Le procès des deux suspects libyens de l’attentat de Lockerbie reprendra lundi à Camp Zeist (Pays-Bas), après plus d’un mois d’interruption, et sans que l’on puisse écarter le risque d’un nouvel ajournement. Les deux hommes, Abdel Basset Ali al-Megrahi et Al-Amine Khalifa Fhimah, sont entendus depuis le mois de mai devant une Cour écossaise déplacée pour l’occasion aux Pays-Bas. Ils sont accusés d’avoir acheminé, depuis Malte, la bombe qui a détruit un Boeing 747 de la PanAm au-dessus du village écossais de Lockerbie, le 21 décembre 1988, faisant 270 morts. Lors de la dernière audience le 5 décembre, la défense, qui devait en principe commencer à présenter ses témoins, avait demandé un ajournement du procès dans l’attente d’une réponse de la Syrie à une demande officielle de coopération du tribunal. La Cour souhaite obtenir de Damas un document important en possession des autorités syriennes concernant l’attentat. On ignorait vendredi si Damas avait effectivement communiqué ce texte à la Cour. Le bureau du procureur n’écartait pas la possibilité d’un nouvel ajournement si la défense en faisait à nouveau la demande. Le mystérieux document écrit par Mobdi Goban, alias «le professeur», un Palestinien membre du FPLP-CG (Front populaire de libération de la Palestine - Commandement général) viendrait étayer la thèse de la défense selon laquelle le FPLP-CG ainsi qu’un autre groupe radical palestinien sont à l’origine de l’attentat et non la Libye. Selon une théorie qui a circulé avec insistance à l’époque de l’attentat, l’Iran aurait commandité la destruction du vol de la PanAm au FPLP-CG en représailles à la destruction d’un Airbus iranien dans le golfe, en juillet 1988, par un missile lancé depuis un croiseur américain, l’USS Vincennes. Les deux Libyens ont été livrés à la justice écossaise le 5 avril 1999, après des années d’intenses négociations et à la condition expresse que le procès se déroule dans un pays neutre. Ils ont tous les deux plaidé non coupables.