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Actualités - DISCOURS

DÉBAT BUDGÉTAIRE - Un legs de dettes , de déficit exorbitants , de corruption et de gaspillage Hoss se déchaîne contre son prédécesseur

Dans son discours prononcé hier au terme du débat budgétaire, le Premier ministre Sélim Hoss n’a guère ménagé ses détracteurs, répondant point par point aux nombreuses critiques des quatre derniers jours. Une grande partie de son allocution a été consacrée au «lourd héritage» que les équipes ministérielles précédentes ont légué à son Cabinet. M. Hoss a accusé la nouvelle opposition de vouloir détourner l’attention de l’opinion publique des «gigantesques défis que le gouvernement a dû relever dès sa formation» : une dette publique de plus de 18 milliards de dollars (environ 119 % du PIB) et un déficit budgétaire équivalant à 15 % du PIB. Le président du Conseil a en outre reproché aux reponsables qui l’ont précédé le manque de transparence dans la gestion des finances publiques. Il en veut pour preuve les 1 130 milliards de LL dépensés par le Cabinet Hariri en 1998 en dehors du budget. Ajouter à cela la corruption, le gaspillage, les dommages occasionnés par les dernières agressions israéliennes, tous ces facteurs réunis justifient aux yeux de M. Hoss le marasme économique et social dans le pays. Rappelant qu’il n’avait cessé de mettre en garde, au cours des six dernières années, contre les répercussions négatives de la politique économique suivie par les gouvernements Hariri, M. Hoss a déclaré : «Ainsi donc, ceux qui nous ont légué ce lourd héritage veulent aujourd’hui nous en imputer la responsabilité». Par ailleurs, le Premier ministre a justifié le retard mis par son gouvernement dans l’élaboration du projet de budget en soulignant qu’en vertu de la Constitution le Cabinet Hariri aurait dû lui-même s’en charger dès octobre 98. Sur un autre plan, M. Hoss a insisté sur l’importance du plan quinquennal «malgré l’existence de certaines erreurs que nous nous proposons de corriger», a-t-il dit tout en rappelant que pour la première fois au Liban, un gouvernement met sur pied une stratégie économique et financière. Réduire la dette publique et le déficit budgétaire en vue de relancer la croissance dans le pays, tels sont les principaux objectifs du Cabinet Hoss. Le Premier ministre s’est félicité de la stabilité de la livre libanaise – «malgré toutes les rumeurs qui avaient prédit le contraire» – et de la baisse des taux d’intérêt sur les bons du Trésor. Un mal nécessaire Selon M. Hoss, la majoration des impôts et des taxes est un mal nécessaire. Il a demandé à ceux qui ont critiqué cette mesure : «D’où voulez-vous donc que nous récoltions les fonds ?» En tout état de cause, M. Hoss a indiqué que le Cabinet envisageait de renégocier les contrats avec les compagnies de téléphone cellulaire et d’assurer des rentrées au Trésor à travers le règlement des infractions aux biens-fonds maritimes. Le président du Conseil prévoit donc une amélioration «relative» de la situation économique dans le pays après le vote du budget et grâce à la relance du secteur touristique durant cet été. Aux députés qui lui avaient rappelé qu’il s’était lui-même opposé l’an dernier à tout endettement extérieur, M. Hoss a répondu en affirmant que «les choses ont changé depuis». «Les emprunts extérieurs s’inscrivent désormais dans le cadre d’une restructuration de la dette», a-t-il précisé. Concernant le train des réformes administratives, le Premier ministre a affirmé que «ce dossier n’était pas clos. Il a juste été gelé parce que nous nous sommes consacrés à l’élaboration du budget», a-t-il déclaré. Le gouvernement poursuivra donc le processus de «modernisation», s’emploiera à pourvoir aux postes vacants, à procéder aux permutations des fonctionnaires et à prendre les décisions adéquates concernant ceux qui ont été mis à l’écart. Où étiez-vous quand Beyrouth avait soif ? Par ailleurs, M. Hoss a été visiblement irrité par les partisans de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri qui lui ont reproché de négliger le développement de la capitale. Dans une allusion évidente à M. Hariri, le chef du gouvernement s’est exclamé : «Où étiez-vous donc quand Beyrouth avait faim et soif, quand les bombes pleuvaient sur la ville et que nous luttions contre les tentatives de partition ?». Ces propos ont été suivis d’applaudissements dans l’hémicycle. Sur le plan des libertés publiques, M. Hoss a notamment rappelé que l’une des premières initiatives de son gouvernement fut d’autoriser à nouveau les manifestations qui avaient été interdites du temps de M. Hariri. Le Conseil des ministres a en outre permis à de nouveaux médias audiovisuels d’obtenir une licence d’émission. Quant aux poursuites judiciaires que nombre de députés ont qualifiées de partiales et de vindicatives, M. Hoss a affirmé que le gouvernement ne faisait que transmettre des «dossiers» à la Justice. «Il n’a jamais été question de s’en prendre à des personnes», a-t-il dit. Niant de ce fait toute ingérence politique dans les affaires de la justice, M. Hoss a estimé que «le gouvernement faisait dans ce cadre l’objet d’une campagne insidieuse». Et de conclure : «Quant à ceux qui m’ont attaqué personnellement, je ne leur répondrai pas. Je dirai simplement : que Dieu leur pardonne».
Dans son discours prononcé hier au terme du débat budgétaire, le Premier ministre Sélim Hoss n’a guère ménagé ses détracteurs, répondant point par point aux nombreuses critiques des quatre derniers jours. Une grande partie de son allocution a été consacrée au «lourd héritage» que les équipes ministérielles précédentes ont légué à son Cabinet. M. Hoss a accusé la nouvelle...