifie chaque jour. En effet, nombre d’hommes, qui ont été mêlés de près ou de loin à la collaboration avec Israël, sont toujours en prison, et leurs familles sombrent avec le temps dans la dèche totale....