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Actualités - CHRONOLOGIE

GUERRE - Améliorer les revenus de la famille Enfants démineurs

Les enfants laotiens des villages bombardés par les Américains pendant la guerre du Vietnam s’improvisent démineurs dans l’espoir d’améliorer les revenus de leur famille, un jeu dangereux qui fait de nombreuses victimes chaque année dans le pays. Pour une poignée de kips (la monnaie nationale, inconvertible), les gamins, armés de «poêles à frire», scrutent le sol à la recherche de quelques restes de bombes ou d’engins non explosés dont ils espèrent revendre les pièces métalliques aux ferrailleurs et utiliser l’explosif pour aller à la chasse. Ce commerce est théoriquement illicite mais plusieurs petits marchés, jusque dans la banlieue de Vientiane, proposent au grand jour des pièces provenant de quelques-unes des deux millions de bombes déversées sur le pays entre 1964 et 1974 par l’aviation américaine, pendant la guerre du Vietnam. Dans la province de Savannakhet (centre), un démineur occidental travaillant pour une ONG estime que l’engouement pour cette chasse au trésor prend des proportions inquiétantes. «Des qu’une route se construit ou qu’on remue un peu le sol pour faire des travaux, des grappes d’enfants débarquent avec leur petits détecteurs de métal», indique-t-il sous le couvert de l’anonymat. Introuvables au Laos, ces «poêles a frire», qui signalent des objets métalliques enfouis dans le sol, sont importées du Vietnam voisin. Au poste frontière de Lao Bao (ouest), ces appareils sont vendus sur commande, avec deux jours de délai, pour la modique somme de 150 000 kips (16 dollars). Officiellement, aucun accident directement imputable à ce jeu de la mort n’a été rapporté. Mais, de source médicale, on estime que ce genre de drame échappe à tout contrôle. Brochures et films «Dans certains villages, l’hôpital est trop loin ou trop sous-équipé et les villageois n’y envoient même pas leurs enfants», explique une infirmière qui a travaillé près de la piste Ho Chi Minh, dans l’ouest du Laos. «Et si jamais on voit un gamin blessé arriver, on ne nous dit jamais qu’il essayait de trafiquer une bombe», ajoute-t-elle. Uxo-lao, l’organisme d’État qui coordonne depuis trois ans l’élimination de ces engins, reconnaît toutefois que le nombre de jeunes victimes est en nette augmentation. Pour les cinq premiers mois de l’année, 77 accidents ont été rapportés, soit presque autant que pour toute l’année 1998. Deux tiers concernaient des enfants. Uxo-lao a entrepris un ratissage des zones les plus touchées du pays pour sensibiliser les populations. L’an dernier, 556 villages ont été visités et à chaque fois, une intervention était prévue à l’école. D’autres ONG distribuent des brochures et projettent des films censés alerter les enfants sur ce danger.
Les enfants laotiens des villages bombardés par les Américains pendant la guerre du Vietnam s’improvisent démineurs dans l’espoir d’améliorer les revenus de leur famille, un jeu dangereux qui fait de nombreuses victimes chaque année dans le pays. Pour une poignée de kips (la monnaie nationale, inconvertible), les gamins, armés de «poêles à frire», scrutent le sol à la recherche...