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Actualités - CHRONOLOGIE

SOCIÉTÉ - Restaurants , boîtes de nuit , agence Élite Libanais millionnaires à Dnipropetrovsh

Comment des Libanais deviennent millionnaires – en dollars – en Ukraine. En débarquant dans le pays pour y étudier… le piano et le journalisme. Parcours peu ordinaire des frères Harfouche, ainsi que le rapporte une dépêche AFP datée de Kiev. Trônant au milieu d’une vingtaine de mannequins au charme slave envoûtant, la vie semble sourire aux frères Harfouche, hier encore jeunes étudiants libanais débarquant un peu déboussolés en Ukraine et aujourd’hui déjà presque millionnaires en dollars. Une ascension fulgurante dans un pays en pleine transition post-communiste où le meilleur côtoie le pire et où des fortunes immenses se font et se défont au gré de certaines protections politiques. «En arrivant en Ukraine en 1990, Omar a vite vu les opportunités qui existaient. Il n’y avait rien. Tout était à faire», explique son frère Walid Harfouche, 28 ans, les cheveux noirs mi-longs encadrant un visage avenant. Dans le dédale bureaucratique ukrainien où règne corruption, mafia et clans politiques, savoir à quelle porte frapper est un atout sans prix. Une réalité qui n’a pas échappé à ces deux jeunes gens, devenus en moins de dix ans les intermédiaires obligés de nombreux entrepreneurs étrangers avec l’aide de certains «barons» de Dnipropetrovsk, ville industrielle et «berceau» politique de l’actuel président Léonid Koutchma. À Dnipropetrovsk, les frères Harfouche, qui étudient le piano et le journalisme, nouent de précieux contacts. Ils y travaillent avec ceux qui deviendront, après l’élection à la présidence de M. Koutchma en 1994, Premier ministre, vice-Premier ministre, président du comité de l’audiovisuel ou encore secrétaire du conseil pour la Sécurité nationale et la Défense. Des hommes puissants appartenant, selon certains critiques, au «clan de Dnipropetrovsk», une sorte de coterie chargée de protéger les intérêts d’une élite régionale. Businessman de l’année «Notre force, ce sont nos contacts et la connaissance du marché ukrainien», affirme Walid, personnage médiatique et polyglotte. Sans aucun doute, le carnet d’adresses de ces deux frères est impressionnant : ministres, responsables ukrainiens, ambassadeurs, entrepreneurs, journalistes ou encore personnalités du monde du spectacle. «On a créé une firme d’audit pour aider à réaliser des projets d’investissements en Ukraine. On facilite les choses», explique Walid, affirmant que leurs «rentrées annuelles» se chiffraient en «centaines de milliers de dollars». «Mais nous restons en dehors des affaires louches», assure Omar, 30 ans, dans un pays où les scandales financiers éclaboussent régulièrement politiques et hommes d’affaires. À plus d’un titre, le parcours de ces jeunes est peu ordinaire. Omar et l’un des premiers étrangers à débarquer en 1990 à Dnipropetrovsk, cité spécialisée dans la fabrication de missiles nucléaires et jusqu’alors «interdite». «Dès sa descente de train, il est accueilli par des journalistes est devient presque instantanément une vedette locale», se souvient son frère qui l’y rejoindra un peu plus tard. «Au début, on faisait des affaires en aidant d’autres étudiants étrangers à s’installer. On leur vendait des télés et des frigos», explique Walid avec nostalgie. Rapidement, les frères Harfouche développent leurs activités tous azimuts et, en 1992, Omar est nommé «homme d’affaires de l’année» dans sa ville d’adoption où il participe au lancement de la première télévision commerciale. En 1994, c’est le grand tournant : Omar et Walid s’installent à Kiev dans le sillage de M. Koutchma, devenu président. Un an plus tard, ils créent Super Nova, une des premières radio FM de la capitale. Actionnaires dans plusieurs restaurants et une boîte de nuit, les frères Harfouche deviennent en 1998 les représentants de l’agence de mannequins Elite Model Look pour l’Ukraine puis, cette année, pour le Maroc. «Nous travaillons aujourd’hui sur un projet de plusieurs millions de dollars dans l’audiovisuel avec un prince séoudien», affirme Omar, à qui le gouvernement ukrainien vient d’offrir le poste de consul honoraire au Liban, en remerciement des services rendus.
Comment des Libanais deviennent millionnaires – en dollars – en Ukraine. En débarquant dans le pays pour y étudier… le piano et le journalisme. Parcours peu ordinaire des frères Harfouche, ainsi que le rapporte une dépêche AFP datée de Kiev. Trônant au milieu d’une vingtaine de mannequins au charme slave envoûtant, la vie semble sourire aux frères Harfouche, hier encore jeunes...