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Actualités - CHRONOLOGIE

MAROC - Hassan II meurt des suites d'une crise caradiaque Une tâche immense attend le futur Mohamed VI

Le roi Hassan II du Maroc est mort vendredi après-midi à l’hôpital civil Avicenne de Rabat où il avait été transporté d’urgence vers 12h00 GMT des suites d’une crise cardiaque. Le corps du souverain a été ramené dans son palais de Rabat, où il réside la majeure partie de l’année. Les accès et les alentours du palais étaient totalement interdits aux voitures comme aux piétons. Dès 18h20 GMT, la télévision officielle marocaine RTM, suivie un peu plus tard par la deuxième chaîne officielle 2M, ont brusquement interrompu leurs émissions pour diffuser un bulletin d’information spécial, puis, immédiatement après, la lecture de versets du Coran. Le fils aîné du roi, le prince héritier Sidi Mohamed (35 ans), doit succéder à son père, sous le nom de Mohamed VI. Peu d’hommes auront suscité autant de passions ou de sentiments contradictoires que Hassan II. Ni ses thuriféraires qui l’ont constamment porté aux nues d’une manière caricaturale, ni ses ennemis qui en ont dressé un portrait démoniaque tout aussi réducteur n’ont su donner une image ou une idée précise d’un homme beaucoup plus complexe que ne l’imaginaient les uns et les autres. Aimant le pouvoir, l’argent et le faste, Hassan II, que la nature, selon tous ses interlocuteurs occidentaux, avait doté d’une vive intelligence, n’a jamais laissé personne indifférent. Ses proches en politique et ses pairs, dans le monde arabe ou en Europe, louaient sa vision historique et sa compréhension aiguë des rapports de force, qui ont évité au Maroc bien des déboires. Bien avant la plupart des chefs d’Etat des pays en voie de développement, Hassan II avait compris que son pays n’avait rien à gagner à écouter le chant des sirènes collectivistes et le Maroc est probablement un des rares pays africains à exporter aujourd’hui de grandes quantités de denrées agricoles. Son goût du pouvoir l’a conduit par ailleurs durant tout son règne à contrôler parfois jusque dans les moindres détails la vie politique du royaume en manifestant une connaissance étonnante de la société marocaine. Un pays fragile Toujours est-il qu’une tâche immense attend le futur souverain Mohamed VI qui hérite certes d’un pays plus moderne et plus ouvert sur l’extérieur que celui qu’a trouvé Hassan II lors de son accession au trône en 1961, mais qui semble encore à bien des égards fragile, notamment sur le plan politique et du fait de fortes disparités sociales dans le royaume. Sur le plan politique, le roi Hassan II, à la fin de sa vie, a certes cherché à mettre fin à l’immobilisme politique qu’a toujours connu le pays en imposant, en février 1998, une «politique d’alternance» et un gouvernement de centre-gauche à l’issue d’élections législatives pourtant largement remportées par les formations progouvernementales. Mais cette situation est encore fragile et Mohamed VI, estiment les observateurs, devra rapidement décider s’il entend continuer à gouverner selon les méthodes souvent autoritaires qui ont été celles de son père ou s’orienter vers l’instauration d’une monarchie constitutionnelle plus moderne. Celle-ci, estiment les observateurs, ne pourra de toute manière être mise en place que progressivement, compte tenu des lourdeurs administratives de l’ère hassanienne et du clientélisme, érigé en institution, qui a largement contribué à freiner l’évolution du pays. Si le Maroc, en effet, avait interdit tout système de parti unique dans sa constitution, son «multipartisme» n’a été le plus souvent que formel, Hassan II ayant gardé en fait entre ses mains tous les pouvoirs. Certains Marocains, rappelle-t-on, ont souvent fait un parallèle entre le roi Juan Carlos et le jeune prince héritier, espérant que ce dernier pourrait, le moment venu, jouer le même rôle que le souverain espagnol dans la démocratisation de son pays.
Le roi Hassan II du Maroc est mort vendredi après-midi à l’hôpital civil Avicenne de Rabat où il avait été transporté d’urgence vers 12h00 GMT des suites d’une crise cardiaque. Le corps du souverain a été ramené dans son palais de Rabat, où il réside la majeure partie de l’année. Les accès et les alentours du palais étaient totalement interdits aux voitures...