DIPLOMATIE - Empêcher une nouvelle violation des arrangements d'avril Beyrouth veut des garanties de Barak

Le Liban cherche à obtenir des garanties officielles américaines et françaises assurant que le nouveau Premier ministre israélien Ehud Barak ne rééditera pas, une fois son gouvernement mis en place, les attaques aériennes du 24 juin, indique-t-on de sources diplomatiques à Beyrouth. Selon ces sources, citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane, Beyrouth devrait officiellement faire une demande en ce sens aux États-Unis, lors de la visite que doit effectuer M. Barak à Washington aussitôt après la formation de son gouvernement. Les autorités libanaises devraient également s’adresser à la France, en sa qualité de coparrain du comité international de surveillance issu des arrangements d’avril 1996, pour l’amener à effectuer des démarches similaires auprès d’Israël. Il convient de rappeler que le chef du gouvernement Sélim Hoss avait affirmé il y a quelques jours avoir reçu des assurances de Paris et Washington selon lesquelles l’État hébreu n’avait pas l’intention de mener de nouvelles attaques. Toutefois, ces assurances ne s’appliquaient qu’aux intentions du gouvernement sortant de Benjamin Netanyahu pour les quelques jours qui lui restaient à vivre. À présent, Beyrouth espère pouvoir obtenir un engagement plus substantiel qui concernerait le Cabinet Barak. Selon les sources diplomatiques, de telles garanties sont nécessaires non seulement pour empêcher une nouvelle violation des arrangements d’avril et de la souveraineté libanaise, mais aussi afin de «créer une atmosphère propice à la reprise probable des négociations de paix entre le Liban, la Syrie et Israël», et pour assurer à ces pourparlers «un climat de calme et de stabilité évitant aux négociateurs d’avoir à discuter sous l’effet de la violence». Une telle justification va dans le sens préconisé par les États-Unis, qui cherchent depuis l’élection de M. Barak, le 17 mai, à convaincre les parties prenantes au Liban-Sud de calmer le jeu pour permettre la relance du processus de paix.