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Actualités - CHRONOLOGIE

La renaissance parisienne Grandes griffes et relève étrangère(photos)

On parle beaucoup, au seuil d’une ère nouvelle, de la fin de la mode et de la haute couture en particulier. On prédit surtout, au début timidement, maintenant clairement, la mort de la mode française pénalisée par l’ancrage, au protocole désuet, de ses années de gloire. Mais aussi et surtout aux insuffisances de ses formations et ses industries vestimentaires face au gigantisme américain et la progression galopante italienne. La presse anglo-saxonne, avec de faux trémolos, enterre depuis cinq ans la «Paris fashion» prédisant son inhumation définitive très proche. Or, depuis l’année passée du jamais vu, le nouvel essor de la mode, après un déclin, s’opère par une incessante série de réformes radicales et de transfusions successives. Les nouveaux créateurs chargés de la réanimation parlent déjà de renaissance. Sous l’impact de leur tumultueuse création, un ouragan souffle sur les collections. Les grandes griffes s’encanaillent dans le faste et les plus petites se hissent sur de plus en plus hauts talons. Inutile de citer Galliano (Dior) et McQueen (Givenchy) qui, déjà, ont renversé beaucoup de tabous et attiré une nouvelle clientèle. Au terme des collections haute-couture et prêt-à-porter de ce printemps, on s’apperçoit que le sang neuf infusé à la Dame parisienne se traduit par une longue liste de noms internationaux : Martin Margiela chez Hermès, Michael Kors chez Céline, Marc Jacobs chez Louis Vuitton, Narcisco Rodriguez chez Loewe, pour ne citer que la (haute) maroquinerie. Dans les maisons de couture et dans la création prêt-à-porter, les nouveaux venus sont encore plus nombreux : Christina Ortiz chez Lanvin, Stéphane Rolland chez Jean-Louis Scherrer, Andrew GN chez Pierre Balmain, Albert Elhaz, Peter Speliopoulos... Un véritable fleuve revitalisant pour irriguer une terre épuisée par un succès presque séculaire. Leurs innovations, leurs excès, leur irrévérence face à l’image classique du chic parisien provoquent une forte excitation qui dynamise l’intérêt international qui s’effilochait tristement. Au début, les nouveaux venus ont misé sur la création glamour, soulignant, par des techniques impeccables, la tradition luxueuse de la couture parisienne. Avec le temps, ils ont changé de langage en mettant la création au service de nouveaux concepts. Ils ont réussi ainsi à rattraper la production française de celles des États-Unis et d’Italie. Aujourd’hui, Paris emboîte le pas à New York dans la recherche du vêtement «portable». Dans le sens «pratique et quotidien». Alors que dans le passé la mode française était obnubilée par la tradition, l’art et la culture, à présent elle se préoccupe de «proximité» avec l’esprit de l’époque. La «démarche commerciale» non seulement n’est plus rejetée avec dédain mais fignolée avec science. «En dehors de son talent, Michael Kors nous offre son sens de la modernité et de l’élégance sans dérouter pour autant nos clientes», explique la PDG de Céline. Et chez Guy Laroche, l’avis est encore plus explicite : «Certes, notre créateur est Américain mais les emplois créés sont bien français»...
On parle beaucoup, au seuil d’une ère nouvelle, de la fin de la mode et de la haute couture en particulier. On prédit surtout, au début timidement, maintenant clairement, la mort de la mode française pénalisée par l’ancrage, au protocole désuet, de ses années de gloire. Mais aussi et surtout aux insuffisances de ses formations et ses industries vestimentaires face au gigantisme...