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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

La France revendique " une vraie victoire" diplomatique

La France s’est félicitée samedi des résultats obtenus lors du sommet du 50e anniversaire de l’Alliance atlantique à Washington, qui constituent, selon Jacques Chirac, «une vraie victoire de la diplomatie française». Au cours d’une conférence de presse, le président français s’est réjoui de l’accord des 19 membres de l’Otan sur la définition d’un nouveau concept stratégique, faisant référence, comme le souhaitait Paris, au respect des prérogatives de l’Onu. Face aux États-Unis, la France, souvent isolée, a mené la bataille pour que les actions futures de l’Otan soient conduites sous «l’autorité du Conseil de sécurité» des Nations unies et dans le respect de la «responsabilité primordiale» de l’Onu dans le maintien de la paix. Les États-Unis souhaitaient pour leur part limiter au maximum toute référence à l’Onu pour ne pas «lier les mains» d’une organisation qu’ils dominent et qui représente leur vecteur d’influence principal en Europe. Jacques Chirac a souligné que la négociation avait été «longue et difficile». Il s’était entretenu vendredi avec le président américain Bill Clinton du cadre légal des actions futures de l’Otan, sur lequel persistaient entre eux «de fortes divergences de vues». Paris, a dit Jacques Chirac, a «fait preuve d’une grande fermeté» sur cette question pour éviter que «la loi du plus fort» s’impose, en remettant en cause l’ordre international. «La France s’attachera à faire respecter ces dispositions», a-t-il prévenu. De son côté, le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine a fait valoir que la France avait «évité toutes les formules préjudiciables», qui auraient explicitement permis à l’Otan de s’autosaisir, en dehors de l’Onu. La France, a-t-il ajouté, a «obtenu ce qui était important» pour elle, notamment «en matière de légalité internationale», de «rappel du rôle de l’Onu» et de «référence à l’identité européenne de défense et de sécurité». Devant les chefs d’État et de gouvernement de l’Alliance, samedi, Jacques Chirac a affirmé que l’Otan devait être «sûre de son bon droit» et «ne pas donner l’impression qu’elle pourrait ne pas respecter les règles du droit international», au risque de créer «un précédent dangereux». Jacques Chirac a développé devant ses pairs sa théorie d’un «monde multipolaire» qui pour «se développer dans l’harmonie et la paix, exige le respect d’un état de droit international élaboré démocratiquement par la communauté des nations incarnée par l’Onu et son Conseil de sécurité». «Accepter une exception pour l’Otan créerait un précédent dangereux, ouvrirait une brèche» où risqueraient de s’engouffrer des pays ne respectant pas les valeurs démocratiques des Alliés, a-t-il fait valoir. À ce titre, le Kosovo ne saurait pour la France constituer «un précédent», mais reste «l’exception qui confirme la règle». Paris fait valoir que l’Onu a d’ailleurs pris des résolutions sur le Kosovo, «même si elles ont été interprétées assez largement» par l’Alliance. À son arrivée au pouvoir en 1995, Jacques Chirac avait envisagé un retour de la France dans les structures militaires intégrées de l’Alliance atlantique, quittées par le général de Gaulle en 1966. Mais il souhaitait en contre partie que les États-Unis acceptent un partage des responsabilités qui aurait pu être symbolisé par l’attribution aux Européens du commandement sud de l’Otan, basé à Naples et détenu par un Américain. Les États-Unis n’ayant pas cédé, la France est restée en dehors des structures intégrées et «y restera aussi longtemps que cette exigence ne sera pas satisfaite», soulignait récemment un haut responsable français.
La France s’est félicitée samedi des résultats obtenus lors du sommet du 50e anniversaire de l’Alliance atlantique à Washington, qui constituent, selon Jacques Chirac, «une vraie victoire de la diplomatie française». Au cours d’une conférence de presse, le président français s’est réjoui de l’accord des 19 membres de l’Otan sur la définition d’un nouveau concept...