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Actualités - REPORTAGES

PHOTOGRAPHIE - "Mes Arabies" de Samer Mohdad, en livre et sur les cimaises de beiteddine Un voyage personnel en noir et blanc

À l’instar des autres années, le festival de Beiteddine accueille parallèlement aux manifestations, une exposition photo de très belle qualité. Pour 1999, ce sont les clichés de Samer Mohdad qui occupent les murs du bâtiment qui longe la cour où se déroulent les festivités. Les photographies en noir et blanc sur le thème Mes Arabies trouvent tout à fait leurs places sous les voûtes en pierre. Et afin que l’exposition ne soit pas trop éphémère, elle est accompagnée d’un ouvrage édité par Dar An-Nahar. En tout, 151 prises de vue qui parcourent l’Arabie, de bout en bout. Les clichés de Samer Mohdad déroulent des “Arabies” où réalité et vision personnelle se télescopent. Résultat : des prises de vue sombres, des jeux d’ombre et de lumière qui mettent en relief un monde aux multiples visages. Mais également des similitudes d’un bout à l’autre de ce «continent», intersection entre l’Asie et l’Afrique. En ouverture de l’ouvrage, des rails de train qui courent vers de lointaines montagnes en Jordanie. Le chemin de fer qui reliait Damas à Jaffa est aujourd’hui un train fantôme. Et les ombres que capte l’objectif de Samer Mohdad jouent les révélateurs. Quelques pages plus loin, un combattant du camp de Aïn el-Héloué, près de Saïda. Le menton appuyé sur le fusil-mitrailleur, il a une attitude d’attente. À moins que ses paupières mi-closes ne cachent une tristesse que seule la mort pourrait effacer. Mosquées ou couvents, les lieux saints livrent une quiétude qui semble tellement contradictoire avec cet Orient, en proie à tant de «guerres de religion». Les scènes de vie, dans le désert de Syrie, dans les souks du Yémen, en Égypte ou en Libye, se succèdent. Des visages burinés par le soleil, des attitudes ancestrales, le tout replacé dans son contexte géographique. Samer Mohdad est un photo-reporter qui, dit-il, prend la peine de regarder ce qu’il y a derrière l’événement. «Il n’y a qu’ainsi qu’on peut capter l’essence même de la vie», écrit-il en arabe, en introduction. «On a alors une meilleure perception de ce qui est important et de ce qui ne l’est pas», poursuit-il. À travers sa traque photographique, Samer Mohdad convie le «lecteur de la photo», comme il l’appelle, à un voyage dans la mémoire. Celle de l’identité, bien sûr, mais aussi celle visuelle, fruit d’un parcours d’une dizaine d’années. Le chemin parcouru par le photographe est aussi bien intime et personnel que géographique. Le monde arabe devient donc “Mes Arabies”, car les clichés qu’offre Mohdad sont avant tout le reflet d’une vision personnelle.
À l’instar des autres années, le festival de Beiteddine accueille parallèlement aux manifestations, une exposition photo de très belle qualité. Pour 1999, ce sont les clichés de Samer Mohdad qui occupent les murs du bâtiment qui longe la cour où se déroulent les festivités. Les photographies en noir et blanc sur le thème Mes Arabies trouvent tout à fait leurs places sous...