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Actualités - ANALYSE

BUDGET - Les Libanais anxieux de voir repartir le train de l'économie Après le vote à la Chambre , le test de l'opinion publique

Qu’importe si l’équipe Hoss a remporté, à la Chambre, la bataille du budget ? Qu’importe si le projet a été voté à l’unanimité ou à la majorité ? L’opinion publique s’intéresse surtout à la relance de l’activité économique dans le pays, à la stabilité de la situation monétaire et à l’augmentation des investissements dont sont tributaires la croissance économique et l’éradication du chômage qui ne cesse de faire, tous les jours, un peu plus de victimes… Quid de la saison touristique, des projets de développement dans les régions périphériques, du retour des personnes déplacées et de l’aptitude du Liban à relever le défi d’une paix régionale qui semble de plus en plus réalisable ? Telles sont les questions que se posent les Libanais, faisant fi de la confiance dont la majorité parlementaire a réinvesti le Cabinet Hoss à l’occasion du vote budgétaire. L’opinion publique est parfaitement consciente du fait que d’aucuns parmi les farouches défenseurs du gouvernement ont pris le parti de M. Hoss par esprit de contradiction avec la néo-opposition. D’autres espèrent qu’on leur attribuera un portefeuille quand le moment sera venu et tentent donc de montrer patte blanche au nouveau régime en appuyant le gouvernement. Dans les rangs de l’opposition, nombre de parlementaires ont tiré à boulets rouges sur l’équipe Hoss en prévision des législatives de l’an 2000. Ils tiennent en effet à gagner des points au niveau de leur électorat. Mais il y a aussi des opposants sincères qui sont mécontents de la gestion actuelle du pays. Ceux-là sont évidemment plus rares… En tout état de cause, certains observateurs n’ont pas manqué de comparer les députés à une équipe de praticiens qui se disputent entre eux sur le diagnostic du mal et sur ses remèdes tandis que le Liban se débat dans une grave crise économique. Les uns imputent aux autres la responsabilité de la détérioration de l’état de santé du malade et les autres ripostent en affirmant mordicus que l’équipe au pouvoir n’est pas à même de régler la crise. Peu importe à l’opinion publique de savoir qui, des deux parties, a raison ou tort. La majorité des Libanais est imperméable au jargon fiscal et n’y comprend quelque chose que quand on lui demande de payer l’impôt. Elle est également peu concernée par tous les projets de privatisation. L’opinion s’y intéressera quand elle constatera que les services publics se sont améliorés à peu de frais. Idem pour le plan de redressement économique et financier et pour le train des réformes administratives. En effet, la population préfère juger sur pièces et – à l’occasion des prochaines législatives – accordera sa confiance au Cabinet Hoss quel que soit le tollé soulevé par l’opposition. Dans tous les pays du monde, en général, les gens se soucient plus de leurs conditions de vie que des débats trop techniques auxquels ils accordent peu d’intérêt. Par exemple, le président américain George Bush n’a-t-il pas perdu les élections face à son rival Bill Clinton alors qu’il était sorti victorieux de la guerre contre l’Irak ? Et pour cause : les Américains lui avaient reproché à l’époque d’avoir privilégié le prestige des États-Unis dans le monde au détriment d’une amélioration de la situation économique interne. En revanche, malgré son aventure malencontreuse avec Monica Lewinsky, son successeur, Bill Clinton, a continué à jouir de l’appui de la majorité du peuple américain parce qu’il avait notamment réussi à réduire considérablement le taux de chômage dans le pays. Mais pour en revenir au Liban, les observateurs ont constaté que, malgré la virulente opposition parlementaire à la politique du gouvernement, le projet de budget a fini par être approuvé par une majorité de 72 députés. Comme quoi, la chose publique reste bien «sous contrôle» dans le pays.
Qu’importe si l’équipe Hoss a remporté, à la Chambre, la bataille du budget ? Qu’importe si le projet a été voté à l’unanimité ou à la majorité ? L’opinion publique s’intéresse surtout à la relance de l’activité économique dans le pays, à la stabilité de la situation monétaire et à l’augmentation des investissements dont sont tributaires la croissance...