Décès - Charles Hélou est mort hier à l’âge de 87 ans - La fin d’un chantre - de la modération politique

L’ancien président de la République Charles Hélou est mort hier d’un arrêt cardiaque à l’âge de 87 ans, après une brève hospitalisation d’urgence. «Laissez-moi mourir» étaient les derniers mots qu’il a prononcés. Homme de grande culture, avocat, diplomate, journaliste, il fut surtout un chantre de la modération politique dans un pays déchiré par les extrémismes de tous bords. Son mandat présidentiel (1964-1970) fut particulièrement mouvementé – faillite de l’Intra, guerre des Six-Jours, Accord du Caire – mais Hélou parvint à prévenir l’explosion généralisée qui n’eut lieu que cinq ans après son départ du pouvoir. L’histoire retiendra aussi son rôle dans le développement des institutions de la francophonie. Le chef de l’État, Émile Lahoud, lui a rendu un hommage particulièrement appuyé, soulignant qu’avec Charles Hélou, le Liban perdait un homme d’État de premier ordre, et déplorant qu’il ne sera pas là pour assister au prochain sommet de la francophonie, prévu à la fin de l’année à Beyrouth. Le gouvernement a décrété un deuil officiel de trois jours. Des funérailles nationales seront organisées mardi à 11 heures à la cathédrale Saint-Georges.