Actualités - CHRONOLOGIE
La Macédoine au bord de l'effondrement économique (photo)
le 22 avril 1999 à 00h00
La Macédoine, prise malgré elle dans la tourmente de la guerre au Kosovo, est au bord de l’asphyxie économique, la Banque mondiale préparant un plan d’aide d’urgence pour éviter une catastrophe, affirme un responsable de l’institution internationale. «La situation est à l’évidence très mauvaise et va empirer dans les prochains jours et les prochains mois. Nous sommes d’avis que la Macédoine est maintenant au bord de l’effondrement», explique M. Zoran Andonovski, un officiel de la Banque mondiale à Skopje. Du fait des bombardements de l’Otan sur la Yougoslavie, principal partenaire commercial de Macédoine, les échanges commerciaux macédoniens sont en chute libre et le chômage grimpe à une allure vertigineuse. La Yougoslavie absorbait à elle seule 25 % du commerce extérieur macédonien et représentait pour l’économie macédonienne le point de transit pour 90 % de ses échanges commerciaux avec l’Union européenne, explique M. Andonovski. Autre facteur aggravant, avec la guerre, les investisseurs étrangers se retirent en masse de la Macédoine, devenue une zone à hauts risques. Le taux de chômage est actuellement de 35 à 40 % de la population active, proportion «qui va augmenter de façon dramatique» dans les mois à venir, dit-il. À cela s’ajoute le fardeau des réfugiés albanais du Kosovo qui continuent d’affluer par milliers dans le pays. Le ministre de l’Intérieur, Pavel Trajanov, a évalué mardi leur nombre actuel en Macédoine à 160 000. «Nous aurons bientôt autant de chômeurs en plus», a-t-il averti. «Il est donc dans l’intérêt de tous que l’Otan poursuive sa coopération avec nous pour éviter que notre économie s’effondre». Lundi, le ministre des Affaires étrangères macédonien Alexandar Dimitrov a dit la même chose lors d’un séjour à Vienne, soulignant que son pays de 2,2 millions d’habitants était «au bord du désastre, en particulier sur le plan économique». Pour faire face à l’urgence, la Banque mondiale prépare un prêt de 40 millions de dollars pour soutenir le budget macédonien et organisera le 5 mai à Paris une conférence de pays donneurs pour tenter de réunir des prêts totalisant entre 50 et 100 millions de dollars, a précisé M. Andonovski. Le ministre des Finances Boris Stojmenov, qui poursuit de son côté des discussions avec les représentants du Fonds monétaire international (FMI) à Skopje, a estimé «indispensable d’obtenir des aides maintenant» pour éviter une crise. On ne parle pas encore d’hyperinflation ou de rationnement, mais déjà les premiers signes d’une crise sociale se font sentir. Selon le ministre de l’Intérieur, des ouvriers et employés licenciés ou en passe de l’être préparent des manifestations pour exprimer leur mécontentement. La presse macédonienne regorge d’exemples d’entreprises en difficulté avec la fermeture du marché yougoslave et des débouchés dans le reste de l’Europe. «L’agonie de l’usine Fenimac continue», titre le quotidien Vecer. Cette usine de production d’alliages de nickel et de fer de 900 employés à Kavadarci dans le centre du pays ne reçoit plus de livraisons de matières premières de son fournisseur unique, la Yougoslavie, et risque de fermer. Cité par le même journal, l’ambassadeur de Macédoine à Londres, M. Stevo Crvenkovski, se lamente qu’alors que les organisations humanitaires internationales acheminent des milliers de tonnes d’aides alimentaires pour les réfugiés, des stocks de produits alimentaires locaux qui ne peuvent plus être exportés dépérissent dans les entrepôts.
La Macédoine, prise malgré elle dans la tourmente de la guerre au Kosovo, est au bord de l’asphyxie économique, la Banque mondiale préparant un plan d’aide d’urgence pour éviter une catastrophe, affirme un responsable de l’institution internationale. «La situation est à l’évidence très mauvaise et va empirer dans les prochains jours et les prochains mois. Nous sommes d’avis...
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