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Actualités - ANALYSE

VIE POLITIQUE - Les législatives vont redessiner tout l'échiquier local La bataille de l'an 2000 virtuellement engagée

Dès le premier jour, les néo-loyalistes avaient annoncé la couleur : de l’ancien système, il ne doit rien subsister. Pour que le pouvoir puisse mener à bien son programme global, tous les mécanismes de base devront être modifiés. Ce qui implique un changement radical au niveau de la configuration qu’offre la Chambre. Elle est actuellement divisée en blocs compacts, régionaux ou confessionnels, articulés autour d’une poignée de chefs de file et de quelques partis, la représentativité individuelle de la plupart des députés étant aussi relative que leur notoriété. Le nouveau pouvoir souhaite dès lors voir se mettre en place une législature plus active, moins soumise à l’influence concentrationnaire des leaders et plus perméable à ses vues. Mais les pôles d’influence n’entendent pas se laisser faire aussi facilement. Et ils se battent dès maintenant, avant qu’il ne soit trop tard, autour de la loi électorale dont les dispositions détermineront en pratique les rapports de force sur l’échiquier local. La meilleure défense étant l’attaque, l’opposition semble résolue, malgré les conseils de réserve prodigués par les décideurs, à saisir cette occasion en or qu’est le débat du budget pour matraquer le gouvernement de critiques tous azimuts. Dans les coulisses, l’offensive est déjà lancée. Les députés reprochent au gouvernement d’atermoyer au sujet de l’élaboration de la loi électorale, pour les prendre de court. Les délais se font en effet de plus en plus serrés. Même si les élections, comme cela semble probable, vont être reportées à l’automne de l’an 2000, pour ne pas nuire à la saison touristique d’été, la marge de tractations pour la formation des listes (qui dépendent évidemment du découpage des circonscriptions) va être réduite et les candidats vont devoir bâcler leur campagne électorale à la va-vite. Le gouvernement répond, par la bouche du ministre de l’Intérieur M. Michel Murr, qui préside la commission de mise en forme du nouveau code, que ce texte sera adressé au Parlement dès le prochain automne, afin qu’il en connaisse durant sa session d’octobre. Les parlementaires accueillent cependant ces promesses avec scepticisme : la commission en question n’a encore rien débroussaillé dans la tonne de propositions dont elle se trouve saisie. Et ce n’est pas, ajoutent les députés, pendant les vacances d’été que cette instance, qui ne s’est encore pratiquement pas réunie, va travailler. Ils relèvent qu’en outre le débat à la Chambre qui, naturellement, devrait être très long, tant les positions sont contradictoires, va être précédé, selon M. Murr lui-même, de deux autres discussions importantes, le gouvernement se proposant en effet de faire passer d’abord les projets de lois sur la décentralisation et sur le nouveau découpage administratif. Toujours est-il que, pour le fond, les tiraillements sont au plus fort entre l’exécutif et le législatif. Ainsi, les proches des présidents Berry et Hoss reconnaissent en chœur qu’ils sont en conflit au sujet du volume des circonscriptions. Le gouvernement a en effet l’intention, en guise de compromis entre la grande et la petite circonscription, d’appliquer un système où chaque mohafazat (à l’exception de Beyrouth et encore, cela n’est pas certain) serait divisé en trois circonscriptions. Or le leader du mouvement Amal tient à ce que le mohafazat ne forme qu’une seule circonscription, seule formule lui permettant de se retrouver à la tête d’un bloc parlementaire de 21 membres, comme c’est le cas actuellement. Les divergences risquent donc de tourner à l’épreuve de force, à moins que les décideurs n’interviennent en conciliateurs. Car ils tiennent aux uns et aux autres comme ils l’ont montré dans le cas des relations Baabda-Moukhtara…
Dès le premier jour, les néo-loyalistes avaient annoncé la couleur : de l’ancien système, il ne doit rien subsister. Pour que le pouvoir puisse mener à bien son programme global, tous les mécanismes de base devront être modifiés. Ce qui implique un changement radical au niveau de la configuration qu’offre la Chambre. Elle est actuellement divisée en blocs compacts, régionaux ou...