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Actualités - CHRONOLOGIES

Pour la fin du jubilé de l’an 2000, - l’Église fait un acte de contrition

Au cours d’une cérémonie œcuménique marquant hier la fin du jubilé de l’an 2000, l’Église au Liban a «demandé pardon» à Dieu pour les péchés qui ont assombri l’histoire du millénaire qui s’est achevé, au premier rang desquels vient le péché de la division. Ambitieuse retraite universelle voulue par Jean-Paul II pour engager l’Église catholique dans le XXIe siècle, l’année du grand jubilé de l’an 2000 s’est achevée hier, veille de la fête de l’Épiphanie. Au Liban, comme au Vatican et dans toutes les communautés catholiques du monde, une cérémonie spéciale a marqué la fin de ce jubilé exceptionnel, préparé par trois années de réflexion consacrées, chacune, à l’une des trois Personnes de la Trinité. L’année du jubilé était elle-même placée sous le signe de la Trinité, essence et modèle de «l’unité dans la diversité» acclamée par l’Église, mais si mal vécue dans les faits. Toutefois, ce signe a inspiré la commission épiscopale de préparation du jubilé, qui a voulu clôturer le jubilé en la cathédrale Saint-Georges des maronites, par un office de prière œcuménique présidé par le patriarche arménien-catholique Nersès Bedros. Des représentants de toutes les Églises catholiques orientales, ainsi que des églises grecque-orthodoxe, syriaque-orthodoxe, arménienne-orthodoxe et réformée, ont participé à l’office. La lecture de l’Évangile, point central de la cérémonie, a été réservée au métropolite Élias Audeh. Elle a été suivie d’une message de bénédiction du patriarche maronite. La cérémonie s’est poursuivie par la lecture d’un «message des pasteurs aux fils et filles de l’Église» dans lequel le président de la commission épiscopale du jubilé, Mgr Georges Iskandar, évêque maronite de Zahlé, a «demandé pardon» à Dieu, «au nom des pasteurs et de tous les fidèles, des péchés qui ont blessé l’image originelle de l’homme et ont assombri l’histoire tout au long du millénaire qui vient de s’écouler». Les pasteurs se sont ensuite adressés aux fidèles catholiques pour leur demander de se pardonner mutuellement et de se réconcilier avec Dieu et les uns avec les autres, de vivre leur foi évangélique avec courage, de résister au découragement et à la tentation de la démission, de s’engager résolument dans l’aventure du dialogue national et de répudier la tentation du céder à la violence, d’apprendre à lire les signes des temps, et l’invisible dans le visible, comme le souhaite leur Seigneur qui est «le maître du temps et de l’histoire», de faire preuve de compassion à l’égard des nécessiteux au Liban et dans le monde, d’engager généreusement sa vie au service de la mission chrétienne. Dans un opuscule intitulé À l’aube du IIIe millénaire, le pape avait souhaité que l’Église universelle parvienne à l’an 2000 «plus proche de l’unité qu’elle ne l’était» à la fin d’un millénaire au cours duquel s’est produit d’abord le grand schisme entre l’Orient et l’Occident, puis le schisme entre l’Église catholique et la Réforme. Jean-Paul II avait également souhaité que l’Église fasse, à l’occasion du jubilé, son examen de conscience, et aborde le nouveau millénaire la mémoire purifiée de tous les contre-témoignages qu’elle a pu donner, et en particulier de tous les moyens indignes de l’Évangile utilisés pour s’imposer aux hommes, et de tous les rapports ambigus que ses fils ont entretenus avec la puissance politique, l’argent ou la violence. Le message a été clôturé par l’évocation des souffrances endurées par les Palestiniens à Bethléem, Jérusalem et en Terre-Sainte, et par une prière pour la paix. La porte de la cathédrale a ensuite été fermée, comme signe symbolique de l’achèvement de l’année sainte, avant d’être rouverte à nouveau pour le début du «nouveau millénaire». En fin de cérémonie, moment émouvant et solennel, debout devant les fidèles, les patriarches et évêques présents leur ont accordé une bénédiction spéciale, avant de leur donner congé. Des observations relevées à la fin de l’office, on retient le regret que la cérémonie, très bien réglée, n’ait pas donné plus de place aux laïcs. L’Église du Liban en est aujourd’hui là où l’Église romaine se trouvait avant le concile Vatican II, ont noté certaines des figures laïques présentes. D’autres ont affirmé qu’on aurait pu mobiliser une plus grande foule, et surtout une foule plus priante, pour la clôture d’un jubilé voulu par Jean-Paul II comme un sommet de la «nouvelle évangélisation» entreprise par l’Église. On peut enfin regretter que la prière du Pater n’ait pas été récitée par tous les fidèles réunis, suivant un version qu’on aurait choisie pour les unifier.
Au cours d’une cérémonie œcuménique marquant hier la fin du jubilé de l’an 2000, l’Église au Liban a «demandé pardon» à Dieu pour les péchés qui ont assombri l’histoire du millénaire qui s’est achevé, au premier rang desquels vient le péché de la division. Ambitieuse retraite universelle voulue par Jean-Paul II pour engager l’Église catholique dans le XXIe...