Syndicats La CGTL manifeste sous haute surveillance

La CGTL manifestera aujourd’hui contre une baisse dramatique du niveau de vie des ouvriers et salariés au Liban et contre les prémices d’une répression des libertés et d’un affaiblissement prémédité du mouvement syndical. Les manifestants, qui ont obtenu in extremis l’autorisation officielle du ministère de l’Intérieur, se retrouveront à 16 heures, place Barbir, et marcheront en direction du siège du Conseil des ministres, qui tient sa réunion hebdomadaire vers 17 heures. Mais ils ne pourront s’en approcher et se contenteront de se rassembler, en fin de parcours, place du Musée. La manifestation d’aujourd’hui reflète un malaise difficile à cerner, qui semble provenir d’une attitude ambivalente faite d’appui ouvert au régime et de déception rentrée. Appui à des orientations sociales qui, aux yeux de la CGTL, ne se concrétisent pas. Déception de voir un régime d’ouverture prendre subtilement le visage de la répression, comme vient de le démontrer l’élection d’un second conseil d’administration à la CNSS (après une première élection qui a débouché sur l’élection de M. Élias Abou Rizk). Comme vient de le démontrer, aussi, une réglementation abstruse des manifestations publiques, adoptée le 6 janvier dernier, dans laquelle le ministère de l’Intérieur demande notamment aux manifestants de fixer à l’avance le nombre de ceux qui participeraient à une marche. Certes, les incohérences ne sont pas du seul côté des autorités. Ainsi, la CGTL réclame un relèvement général des salaires de 30 %, au mépris de tous les signes d’essoufflement économique qui se font jour dans de nombreux secteurs. La centrale affirme aussi que le gouvernement n’a pas tenu compte de ses propositions, dans la préparation du budget, tout en sachant bien que le gouvernement a annoncé que certaines d’entre elles seront adoptées. Bref, le tout donne une désagréable impression d’une politique brouillonne qui ne satisfait personne et où les partenaires sociaux ne se concertent pas pour sortir le Liban du passage à vide qu’il vit en ce moment.