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Actualités - CHRONOLOGIE

Le patriarche Alexis II aujourd'hui à Belgrade pour soutenir les Serbes

Le patriarche de toutes les Russies Alexis II doit se rendre aujourd’hui à Belgrade pour réaffirmer le soutien sans faille de l’Église orthodoxe russe aux Serbes et avec le faible espoir de faire progresser les chances d’un règlement diplomatique du conflit yougoslave. Selon des sources au patriarcat citées par l’agence Interfax, Alexis II doit s’entretenir avec les dirigeants yougoslaves et avec le chef de l’Église orthodoxe serbe, le patriarche Pavle. Il devrait demander à l’Otan d’arrêter ses frappes et au président yougoslave Slobodan Milosevic de respecter «les droits de l’homme au Kosovo». Hier matin, la Roumanie a annoncé qu’un couloir aérien serait accordé à l’avion du patriarche, en précisant que le gouvernement roumain ne pouvait pas «garantir la sécurité du vol», a rapporté Itar-Tass citant des sources diplomatiques. Cette visite à Belgrade du chef spirituel des orthodoxes russes intervient un peu plus de deux semaines après celle du chef de la diplomatie du Vatican, Mgr Jean-Louis Tauran, qui avait rencontré le président Milosevic une semaine après le début des bombardements. Le patriarcat de Moscou a pris fait et cause pour les Serbes, qui sont comme les Russes slaves et orthodoxes, et dénoncé «l’agression contre la Yougoslavie» et les bombardements de l’Otan. L’attitude du patriarcat reflète un état d’esprit très largement partagé en Russie dans la population et au sein de la classe politique. «Les tentatives de couper le nœud balkanique en utilisant des instruments relevant du terrorisme d’État peut déclencher une nouvelle guerre mondiale», s’est inquiété le patriarche. Dès les premiers bombardements, Alexis II avait protesté auprès du président américain Bill Clinton et du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan : «Supprimer une nation entière n’aboutira jamais à une paix durable», avait-il souligné en dénonçant le «caractère illégitime» de l’opération de l’Otan. Un péché devant Dieu Solidaires de la Serbie ces dernières années pendant la guerre en Croatie et en Bosnie-Herzégovine, les orthodoxes russes maintiennent ainsi une tradition de fraternité fondée sur des siècles de rapports privilégiés et une foi commune. Leur soutien s’est manifesté à plusieurs reprises depuis le début des frappes aériennes de l’Otan. Le Saint-Synode (organe suprême de l’Église russe) a condamné les bombardements comme «un péché devant Dieu et un crime contre l’humanité» et une délégation de moines russes s’est rendue début avril à Belgrade. «Nous sommes venus montrer par nos prières qu’il existe en Serbie des ponts qu’aucun Américain et qu’aucune bombe ne peuvent détruire, ce sont les ponts que constituent la foi et la fraternité entre les peuples russe et serbe», avaient déclaré ces moines et des Belgradois après une cérémonie religieuse sur un pont de Belgrade. Depuis le début des bombardements contre la Yougoslavie, la solidarité avec les Serbes est venue renforcer le sentiment anti-Otan et la méfiance envers le monde occidental dans la communauté orthodoxe. Considéré comme un proche du président Boris Eltsine, Alexis II n’hésite pas à s’exprimer sur des sujets politiques en partageant généralement le point de vue du Kremlin. En janvier, il avait dénoncé les projets d’expansion vers l’est de l’Otan, en soulignant que l’Alliance atlantique «est perçue par beaucoup de gens en Russie comme une organisation agressive, dont l’avancée vers les frontières russes fait peur». La semaine dernière, il a vivement salué la demande de la Yougoslavie de rejoindre l’union Russie-Bélarus. «Le retour à la sainte Église et à la renaissance religieuse des peuples de nos pays est la garantie de notre triomphe spirituel commun», avait-il alors déclaré.
Le patriarche de toutes les Russies Alexis II doit se rendre aujourd’hui à Belgrade pour réaffirmer le soutien sans faille de l’Église orthodoxe russe aux Serbes et avec le faible espoir de faire progresser les chances d’un règlement diplomatique du conflit yougoslave. Selon des sources au patriarcat citées par l’agence Interfax, Alexis II doit s’entretenir avec les dirigeants...